Il faut connaître Simon Després, premier choix des Penguins de Pittsburgh en 2009.

Grand défenseur de 6 pieds 4 pouces, fort comme un cheval, patineur fluide, des mains souples et rapides. Un style qui pourrait rappeler celui de Jay Bouwmeester, des Flames de Calgary. Et un bon garçon, discipliné, sérieux.

Pourquoi alors 29 équipes ont-elles préféré un autre joueur avant lui au repêchage? Sa timidité? Son manque de confiance en ses moyens? Peut-être. C'est ce qui a déjà circulé dans le milieu. Parce que sinon, Després, 19 ans, a des atouts de taille.

Au bout du fil, le jeune homme lance une phrase significative, qui tranche avec le Després d'alors: «Mes objectifs au début du camp d'entraînement des Penguins étaient simples, je voulais jouer dans la Ligue nationale dès cette année, affirmera-t-il avec conviction. Je devais penser comme ça.»

Le truc a failli marcher. Després, à la surprise générale, est passé à un poil de demeurer à Pittsburgh. Il a été l'un des derniers joueurs retranchés, non sans avoir fait sérieusement réfléchir les patrons des Penguins, qui avaient pourtant prévu le renvoyer dans les rangs juniors avec les Sea Dogs de Saint-Jean après une ou deux rencontres préparatoires.

«J'ai eu à travailler là-dessus, la confiance, avoue-t-il. Être plus concentré et intense lors des entraînements. J'ai l'aide de plusieurs personnes: Joël Bouchard, avec qui je me suis entraîné cet été, mon agent Christian Daigle, les gens de l'organisation des Penguins.»

Després a commencé à croire en son potentiel au hasard d'une rencontre avec un recruteur du Wild du Minnesota il y a deux Noël, à son année d'admissibilité au repêchage. «Il m'a dit que j'étais comme une fleur prête à éclore. Que j'avais beaucoup de talent et que lorsque je gagnerais en confiance, ce potentiel serait maximisé. Cette conversation a changé bien des choses, et j'ai réalisé que je devais croire davantage en moi.»

Le jeune défenseur lavallois a gagné de la confiance en masse au camp des Penguins. «Je me sentais plus intégré dans le groupe qu'à mon premier camp l'an dernier. Vers la fin, je faisais presque partie de l'équipe. Les gars me saluaient. Quand je faisais un bon jeu, ils m'encourageaient, je me sentais à l'aise avec eux. J'étais rendu copain avec pas mal tout le monde. Maxime Talbot, Fleury, Crosby, Letang, je pourrais tous les nommer. J'étais un peu intimidé, c'est sûr, mais ce sont eux qui m'approchaient et ça me rendait plus à l'aise.»

Déçu, mais pas découragé

Després est retourné à Saint-Jean pour sa dernière année junior un brin déçu, mais pas découragé. «Ils m'ont expliqué que j'aurais pu jouer dans la LNH cette saison, mais ils n'avaient pas assez de minutes à m'offrir. Il y avait déjà cinq bons défenseurs, ils ne voulaient pas que je joue six minutes par match, ça n'aurait pas été bon pour mon développement. Si j'avais eu 20 ans, ça aurait été plus facile parce que j'aurais pu aller dans la Ligue américaine. Et il y a la question du plafond salarial. Mais de toute façon, j'étais content de retrouver les gars à Saint-Jean, ils me manquaient, on avait passé une belle année ensemble, on s'est rendus en finale.»

Les Sea Dogs seront à nouveau une puissance cette année. Ils ont déjà obtenu 10 victoires en 13 rencontres. «On a encore une belle équipe, avec plusieurs bons vétérans de retour et quelques joueurs qui pourraient être repêchés en première ronde l'été prochain. Mes objectifs, ce sont la Coupe Memorial et une participation au Championnat mondial de hockey junior. Pour le Championnat, il me faudra deux bons matchs au Défi ADT et un bon début de saison, les dirigeants de l'équipe se fient là-dessus. Je trouve que je m'améliore à chaque match. J'ai eu à me réajuster à la vitesse du jeu dans le junior.»

Et comment. Simon Després a été nommé parmi les joueurs de la semaine dans la LHJMQ la semaine dernière. Il a cinq points en autant de rencontres, mais il n'oublie pas les objectifs que les Penguins lui ont fixés. «Mon positionnement en zone défensive est important, de même que la position de mon bâton. Todd Reirden, l'entraîneur des défenseurs à Pittsburgh, m'a beaucoup aidé là-dessus. Je dois aussi perdre mes mauvaises habitudes. Ils m'ont expliqué que je suis capable de déjouer les trois ou quatre gars devant moi, mais que je ne pourrai pas le faire dans la Ligue nationale. Je dois jouer comme je le faisais au camp, garder les choses simples. Et à chaque match, on me demande de limiter l'adversaire à deux chances de compter contre moi, de donner quatre mises en échec et d'appuyer l'attaque quand c'est le moment.»

À suivre dans un aréna près de chez vous...