Ça doit bien faire trois ans qu'on voit les Canucks de Vancouver au sommet, et cette fois-ci,  ce n'est pas différent. La saison vient à peine de commencer, et plusieurs experts voient déjà les Canucks en train d'embrasser le fameux trophée de Lord Stanley quelque part en juin.

Cette saison sera-t-elle celle des Canucks, enfin?

Je pose la question à Roberto Luongo, et au bout du fil, la réponse ne se fait pas attendre. Il s'agit d'une réponse qui a déjà été pensée, qui est déjà prête, sans doute parce que Luongo a dû faire face à cette question au moins 100 fois depuis le début du mois.

«C'est la même chose à chaque année, me répond-il sans hésiter. On joue à Vancouver, un gros marché canadien, alors la pression de gagner est toujours là. Cette saison? On pense qu'on peut aller jusqu'au bout.»

Ce n'est pas comme si les Canucks n'avaient pas essayé auparavant. Après tout, la saison précédente devait être la leur, marquée au final par l'éclosion de Henrik Sedin, qui a fini en tête des marqueurs de la ligue avec un total de 112 points.

Luongo, lui, s'est attiré des critiques malgré ses 40 victoires. Il a conclu la saison avec une moyenne de 2,57, sa pire depuis son arrivée chez les Canucks en 2006.

Puis, il y a eu ce printemps à oublier. Éliminés en six matchs face aux Blackhawks de Chicago, les éventuels champions, les Canucks n'ont rien fait pour effacer cette réputation de club qui trébuche quand ça compte.

«On a appris de cette défaite, soutient Luongo. On a appris de nos erreurs de l'an dernier. Je pense que nous sommes sortis grandis de cette défaite au deuxième tour. On va être meilleurs cette fois-ci, simplement parce qu'on a une saison de plus derrière nous. On a plus d'expérience.»

Au fil de notre conversation, le gardien québécois me parle des changements effectués à Vancouver cet été. Vrai que les Canucks ont quelque peu changé de visage. De toutes les nouvelles acquisitions, il retient surtout un nom: celui du défenseur Dan Hamhuis, un ancien des Predators de Nashville embauché cet été.

Dans l'uniforme des Preds la saison dernière, Hamhuis avait récolté 24 points en 78 matchs. En plein le genre de joueur qui peut faire une différence selon Luongo.

«Il est impressionnant. Il est stable, il ne commet pas d'erreurs, et il est aussi très bon sur l'attaque à cinq. La direction a apporté des changements, on a ajouté de bons morceaux. C'est bon pour nous, mais en même temps, on sait aussi que des championnats, ça ne se gagne pas sur papier.»

Plus de C, pas de problème

On le sait, Roberto Luongo a été le capitaine des Canucks au cours des deux dernières saisons. Si vous pensez que la saison du CH sans capitaine a fait japper par ici, ce n'est rien à côté des critiques essuyées par Luongo dans l'Ouest du pays.

En gros, on a reproché au gardien de 31 ans d'être plus gros que son club, de prendre trop de place, bref, d'avoir la grosse tête. Plusieurs experts de la planète hockey n'ont pas hésité à dire qu'un gardien avec un C, c'est quelque chose qui ne se fait tout simplement pas.

Pour toutes ces raisons, Luongo a préféré remettre son C à l'entraîneur Alain Vigneault en septembre. Henrik Sedin est le nouveau capitaine du club, et le gardien québécois jure que c'est lui-même qui a choisi de retirer le C de son propre maillot.

«C'était devenu une trop grosse source de distraction. Je voulais juste me concentrer sur mon travail. Quand t'es gardien de but, t'es dans ta bulle, t'as besoin de rester concentré tout le temps. Quand t'es capitaine, tu dois faire une foule de choses, parler aux médias, être tout le temps disponible. Je voulais éliminer toutes les distractions possibles, et c'est pourquoi j'ai remis mon titre de capitaine. Je suis déjà assez occupé comme ça.»

Le temps des excuses est terminé à Vancouver. Roberto Luongo le sait très bien. Les fans des Canucks sont un peu tannés d'entendre parler du potentiel de l'équipe. Par là-bas, on veut des résultats, et vite.

Je finis en lui demandant ce qu'il vise pour 2010-11. Disputer plus de 65 matchs? Un trophée Vézina? Une quarantaine de victoires?

«Ce que je veux, c'est une Coupe Stanley», répond-il sans même hésiter.

C'est assez clair. 

Rumeurs sur Québec... encore

Je discutais l'autre jour avec Troy Schulte, le directeur général par intérim de la Ville de Kansas City. C'était pour un texte dans La Presse de samedi à propos du Sprint Center, le tout nouvel aréna de cette ville qui demeure sans club de la LNH.

Sans que je lui demande, M.Schulte s'est mis à m'énumérer une liste de clubs de la Ligue nationale qui éprouvent des ennuis financiers: les Panthers de la Floride, les Coyotes de Phoenix, les Predators de Nashville. «À chaque fois qu'un club de la LNH est dans le trouble, le nom de Kansas City refait surface», m'a-t-il dit.

