Après un exil de deux saisons au cours desquelles il a défendu les joueurs des Pirates de Portland et des American de Rochester dans la Ligue américaine, Jimmy Bonneau est de retour au sein de l'organisation du Canadien.

Embauché à titre de joueur autonome, le dur à cuire que le Canadien a sélectionné en 8e ronde en 2003 (241e sélection) sourit à belles dents lorsqu'on lui demande d'expliquer son retour au bercail.

«Tu sembles oublier que j'ai été repêché avant Jaroslav Halak - 271e sélection - en 2003, ce qui veut dire que je dois être un pas pire joueur de hockey», a lancé celui qui affiche une production de huit buts et 30 points en 247 matchs disputés depuis qu'il a atteint les rangs professionnels.

Mais ses 660 minutes de pénalités multipliées au cours de ses cinq premières saisons donnent une meilleure indication du rôle réservé au dur à cuire originaire de Baie-Comeau.

«Je n'ai jamais coupé les ponts avec personne. Je crois que tous les gars avec qui j'ai joué pourraient dire que je suis un gars d'équipe. Autant sur la glace que dans la vie. Je sais pourquoi on me paie et je m'assure de faire le job. Hamilton a toujours compté sur des joueurs de talent et je peux t'assurer qu'ils pourront jouer tranquilles cette saison», a offert Bonneau en guise de garantie.

Pour remplir ce rôle, Bonneau s'est bien préparé. À 232 livres, il est le joueur le plus lourd au camp du Canadien. Mais ces 232 livres ne sont pas le fruit d'un excès de poids.

«Je suis rendu à 25 ans. J'ai compris bien des choses et je ne me conte plus d'histoire. C'est bien beau, travailler sur mon coup de patin ou mes habiletés. Sauf que mon rôle est de protéger mes coéquipiers et d'intimider mes adversaires. J'ai donc concentré mon énergie sur ma force physique», admet candidement le sympathique hockeyeur.

S'il n'a jamais refusé un combat, Bonneau sent qu'il sera un bien meilleur grand frère pour ses coéquipiers cette année.

«Se battre, c'est bien beau. Mais encore faut-il être en mesure de se faire respecter et de refroidir les ardeurs des adversaires. Je me suis battu souvent en cinq ans. Cela m'a permis de gagner du respect de la part de mes adversaires. Ils savent maintenant qu'ils auront affaire à moi s'ils se permettent des coups salauds. Ma présence suffira certains soirs. Et quand elle ne sera pas suffisante, tu peux être sûr que je n'attendrai pas les invitations pour passer à l'autre étape», a ajouté Bonneau avec un large sourire de satisfaction.

Quant à ses chances de protéger les joueurs du Canadien, elles sont nulles. Ou presque. De un, Jacques Martin est le type d'entraîneur qui aime bien plus refroidir les ardeurs des adversaires avec une attaque à cinq redoutable qu'avec un matamore. De deux, Bonneau a signé un contrat de la Ligue américaine. «Mais comme on dit, je serai toujours prêt s'ils ont besoin de moi ici...»