La bonne nouvelle pour Éric Bélanger, c'est que le pire est passé. Le voici à Phoenix avec les Coyotes, sa nouvelle équipe, menée par un entraîneur qui veut en faire un joueur de premier plan. Mieux encore, les Coyotes lui ont déjà fait savoir qu'ils songent à lui offrir un contrat à long terme.

Le pire est passé, donc. Mais ça ne veut pas dire que les maux de tête sont terminés.

L'histoire complètement folle d'Éric Bélanger, on la connaît bien. Après avoir verbalement accepté une offre d'une saison avec les Capitals en juillet-mais sans jamais avoir signé un contrat-Bélanger s'est finalement fait dire par la direction des Capitals d'aller voir ailleurs. Tout ça à près de deux semaines de l'ouverture des camps d'entraînement.

Coincé, le joueur québécois a dû accepter un salaire de 750 000$ des Coyotes, alors que les Capitals lui avaient promis 1,8 million pour 2010-11. Une importante diminution pour un joueur qui avait déjà prévu déménager sa famille dans la région de Washington.

Mais cette affaire n'est pas terminée. Avec son agent Joseph Tacopina, le joueur québécois va étudier toutes les options, incluant la possibilité de poursuivre les Capitals en justice.

«Je suis prêt à aller jusqu'au bout, a expliqué le joueur de 32 ans lors d'une conversation téléphonique, hier. Je crois que notre cause est valable, et on pourrait aller en cour. Moralement, ma famille et moi, on a été atteints.»

Les histoires du genre sont très rares. D'ordinaire, les équipes respectent toujours les ententes verbales. «Mon agent pense qu'il y a déjà eu un cas similaire avec (l'ancien gardien) Mike Vernon, d'ajouter Bélanger. Sinon, c'est quelque chose d'assez nouveau, oui. J'ai l'appui de l'Association des joueurs. Ici, tous les joueurs de l'équipe me disent qu'ils ne peuvent pas croire ce qui m'est arrivé.»

Le plus étrange, c'est que la direction des Capitals estime que c'est Bélanger et son agent qui ont erré dans ce dossier. «Ils disent que c'est notre faute... Fallait s'y attendre. Je n'ai pas obtenu la moindre excuse de leur part. Rien.»

Le commissaire Gary Bettman, qui sort rarement en public sans ses lunettes roses, va certes souhaiter que cette histoire n'aille pas plus loin. La ligue n'a pas besoin de ça, elle qui se remet péniblement du fiasco Kovalchuk, une longue histoire qui a fait beaucoup jaser cet été.

Sauf que Bélanger ne va pas abandonner la lutte si facilement. «Le pire, c'est que les Capitals avaient de l'argent en masse, ils avaient de la place sous le plafond salarial. Ce qu'ils m'ont fait est déplorable», lance-t-il.

En attendant, le vétéran se concentre sur son nouveau club. Les Coyotes lui ont déjà dit qu'il allait sans doute jouer sur le premier trio, et la direction lui a promis de discuter d'une entente à long terme dès janvier.

«On dit que le club va avoir un nouveau propriétaire, un homme d'affaires qui voudrait que l'équipe reste à Phoenix. Dans le fond, y'a rien qui arrive pour rien... L'entraîneur Dave Tippett me connaît bien, il était l'un des assistants à Los Angeles quand je jouais là-bas. On a une bonne relation, et je crois que le plan, c'est de me faire jouer sur le premier trio. Les Coyotes me voient un peu remplir le rôle que Matthew Lombardi avait avec l'équipe la saison dernière.

«Alors oui, ça va de mieux en mieux depuis que je suis ici à Phoenix. En même temps, ça fait assez longtemps que je suis dans cette ligue, je sais qu'il ne faut pas toujours se fier sur ce qu'on nous dit. C'est dur de faire confiance au monde, des fois...»

En effet.

Le cas Carey Price

Il y a deux ans environ, un agent de joueurs m'avait expliqué combien les huées du Centre Bell font souvent le tour de la ligue.

Eh bien, les huées à l'endroit de Carey Price ont fait le tour de la ligue, et pas à peu près.

Je parlais l'autre jour avec Kelly Hrudey, l'excellent analyste de la CBC. Hrudey, qui a été gardien pendant 15 saisons avec les Islanders, les Kings et les Sharks, ne comprenait toujours pas.

