Jeff Halpern a épaté la galerie dès sa première journée officielle avec le Canadien: il a réussi un trou d'un coup lors du tournoi de golf de l'équipe!

«C'était bien le fun, mais je ne voudrais pas que l'on retienne de moi que je suis un bon golfeur, a noté le nouvel attaquant défensif du Tricolore. Quand on est joueur de hockey, ce n'est pas une bonne chose...»

Le pire aurait été qu'il soit encore en train de jouer au golf de façon régulière à ce temps-ci de l'année. Embauché pour un an à un salaire de 600 000$, Halpern a failli être l'une des nombreuses victimes du plafond salarial et de l'économie changeante de la Ligue nationale.

«C'est incroyable de voir le nombre de joueurs de qualité qui sont sans contrat pour le moment», s'est étonné Halpern, qui aurait pu citer les noms de Bill Guerin, Marek Svatos, Jere Lehtinen ou José Théodore.

«De nos jours, être plus âgé ne signifie plus passer à la caisse. Pour plusieurs, il s'agit de simplement se trouver une niche quelque part.

«Autrefois, il n'y avait pas la menace des offres hostiles (offer sheets) qui fait en sorte qu'aujourd'hui, les jeunes ont du pouvoir de négociation dès l'âge de 22 ans», poursuit ce diplômé de l'Université Princeton.

«Et c'est sans compter le style de jeu qui a changé. Le fait qu'il y ait moins d'accrochage, de bagarres et d'obstruction, les jeunes ne sont plus désavantagés par leur manque de maturité physique...»

Originaire du Maryland, Halpern a grandi en suivant les Capitals de Washington, équipe avec laquelle il a ensuite passé la majeure partie de sa carrière. «Quand le Canadien venait jouer à Washington, je voyais cela comme une visite royale, a confié Halpern. Après tout, le Canadien est un peu l'équivalent des Yankees...»

En tant que joueur, l'Américain de 34 ans a bien sûr appris à considérer le CH sous un jour différent.

«De l'extérieur, le Canadien est perçu comme une équipe ayant de bons gardiens, une bonne défensive, comme étant une équipe bien préparée qui compte sur des attaquants rapides. Mais le Canadien est aussi vu comme une équipe tenace. Avec eux, ça ne vient pas par secousses. On sait qu'on va en avoir plein les bottes pendant 60 minutes.»

Ce sera maintenant à Halpern de mettre son grain de sel pour contribuer à ce profil de l'équipe. S'il avait une idée de l'image projetée de l'extérieur par le CH, il s'apprête à vivre la réalité «de l'intérieur».

«Les gars m'ont déjà mis au parfum de ce que c'était que de jouer à Montréal, a dit Halpern. On m'a d'une part dit qu'il s'agit du meilleur endroit où jouer dans la LNH en raison de ses fans et de son histoire. Mais d'un autre côté, l'héritage du Canadien vient avec des responsabilités. Les gens ici vont nous le faire savoir si on ne joue pas bien et cela augmente la pression. Cependant, en tant qu'athlète, on devrait tous rechercher cette pression-là.»