Intéressant. Troy Schulte sait manifestement des choses que l'on ne sait pas. Pendant que Gary Bettman nous jure qu'aucune équipe n'est sur le point de déménager, voici qu'un politicien de Kansas City nomme trois équipes qui, selon ce qu'il en sait, éprouvent des ennuis financiers.

J'insiste: intéressant.

Hier, c'est le Globe & Mail de Toronto qui a ajouté deux équipes à la liste des clubs dans le trouble: les Stars de Dallas, et les Thrashers d'Atlanta. Rien de neuf là-dedans, sauf que le Globe en a profité pour préciser ceci: dans le cas des Thrashers, c'est Québec qui serait la ville favorite en cas de déménagement. «On peut parier que c'est à Québec que les Thrashers vont se retrouver», a écrit le Globe.

Ce n'est pas la première fois que la rumeur envoie les Thrashers à Québec... ni la dernière, assurément. Gary Bettman refuse toujours de commenter ces rumeurs, mais il est clair qu'à Atlanta, la ville n'est pas hockey. Pire encore, les Thrashers n'ont plus de véritable vedette depuis le départ d'Ilya Kovalchuk. J'aime bien le gros Dustin Byfuglien, mais ce n'est pas lui qui va faire exploser les ventes de billets aux guichets du Philips Arena. Vendredi soir pour leur match d'ouverture, les Thrashers ont attiré un peu plus de 15 000 fans.

Les gens de Québec savent ce qu'ils ont à faire: bâtir ce nouvel aréna au plus vite. Parce que les gens de Kansas City, eux, sont fin prêts.

Il n'y a pas juste Benoît Brunet qui est critiqué

Je ne vais rien ajouter au débat Benoît Brunet, mon collègue Mathias Brunet ayant déjà souligné à gros traits (et avec justesse) les nombreuses faiblesses de l'ancien joueur sur les ondes. Je vais seulement ajouter ceci: Benoît Brunet n'est pas le seul analyste à recevoir des tomates au visage.

Prenez Pierre McGuire. Je l'aime bien, Pierre McGuire. Sur les ondes de TSN, se analyses sont souvent fouillées, intelligentes, intéressantes. On sent qu'il connaît les joueurs. Mais il ne plaît pas à tout le monde, si je me fie à ce que je vois passer sur Twitter à son sujet. En gros, on semble lui reprocher son utilisation abusive de clichés, ses tics, ses phrases parfois douteuses... Ça ne vous fait pas penser à quelqu'un?

C'est souvent le même constat à propos de certains anciens joueurs ou entraîneurs qui se retrouvent sur les ondes: leur faible maîtrise du français (ou de l'anglais, c'est selon) irrite au plus haut point.

Mais alors, pourquoi les engager? Ah oui: parce qu'ils savent des choses que le commun ne sait pas. Le problème, c'est que ces anciens joueurs ou entraîneurs hésitent souvent à dire les vraies affaires. Et quand ils le font, ils se font ramasser, comme Michael Peca s'est fait ramasser par Ken King, le président des Flames de Calgary, suite à ses révélations sur Jay Bouwmeester.

Finalement, il y a toujours la dernière option: écouter le match en baissant le son, et en choisissant quelques morceaux de Slayer comme trame de fond. C'est très efficace, vous verrez.

La citation de la semaine

«José Théodore va émettre des commentaires pour les médias montréalais seulement quand le Wild va jouer à Montréal.»

Message d'un porte-parole de l'organisation du Wild à mon endroit, après une demande d'entrevue pour Théodore. Le problème, bien sûr, c'est que le Wild ne jouera pas une seule fois au Centre Bell cette saison...

Si j'ai bien compris, donc, notre Théo boude les médias montréalais?

C'est probablement la faute à Michel Villeneuve.  

La statistique qui fait mal

Les Devils du New Jersey ont accordé 14 buts à leurs trois premiers matchs.

La statistique digne d'intérêt

La fiche de Jaroslav Halak à ses deux premiers départs à St.Louis: 2-0. S'il maintient le rythme, il pourrait finir la saison avec une fiche de 82-0.

Pendant ce temps, à l'extérieur de la patinoire...

> Je reviens d'une fin de semaine fabuleuse dans la région de Dallas. Ne me demandez pas si mes Cowboys ont bien joué dimanche à Arlington, j'aime mieux ne pas y penser. Mais ce Cowboys Stadium est quelque chose. Un hic, quand même: avec les danseurs, la musique tonitruante, l'écran vidéo gigantesque, les percussionnistes, on a parfois l'impression que le football passe deuxième.

> Mike Ribeiro est chanceux. S'il s'était fait arrêter à Montréal pour sa soirée trop mouvementée, l'histoire aurait fait les manchettes pendant trois jours. Lundi matin à Dallas, il n'y avait pas un mot là-dessus. Rien. En fait, c'est en consultant Cyberpresse que j'ai appris la nouvelle en attendant mon avion à Dallas!

> En regardant jouer un peu les Rangers du Texas en fin de semaine, je me suis rendu compte que notre Vlad bien à nous est maintenant avec eux. Quelqu'un aurait pu me le dire.