Les Maple Leafs de Toronto n'ont pas accédé aux séries éliminatoires depuis le printemps 2003-2004. À cette époque, c'est Ed Belfour qui défendait le filet.

Jean-Sébastien Giguère n'est pas Ed Belfour. Une chance. Il est beaucoup plus affable, moins nébuleux et il aime bien croiser les journalistes du Québec qui défilent dans le vestiaire des Leafs.

Mais le gardien de Blainville devra être aussi bon que Belfour, s'il veut donner une chance réelle à sa nouvelle équipe d'accéder aux séries.

Et ce défi débutera dès jeudi soir alors que Giguère croisera le Canadien de Montréal au Air Canada Centre.

S'il n'a pas voulu confirmer sa présence devant le filet - Ron Wilson ne l'a pas confirmée non plus - Giguère a convenu qu'il n'y avait pas meilleure façon pour lui et les Leafs de débuter la saison que de le faire face au Canadien.

Le gardien québécois ne s'est toutefois pas aventuré plus loin quant aux défis qui l'attendent cette saison à Toronto.

«Ça ne se fait pas tout seul. Pour améliorer toutes les facettes que nous avons à améliorer, il faudra un effort collectif et soutenu. Mais je dois faire ma part moi aussi, c'est évident. Ça prend des gros arrêts pour donner confiance aux gars et les pousser à travailler comme on devra le faire pour gagner. Que ce soit moi ou Jonas (Gustavsson) devant le filet, on devra limiter au minimum les mauvais buts pour nous permettre de toujours être dans le coup. Et quand tu es dans le coup, tes chances de gagner sont là tous les soirs. Mais quand un gardien en arrache, son équipe en arrache souvent elle aussi», a lancé le gardien de 33 ans.

Plusieurs défis

Échangé des Ducks d'Anaheim aux Leafs - en retour de Vesa Toskala et Jason Blake - le 31 janvier dernier, Giguère sait que la pression fera partie de son quotidien.

Non seulement doit-il donner une chance réelle à son équipe d'accéder aux séries, mais il complète la dernière année d'un riche contrat qui l'assure d'un salaire de sept millions $. En plus, il sait que son voisin de casier, Jonas Gustavsson ne lui fera pas de cadeau.

«J'ai toujours eu des gardiens qui me poussaient dans le dos. Il y a eu Bryzgalov et Hiller (un autre Jonas) à Anaheim et c'est bien ainsi. J'ai eu mon année de transition l'an dernier. Nous sommes bien installés, les enfants sont bien, je n'ai qu'à me concentrer sur ce que j'ai à faire. Je ne suis pas le genre de gars à garder 65 ou 70 matchs dans la LNH. Des numéros 1 comme ça sont rares. Il y a Martin (Brodeur) et Roberto (Luongo). Ce sont des phénomènes. Je n'ai pas leur statut.»

Entraîneur-chef des Leafs, Ron Wilson indiquait jeudi que Giguère disputerait entre 50 et 55 matchs dans un monde idéal cette saison.

Difficile dans ces circonstances de négocier en cours d'année pour un autre riche contrat.

«Nous n'avons pas eu de discussions encore et je ne crois pas qu'il y en aura dans un avenir rapproché. C'est déjà clair dans ma tête que mon salaire sera revu à la baisse pour les années à venir. J'ai simplement à connaître une bonne saison pour mettre toutes les chances de mon côté.»