Il y a un petit vent de changement parmi les choix au repêchage du Canadien.

Après avoir investi massivement parmi des joueurs destinés aux rangs universitaires, le Tricolore a vu Louis Leblanc et Jarred Tinordi tourner le dos à leur université respective à laquelle ils étaient rattachés afin de privilégier le circuit junior canadien.

Les deux cas sont bien différents.

Leblanc, qui valorisait particulièrement sa formation académique, avait déjà passé un an à Harvard. Tandis que Tinordi, lui, s'apprêtait à faire ses débuts à l'Université Notre Dame.

Le centre québécois voyait dans le fait d'évoluer dans la NCAA la chance d'avoir du temps pour renforcer sa charpente. Mais Tinordi, du haut de ses 6'6 et 205 livres, a finalement jugé que ce n'était pas sa première priorité.

«Dans le fond, je vais pouvoir m'entraîner tout autant en gymnase puisque je vais être à Brossard deux ou trois fois par semaine», a souligné Leblanc, qui pourrait se faire remettre un programme d'entraînement personnalisé par le Tricolore.

Ça n'aurait pas été le cas s'il avait évolué avec les Saguenéens de Chicoutimi, mais le fait de porter les couleurs du Junior de Montréal change la donne.

Du côté de Tinordi, qui a accepté l'offre des frères Hunter avec les Knights de London, c'est surtout le fait de se soumettre à un horaire plus près de celui de la LNH qui s'est révélé attrayant.

«Il va y avoir entre 60 et 70 matchs, des entraînements et beaucoup de route», a rappelé l'immense défenseur, que le Canadien a repêché au 22e rang en juin dernier.

«Et puis, les Knights sont une équipe qui a formé plusieurs joueurs de premier plan au cours des dernières années. London m'est donc m'est apparu un bon endroit pour poursuivre ma progression.»

Améliorer son offensive

L'entraîneur-chef Dale Hunter - qui a joué pendant plus de quatre saisons à Washington avec Mark Tinordi, le père de Jarred - a confié cet été qu'il comptait sur la grande recrue pour assumer un rôle plus offensif à London.

«Je dois m'améliorer à ce niveau-là parce que je dois apprendre à mieux évaluer les moments où je dois appuyer l'attaque, a reconnu Tinordi. Mon maniement de rondelle à la pointe ainsi que mon lancer pourraient aussi s'améliorer.»

Chose certaine, les Hunter ne retiendront pas Tinordi quand ce dernier aura l'envie de jeter les gants.

«J'aime m'inspirer de Chris Pronger et de son style dérangeant, a raconté le sympathique jeune homme. Et si je dois me battre pour faire changer le vent de côté ou pour réveiller mes coéquipiers sur le banc, je vais le faire.»

En attendant l'invitation

Deux ans après l'avoir réclamé au repêchage de la Ligue de l'Ontario, les Knights de London ont finalement réussi à convaincre Tinordi de faire le saut.

Ça s'est réglé au mois d'août, à peu près au moment où Tinordi a appris qu'il était écarté de l'équipe nationale junior américaine. C'était une surprise dans la mesure où Tinordi avait été l'année précédente le capitaine de l'équipe des moins de 18 ans.

«Ça a été difficile à prendre, mais je dois me servir de cela comme élément de motivation», a-t-il indiqué.

Tinordi souhaite avoir un assez bon début de saison pour convaincre l'équipe américaine de le réinviter au «vrai» camp, au mois de décembre. Sinon, il devra attendre l'année prochaine.

Mais tout cela est encore loin. Pour l'instant, le seul camp auquel rêvent des jeunes comme Tinordi et Leblanc, c'est celui du Canadien.