Les Panthers de la Floride ne devraient pas constituer une puissance de la LNH cette saison. Mais leur brigade défensive, qui risque de ressembler à celle qu'ils ont opposée au Canadien lundi soir, n'est pas à dédaigner.

Aux vétérans Bryan McCabe et Bryan Allen et aux jeunes Dimitri Kulikov et Keaton Ellerby, se sont ajoutés Dennis Wideman, ancien des Bruins de Boston, ainsi que le Franco-Ontarien Erik Gudbranson, choisi au troisième rang lors du plus récent repêchage.

«Je croyais que c'était fou de jouer à Boston l'autre soir, mais Montréal c'est carrément autre chose», a confié Gudbranson, qui avait mis la main sur 13 billets en vue du match.

«J'ai beau venir d'Ottawa, je suis allé beaucoup plus souvent voir des matchs du Canadien. C'est l'équipe de ma jeunesse et mon père est un grand partisan...»

L'arrière était excité lundi, mais il évite de s'emballer à propos de son statut avec les Panthers.

«Le match face au Canadien n'est que ma quatrième partie, il me reste beaucoup de travail à faire et le premier match régulier est encore loin, a-t-il indiqué. Chose certaine, je ne veux pas retourner dans le junior. Au début, je me disais que ce ne serait pas une si mauvaise chose, mais plus maintenant.

«Mon coeur est avec les Panthers.»

Même s'il aime ses chances de demeurer avec l'équipe au terme du camp d'entraînement, l'arrière de 18 ans reste conscient du fait qu'il sera à l'essai jusqu'à la fin du mois d'octobre.

Car à cet âge-là, on le rappelle, les recrues peuvent jouer jusqu'à neuf matchs dans la LNH avant d'être rétrogradés à leur club junior.

Déjà gros, mais pas encore assez

Gudbranson en est à ses premiers pas chez les professionnels et les Panthers le voient déjà gros. Mais le principal intéressé, lui, aimerait l'être encore plus!

«Pour l'instant je n'ai que la peau et les os», a lancé Gudbranson en s'esclaffant. Si j'ôtais mon chandail, ce serait embarrassant...»

Ce produit des Frontenacs de Kingston exagère un brin. Il mesure quand même 6'4 et, après avoir gagné 15 livres au cours de l'été, il fait aujourd'hui osciller la balance à 210 livres.

Il reste à voir si ce gain de poids le rendra plus vulnérable aux blessures, lui qui en a déjà eu son lot dans les dernières années...

Prendre de la maturité physique est un défi auquel tous les jeunes sont confrontés, comme celui de s'adapter à un niveau de jeu plus rapide.

«J'ai aussi remarqué que les joueurs de troisième ou quatrième trios, dont on dit souvent qu'ils n'ont pas de mains ou pas de vision, sont tous capables de faire des jeux, ajoute Gudbranson.

«Tout le monde est dangereux dans cette ligue et il faut rester constamment attentif. Ça m'aide beaucoup de jouer avec des gars comme McCabe et Allen, des vétérans qui comprennent bien le jeu.»

Gudbranson ne deviendra peut-être pas une étoile offensive dans le circuit, mais devrait vite s'établir comme une force stabilisatrice dans son territoire.

«Je ne suis pas le genre de joueur qui recherche la grosse mise en échec, dit-il cependant. Ma robustesse est maîtrisée.

«Je suis avant tout un joueur défensif qui va maintenir sa position.»