«Ce que les fans ont fait (mercredi soir au Centre Bell), c'est ridicule. Ce n'était pas nécessaire. Les fans de Montréal oublient que Carey Price n'a que 23 ans. C'était laid, et pas la bonne façon de commencer la saison de hockey. Les gens ont des attentes trop élevées envers lui. Il a beaucoup de potentiel, mais pour que ce potentiel se développe, parfois, ça prend le bon environnement, les bonnes conditions. Certains joueurs ont plus de mal à évoluer lorsque les conditions ne sont pas favorables.»

Selon Hrudey, un membre de la direction du Canadien aurait dû défendre publiquement Carey Price.

«Je me souviens que Bob Gainey l'avait fait quand certains partisans avaient hué Patrice Brisebois, et j'avais trouvé ça génial. Mais ce n'est peut-être pas le style de Pierre Gauthier...»

Je me demande si un gardien du CH a déjà été aussi observé de près que Carey Price. Le gars peut bien dire que la seule pression, c'est celle qu'il se met lui-même sur les épaules, j'ai l'impression que ces huées vont finir par l'affecter. En 2005 au repêchage, la direction du Canadien nous avait décrit Carey Price comme un mec fort mentalement, mais jusqu'ici, on voit plutôt un jeune gardien fragile, qui a du mal quand ça se met à chauffer.

Bref, Carey Price n'est certes pas fini, mais c'est à lui de nous prouver qu'il est bel et bien celui que le Canadien nous a promis. Et ce serait bien qu'il le prouve très bientôt.

Le temps des prédictions

Avec la saison qui approche, tous les experts y vont de leurs prédictions pour 2010-11. Je ne vais pas vous donner les miennes tout de suite, sinon peut-être celle-ci en guise d'apéro: non, les Oilers d'Edmonton ne vont pas gagner la Coupe Stanley cette saison. Ni le Canadien, d'ailleurs.

Puisqu'on y est, Kelly Hrudey estime que les Kings de Los Angeles seront à surveiller cette saison. «Ils ont bâti leur club de la bonne façon, pièce par pièce», m'a expliqué l'ancien gardien devenu analyste.

On va retenir ça.

José Théodore dans la mire du Wild

Le Wild du Minnesota se cherche un gardien numéro deux, et devinez un peu qui est parmi les candidats? Eh oui, José Théodore, qui est toujours sans contrat en vue de la prochaine saison.

Théodore croyait bien avoir une place à Chicago cet été, mais finalement, les Hawks lui ont préféré Marty Turco. Cette fois, Anton Khudobin serait le choix du Wild derrière Niklas Backstrom, mais si le gardien de 24 ans trébuche lors du calendrier préparatoire, Théodore pourrait bien recevoir un coup de fil. Khudobin, un choix de septième ronde en 2004, n'a disputé que deux matchs dans la LNH.

On ne sait trop où Théodore va se retrouver cette saison, mais on sait ceci: son salaire sera fortement inférieur au salaire de 4,5 millions qu'il touchait la saison dernière à Washington.

La citation de la semaine

«Il n'est pas venu près de jouer de la façon dont on s'attendait, je ne sais pas pourquoi. Et il est en train de manquer de temps.»

Le directeur général des Maple Leafs de Toronto, Brian Burke, à propos du jeune espoir Nazem Kadri, le septième choix du repêchage de 2009.

Le coup dur de la semaine

Les Islanders qui perdent le défenseur Mark Streit pour une période de six mois, selon Newsday.

La tendance lourde

Interviewer tous les joueurs de la LNH pour leur demander s'ils sont favorables au retour de Québec. On le sait, ils le sont tous. On passe à un autre appel.

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On dit souvent qu'à Montréal, c'est la folie avec le CH, mais je me demande ce qu'en pensent les joueurs des Cowboys de Dallas. Vous avez dit pression? Il y a quelques jours, les médias de Dallas laissaient entendre que la saison des Cowboys était presque terminée... après deux matchs. Les Cowboys peuvent souffler un peu; avec leur victoire de dimanche à Houston, on va peut-être se remettre à parler de Super Bowl.

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Est-ce que les gens de Québec le veulent ou pas, ce gros combat entre Jean Pascal et Bernard Hopkins? La réponse se fait attendre...