Quand il n'y a pas beaucoup de postes ouverts dans un camp d'entraînement, les luttes concernent le temps d'utilisation: se retrouver dans le meilleur trio possible, obtenir des missions au sein des unités spéciales...

Sur ce plan, il n'y a rien de gagné pour Benoît Pouliot et Andrei Kostitsyn. Même si le Canadien termine à peine ses matchs intra-équipe, il n'était pas trop tôt aux yeux de Jacques Martin pour envoyer un signal à ses deux ailiers.

«J'espère qu'on aura plus de profondeur au sein de notre formation cette année de façon à augmenter la compétition», a prévenu l'entraîneur lors de son point de presse.

«Il y a eu de nouvelles acquisitions et des jeunes qui continuent de progresser. Le camp d'entraînement m'aidera à déterminer où (Pouliot et Kostitsyn) sont vraiment dans notre organigramme.»

Ces deux-là ont tout le talent nécessaire pour dénicher des postes top 6. Mais c'est par leur discrétion qu'ils se sont fait remarquer depuis le début du camp.

Pouliot, entre autres, souhaite se tailler une place aux côtés des meilleurs joueurs de l'équipe «non seulement pour quelques matchs, mais de façon constante».

Or, selon Jacques Martin, il n'en tient qu'à lui de faire l'étalage de son savoir-faire en jouant de façon confiante et déterminée.

«Ma fin de saison dernière ne s'est pas bien déroulée et on m'en parle encore. Mais tout le monde a vu ce dont j'étais capable quand je suis arrivé à Montréal. Je dois juste maintenir ce niveau-là de façon constante et les choses vont bien aller.»

Eller ajoutera de la compétition

Quand l'entraîneur parle de compétition interne, il faut regarder du côté du nouveau venu Lars Eller.

Scott Gomez et Tomas Plekanec pivoteront les deux premiers trios pour les prochaines années. Mais en étant muté à l'aile, le jeune Danois pourrait servir la cause du Canadien en chauffant les fesses de Pouliot et Kostitsyn.

«Chaque année, des jeunes viennent et nous poussent pour prendre notre place, a reconnu Pouliot. Même s'il ne s'agit que de rencontres intra-équipe ou de matchs hors concours, ça veut dire beaucoup car c'est autant de chances de se montrer.

«Il faut se prouver chaque jour. Pas seulement durant les matchs, mais dans les entraînements aussi. Car il y a tout le temps quelqu'un qui nous regarde.»

Jacques Martin doit souhaiter que ces belles paroles se transposent très bientôt au cours des matchs préparatoires.

En attendant, la dilettante n'est jamais trop loin dans le discours de Pouliot.

«Je ne ressens pas vraiment de pression pour le moment, a en effet ajouté le Franco-Ontarien. C'est au moment où la saison va commencer que je vais en ressentir davantage.

«Mais si je joue bien au cours des matchs préparatoires et que je travaille fort à l'entraînement, il n'y a rien qui puisse aller trop mal.»

Le Kostitsyn d'il y a trois ans

Andrei Kostitsyn est un autre joueur qui a laissé son entraîneur sur son appétit l'an dernier.

«Andrei est fort et pourrait devenir un attaquant de puissance très efficace, a rappelé Jacques Martin. C'est ce qu'il nous a montré dans le deuxième quart de la saison l'an dernier.»

L'entraîneur dit avoir noté une amélioration dans la préparation physique de Kostitsyn, qui s'était présenté au camp en piètre condition l'an dernier.

«Mais il a encore du travail à faire», a-t-il indiqué.

«Je suis rentré en Biélorussie où je me suis reposé pour quelque temps avant de retourner au gymnase», a pour sa part expliqué Kostitsyn, dont l'anglais s'est amélioré.

«Puis, le mois dernier, j'ai recommencé à patiner avec la formation de ma ville natale. J'arrive donc prêt au camp d'entraînement et je me sens d'attaque.»

Plutôt que d'attribuer ses malheurs de l'an dernier à sa mauvaise forme, l'ailier de 25 ans affirme que c'est sa blessure au genou qui a tout torpillé.

«À mon retour au jeu, ç'a été trop difficile de retrouver mon niveau de jeu et d'aider l'équipe», a-t-il expliqué.

«Mais j'ai subi des traitements pour mon genou en Biélorussie, au cours de l'été, et je me sens beaucoup mieux.»

Kostitsyn a beau en être est à la dernière année de son contrat, cette situation ne change rien à ses visées pour cette année.

«Je vais essayer d'être le meilleur joueur que je puisse être pour mon équipe, et le fait que j'en sois à la dernière année de mon contrat ne change rien à cela. Chaque année je dois fournir le même effort.

«Je voudrais jouer cette année comme j'ai joué il y a trois ans avec Plekanec et Alex Kovalev. Je voudrais pouvoir faire mes preuves chaque année, mais il y a des saisons qui ne fonctionnent pas comme on le voudrait.»

Ce serait bien que celle qui s'en vient en soit une bonne...

Photo: David Boily, La Presse

Jacques Martin dit avoir noté une amélioration dans la préparation physique d'Andrei Kostitsyn, qui s'était présenté au camp en piètre condition l'an dernier.