Plusieurs défis attendent Lars Eller et Ian Schultz à Montréal. Le premier, et non le moindre, sera de faire oublier Jaroslav Halak contre qui ils ont été obtenus au cours de l'été des Blues de St. Louis.

Si Carey Price pourra leur donner un sérieux coup de main à ce chapitre, Eller et Schultz entendent bien faire leur part également.

Ils ont donné une bonne idée de ce qu'ils ont à offrir lors des matchs simulés disputés en lever de rideau du camp d'entraînement.

S'il ne s'est pas inscrit au pointage, Eller a été très actif sur la patinoire. Il a démontré sa vitesse, son agilité avec la rondelle et confirmé son statut de plus bel espoir au sein des joueurs qui frappent à la porte de la LNH.

Quant à Schultz, il a complété le trio le plus prolifique, samedi. Il a aussi été l'un des rares à distribuer quelques bonnes mises en échec, à faire sentir sa présence.

Les deux joueurs pourront maintenant passer à la deuxième étape. Celle des matchs préparatoires.

Schultz: plus qu'un pion

S'il est acquis que Lars Eller a une place qui l'attend dans le vestiaire du Canadien, Ian Schultz devra être plus patient. Il pourrait rejoindre les Hitmen de Calgary, dans la Ligue de l'Ouest, pour y terminer sa carrière junior à titre de joueur de 20 ans, ou se joindre aux Bulldogs, à Hamilton.

Peu importe le scénario, Schultz ne manquera pas de motivations.

«J'ai lu tout ce qui s'est écrit après la transaction. On disait que Halak avait été échangé pour presque rien: un espoir et un joueur qui n'atteindra jamais la LNH. Lars était l'espoir. L'autre, c'était moi. L'idée de faire mentir tous ceux qui ont écrit ces choses sur moi m'aidera à avancer», a assuré l'ailier droit de 6'2'' et 205 livres.

S'il s'est signalé avec 24 buts et 55 points l'an dernier à Calgary, Schultz, qui n'a pas peur de jeter les gants, s'est aussi imposé avec 150 minutes de pénalités.

«Je sais que j'ai ce qu'il faut pour atteindre la LNH. J'aime me servir de mon gabarit pour frapper et faire ma place devant le filet et j'ai le talent nécessaire pour marquer. Nous n'avons pas le droit de laisser tomber les gants pour l'instant. Mais j'espère avoir l'occasion de démontrer toutes les facettes de mon jeu pendant les matchs préparatoires. Je vais faire tout ce que je peux pour atteindre la LNH dès cette année», a conclu le choix de troisième ronde (87e sélection) en 2008.

Jacques Martin a un brin refroidi les ardeurs d'Ian Schultz en déclarant que le jeune homme avait encore du chemin à faire en matière de vitesse et de forme physique pour atteindre la LNH.

Mais il s'est assuré de faire passer la pilule plus facilement en ajoutant que ce jeune joueur lui rappelait Chris Neil, agitateur de premier plan qu'il a dirigé avec les Sénateurs d'Ottawa.

Eller confiant

Contrairement à Schultz, Eller a déjà un patin dans la LNH. L'autre ne traîne pas loin derrière.

«J'étais le joueur-clé dans la Ligue américaine l'an dernier. C'est moi qui remplissais les missions importantes. J'avais l'intention de percer la formation des Blues cette année. J'affiche la même attitude même si j'ai changé d'équipe», a assuré le Danois en fin de semaine.

Quant à Halak et à la pression liée au fait qu'il le remplace à Montréal, Eller ne s'en fait pas trop.

«Si j'étais gardien, ce serait différent. Mais je joue à l'attaque. Je ne suis donc pas ici pour le remplacer. J'ai toujours été au centre de l'attention et cela ne m'effraie pas», a dit Eller après son premier contact avec les partisans montréalais.

«Je dois toutefois dire que j'étais très impressionné d'entendre les cris des amateurs et de les voir aussi nombreux pour un match simulé. Ça démontre l'importance du hockey ici.»

Rien à voir avec le Danemark où le soccer est roi.

Rien à voir avec ce petit pays où, à l'exception de son père Olaf, entraîneur des Jets d'Amager qui a fait patiner son fils Lars à 2 ans derrière une chaise, et de ses frères René, Mikael et Mads qui ont tous joué ou jouent encore au hockey, personne ou à peu près ne parle de hockey à la table pendant les soupers de famille.