Cela faisait un long moment qu'Alexander Avtsin était sur la patinoire. Il tentait de provoquer des choses en attaque et de mettre à profit son maniement de rondelle.

Mais sa présence s'est étirée. Il a finalement commis un revirement en zone adverse, il s'est replié sans conviction, et c'est du centre de la patinoire qu'il a vu Louis Leblanc marquer un autre but pour les Blancs.

C'est le genre d'erreur que l'on pardonne à un jeune de 19 ans lors d'une rencontre intra-équipe. Mais s'il fait la même chose à Hamilton - où il risque de jouer cette année -, Avtsin goûtera à la médecine du nouvel entraîneur Randy Cunneyworth!

Cela fait partie de l'apprentissage, dira-t-on. Après tout, il avait eu lundi une excellente rencontre intra-équipe, avec un but et une mention d'aide.

Mais il est quand même curieux de voir les grandes attentes que les gens placent en lui. Il y a une sorte d'aura inexplicable autour de ce grand ailier de 6'3 que le Canadien a repêché en quatrième ronde, en 2009.

Pas au premier tour. Au quatrième!

«Je ne porte pas attention à mon rang de sélection, nous a dit Avtsin», hier, par le biais d'un traducteur.

«Si j'atteins la LNH, que j'aie été choisi en première ronde ou en cinquième ne changera pas grand-chose.

«Pavel Datsyuk a été repêché en septième ronde et ça ne l'empêche pas d'être le joueur parfait!»

Une réputation à honorer

Avstin a intrigué les amateurs du Tricolore dès qu'ils ont su qu'il avait marqué 50 buts dans sa ligue junior.

Et en Russie aussi, au moment où il a fait son entrée en KHL, on l'a présenté comme l'un des principaux visages de la relève.

Mais cette image a vite pâli. Avtsin n'a même pas été retenu au sein de l'équipe nationale junior de Russie.

Et à sa seule campagne avec le Dynamo de Moscou, il a inscrit neuf points en 30 matchs, ce qui n'est vraiment pas si mal pour une recrue là-bas. Mais ses patrons, dit-on, n'étaient pas trop enchantés par ses performances.

«Je n'avais pas beaucoup de temps de glace à mes débuts avec le Dynamo», a expliqué Avtsin.

«Je devais me contenter de cinq ou six minutes par match. J'étais coincé derrière des vétérans comme Jiri Hudler et Matthias Weinhandl. Mais par la suite, je me suis senti plus à l'aise et ma fiche de plus et moins s'est améliorée.»

Au moment où il commençait à peine à prendre son rythme, une blessure au poignet droit a abruptement mis fin à sa saison.

Une guérison complète?

Nous sommes au mois de septembre et Avtsin porte encore un pansement autour de sa main.

L'histoire est floue, mais les rumeurs veulent que sa blessure n'ait pas été adéquatement traitée en Russie, ce qui aurait entraîné les quatre mois d'inactivité.

Pour le meilleur ou pour le pire, Avstin n'a pas subi d'intervention chirurgicale.

«On espère que l'os guérisse de lui-même, a-t-il dit. C'est toujours mieux si on est en mesure d'éviter l'opération. Mais cela demande du temps.

«Je me suis blessé en janvier et ça ne fait pas si longtemps que j'ai vraiment reçu le feu vert pour recommencer à jouer. Je dois quand même porter un pansement en guise de protection.

«Mais je me sens beaucoup mieux, je ne ressens plus de douleur et on peut parler de guérison complète.»

L'équipe médicale veille pour que tout rentre dans l'ordre. Pour le reste, ce sera à Avtsin de prouver qu'un jeune d'âge junior peut tenir son bout dans une ligue d'hommes comme la Ligue américaine.

«Je sais que c'est une bonne ligue où tout le monde est affamé, car tout le monde rêve d'atteindre la LNH, a-t-il dit. Mais je suis prêt.

«J'avais des offres pour rester dans la KHL, mais j'ai décidé de venir ici. Je voulais me rapprocher de mon rêve d'enfance.»

Les négociations ont été longues, mais le voilà en Amérique. Pour de bon, espérons-le.