Paul Kariya vient d'annoncer son retrait de la compétition en raison de maux de tête incessants. Pendant ce temps, à Montréal, Pierre-Marc Bouchard s'accroche à l'espoir de revenir au jeu avec le Wild du Minnesota.

«J'ai appris la nouvelle pour Kariya, a dit Bouchard au bout du fil, alors qu'il s'apprêtait à commencer un entraînement en gymnase. J'ai vécu ce qu'il est en train de vivre, ce n'est pas facile. Mais j'essaie de ne pas me laisser affecter par des histoires comme celle-là. Je préfère plutôt m'inspirer de ceux qui sont revenus au jeu après une grave commotion cérébrale.»

Le premier choix du Wild en 2002 a raté la saison dernière après avoir subi une deuxième commotion cérébrale en moins de six mois lors du camp d'entraînement en 2009.

Il y a quelques mois seulement, Bouchard peinait à se promener. Les maux de tête étaient constants. Il se contentait de regarder la télé, et encore.

Depuis trois semaines, lueur d'espoir, les médecins lui ont permis de reprendre l'entraînement. Enfin libéré...

«Je fais du vélo, un peu de poids et haltères et j'ai recommencé à patiner à un rythme contrôlé. J'ai joué avec le groupe de Guillaume Latendresse à Candiac et quelques fois à Montréal avec les joueurs de mon agence comme Martin Havlat et Derick Brassard. Ç'a fait du bien de décocher des tirs et manier la rondelle. Côté forme physique, ce n'est pas la grande forme après 10 mois d'inactivité mais j'ai réussi à pousser jusqu'à un certain point sans avoir de maux de tête. C'est un progrès, ça fait du bien au moral.»

L'entraîneur-chef du Wild, Todd Richards, parlait presque du retour de Pierre-Marc Bouchard comme d'un fait accompli ces derniers jours dans le quotidien Star Tribune.

À l'écoute de son corps

L'attaquant québécois ne veut pas brûler les étapes. «Il n'y a pas d'échéancier. J'essaie encore d'écouter mon corps. J'ai encore des petites pressions au niveau de la tête. Mais rien de majeur. Le prochain test sera les contacts physiques. Ça reste une zone grise pour l'instant parce qu'on ne peut savoir comment je réagirai avant d'avoir reçu un coup. Je me sentais bien l'été dernier avant de recevoir un coup sur le menton qui a tout fait basculer. Sauf que là, j'aurai eu un an de pause comparativement à l'an passé où j'étais à l'écart depuis cinq mois. On espère que mon cerveau a eu assez de repos.»

Bouchard quittera pour le Minnesota sous peu. «Le camp commence le 17 septembre. Je vais patiner là-bas, c'est sûr. Je devrai d'abord m'asseoir avec la direction de l'équipe pour définir un plan pour les semaines suivantes. Ils ont été très prudents et ils vont continuer à l'être. Mais je veux jouer cet hiver.

«Je ne sais pas si je vais être prêt pour le premier match, le 10e ou le 20e, mais mon but principal est de guérir ma tête à 100% avant de revenir au jeu parce que je ne veux pas revivre ce que je viens de vivre.»

Pour s'encourager, Pierre-Marc Bouchard peut toujours s'inspirer de Patrice Bergeron, des Bruins de Boston, qui a participé aux Jeux olympiques l'hiver dernier alors que sa carrière semblait compromise il y a deux ans. Ou encore Simon Gagné, qui ira rejoindre les nombreux Québécois du Lightning de Tampa Bay.

Bouchard, 26 ans, a connu des années de 59, 57, 63 et 46 points à ses quatre dernières saisons. Le Wild, qui peine à marquer des buts, l'accueillera à bras ouverts.