C'est très tôt en saison ­- «ce sont des résultats fragmentaires», disait Bernard Derome en soirée électorale - ­ mais le Canadien s'est levé mardi matin au premier rang de son association.

Tout le monde avait le coeur léger, mardi midi, à commencer par l'entraîneur Jacques Martin qui a multiplié les pointes d'humour lors de son point de presse.

Il est plus facile dans ces circonstances d'aborder les problèmes du trio de Scott Gomez et Brian Gionta. Ces deux leaders non seulement tardent à remplir le filet, mais n'ont toujours pas trouvé l'ailier qui convenait à leur gauche.

«Je continue les auditions. À un moment donné, on va en trouver un», a lâché Jacques Martin.

Gomez a récolté un but et trois points en huit matchs alors que le capitaine a dû se contenter d'un but et une mention d'aide.

Mais l'entraîneur met tout le monde en garde de ne pas juger du rendement d'un joueur à ses simples statistiques.

«Hal Gill, par exemple, est le joueur qui affiche le pire différentiel de l'équipe, mais il nous est très utile en désavantage numérique et il est toujours confronté aux meilleurs attaquants adverses à forces égales, a souligné Martin.

«De la même façon, Brian Gionta a récolté de nombreuses chances de marquer dans les derniers matchs.» Les deux anciens des Devils de New Jersey jouent ensemble depuis des années et se connaissent depuis qu'ils sont adolescents. Cela ne vient-il pas compliquer la tâche de Jacques Martin, en ce sens qu'il peut être difficile de trouver quelqu'un dont le style de jeu s'intégrera bien à celui de deux autres qui se connaissent par coeur?

«J'ai pensé les séparer, a reconnu Martin. Mais dans le moment, même si les points ne sont pas là, je pense qu'ils performent et qu'ils aident l'équipe à gagner.

«L'an dernier, c'est Michael Cammalleri qui avait commencé la saison à leur gauche et il avait passé les six premières semaines de la saison avec eux avant de se découvrir une chimie avec Tomas Plekanec.

«On tente encore des expériences.»

Les critères pour le job

Autant les deux vétérans que leur entraîneur sont confiants de voir les choses se replacer avant longtemps.

Mais cela aiderait si un joueur parvenait à se tailler une place régulière sur le deuxième trio.

Quels critères Martin recherche-t-il pour occuper l'aile gauche aux côtés de Gomez et Gionta?

«Quoi, tu n'as pas vu l'offre d'emploi qu'on a affiché?» a répliqué Martin au journaliste qui lui a posé la question.

«Ça prend un joueur qui possède une bonne vision et qui peut faire des jeux, a poursuivi l'entraîneur avec plus de sérieux. C'est toujours frustrant pour des joueurs talentueux de voir que des jeux se perdent à cause d'un ailier qui n'a pas cette vision.

«Ça prend un joueur qui va les compléter, qui a de la vitesse et qui, idéalement, apporterait un certain gabarit.» C'est tout un carnet de commande! Pas étonnant que l'entraîneur ait employé pas moins de quatre joueurs à gauche des deux vétérans, lundi soir, soit Tom Pyatt, Travis Moen, Benoit Pouliot et Mathieu Darche.

«Les auditions ont lieu en ce moment même sur l'autre patinoire (à Brossard), vous devriez tenter votre chance», a lancé Scott Gomez aux journalistes.

Ben quoi? Ce serait du bon matériel pour la télé-réalité que lance le Tricolore ces jours-ci, non?

Gomez reconnaît ses torts

Gomez et Gionta ne peuvent cependant pas attendre qu'un tiers ne vienne les relancer. Et à cet égard, Scott Gomez se montre responsable.

«Je prends ma part de blâme, a-t-il reconnu. Brian a obtenu des chances de marquer, mais mon jeu de passe n'est pas à point. Certaines de mes passes l'ont forcé à précipiter son jeu. Sans dire que je presse le jeu, je dirais que je tente parfois trop de libérer Brian.» Gomez a du même souffle reconnu qu'il devait '¹efforcer de tirer davantage et cultiver le doute chez ses adversaires afin qu¹ils ne prennent pas pour acquis qu'il va nécessairement passer.

«Ça ne va bien quand on te donne des échappées et que l'adversaire se contente de couvrir tes ailiers», a badiné le centre américain, toujours pince-sans-rire.

Brian Gionta, pour sa part, assure qu'il est en pleine santé et qu'il n'y a aucun problème avec lui.

«Lors des quatre derniers matchs, ça s'¹est mieux passé et l'on s'est mis à obtenir des chances de marquer. On se soutenait mal en début de saison, mais ça s'est replacé.»

«Il n'y a eu qu'un seul match cette saison au cours duquel on a accordé plus de 12 chances de marquer.»

De nouveaux trios

Les trios l'entraînement de mardi: Kostitsyn-Plekanec-Cammalleri, Pyatt-Gomez-Gionta, Moen-Eller-Lapierre, Pouliot-Halpern-Darche (Boyd)... Intéressant.

Il n'y avait aucun changement dans les paires de défenseurs.