Martin Brodeur et ses Devils espèrent vite retrouver le sentier de la victoire pour retrouver du même coup le plaisir de jouer au hockey.

«Ça devrait être plaisant de jouer au hockey et pour le moment, ça ne l'est pas vraiment. Les attentes sont élevées dans ce vestiaire. Depuis toujours, les Devils visent la Coupe (Stanley) et rien d'autre. Il n'y a qu'une équipe sur 30 qui la gagne et on veut toujours que ce soit nous», a lancé le gardien de Saint-Léonard à son arrivée au Centre Bell, en fin d'après-midi jeudi.

Brodeur et ses Devils ont beau viser la Coupe, ils en étaient bien loin avant de croiser le Canadien, jeudi. Très loin en fait. Avec une timide récolte de trois points en six matchs, c'est au tout dernier rang de l'Association de l'Est, au tout dernier du classement général qu'ils pataugeaient, jeudi.

En dépit de la présence des Kovalchuk, Elias, Parise, Zajac et autres Langenbrunner, ils n'avaient que 10 petits buts à leur actif en 204 tirs avant le match de jeudi. Malgré la présence de Martin Brodeur devant le filet et du système tout défensif qui a toujours caractérisé cette équipe, les Devils ont accordé 21 buts à leurs adversaires.

Brodeur est-il à blâmer pour les insuccès des Devils? «Mon Dieu, non, a vite répliqué l'entraîneur-chef John MacLean. Comme le reste de l'équipe, Martin a eu de bons et de moins bons moments, mais le hockey est un sport d'équipe. Nous connaissons tous ses succès lorsqu'il se présente ici. Nous aurons besoin d'une bonne performance de sa part, mais aussi de la part de tous nos autres joueurs. Nous devons nous mettre à profiter des excellentes occasions qui s'offrent à nous. Inversement, nous devons trouver le moyen d'en accorder moins à nos adversaires», a poursuivi MacLean.

Transitions difficiles

Les contrecoups du contrat de 100 millions offert à Ilya Kovalchuk pourraient-ils expliquer une autre partie des insuccès des Devils? Après tout, cette équipe a toujours fait passer le logo sur la poitrine des chandails avant les noms accrochés entre les deux épaules. «C'est la perception que bien des gens ont à l'extérieur de notre vestiaire. Mais à l'intérieur, c'est tout le contraire. Personne ne regarde Kovalchuk en pensant au salaire qu'il touche. C'est un boys comme les autres. Il doit voir aux succès de l'équipe comme les autres», a plaidé Brodeur.

«Nous formons toujours une équipe inspirée par le concept d'équipe. En ce moment, il y a trop de joueurs qui ne remplissent pas les rôles qu'ils doivent remplir. Cela explique nos ennuis», a renchéri le capitaine Jamie Langenbrunner.

Quant au principal intéressé, il ne se défile pas en dépit de ses deux buts et cinq points en six matchs.

«Le hockey est un sport d'équipe. Un joueur peut faire la différence à lui seul de temps en temps. Une ou deux fois par saison. Mais les équipes qui gagnent des championnats le font en jouant en équipe avec la participation de tout le monde. Nous devons tous nous améliorer, moi le premier», a ajouté Kovalchuk.

À sa première saison comme entraîneur-chef dans la LNH, MacLean appréhende-t-il le défi pas toujours évident à relever de passer d'adjoint, et bon ami des joueurs, à entraîneur-chef et bourreau par moments?

Il y a trois ans, dans des circonstances identiques avec les Flames de Calgary, Jim Playfair avait reconnu que le saut était plus compliqué à faire qu'il ne l'avait anticipé. Il a d'ailleurs été congédié après une première saison loin d'être concluante. «J'ai quitté l'équipe toute la saison dernière pour parfaire mon apprentissage dans la Ligue américaine. Plusieurs nouveaux joueurs se sont joints à l'équipe depuis mon départ. Je sais que le défi est imposant et je sais ce que je dois faire pour le relever. Non, je n'appréhende pas ce qui se dresse devant moi», a tranché MacLean.

Photo: AP

L'entraîneur-chef des Devils du New Jersey, John MacLean.