Le retour d'une équipe de hockey professionnelle à Québec est souhaité par le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe qui somme Stephen Harper de s'engager personnellement et immédiatement envers la construction d'un nouvel amphithéâtre.

Pour que ce rêve caressé par de nombreux Québécois devienne réalité, M. Duceppe a demandé mercredi, en point de presse à Québec dans le cadre de sa tournée estivale, qu'Ottawa se prononce sans ambiguïté en faveur du projet.

«Je veux que le fédéral s'engage et je veux que les députés conservateurs du Québec disent à leur parti et à leur gouvernement: 'oui, on appuie ce projet', comme l'a fait Québec, comme l'a fait le maire Régis Labeaume et comme nous au Bloc on l'a fait», a précisé M. Duceppe en entrevue téléphonique.

Une promesse ferme d'abord, mais de l'argent ensuite.

«Quand on aura un engagement à travailler ensemble, après, on verra sur le financement ce que ça veut dire», a-t-il ajouté.

Selon M. Duceppe, la présence d'un amphithéâtre est essentielle pour attirer une équipe de hockey professionnelle mais aussi pour mousser la candidature de Québec en vue des Jeux olympiques de 2022. Les trois projets sont intimement liés, a-t-il fait valoir.

M. Duceppe se défend de mettre la charrue avant les boeufs. «Gary Bettman - le commissaire de la Ligue nationale de hockey (LNH) -  a dit aujourd'hui (mercredi): 'si les gens de Québec veulent le retour d'une équipe de la LNH, ça prend un amphithéâtre'», a-t-il fait remarquer.

«Alors c'est un peu l'oeuf ou la poule», a-t-il conclu.

Mercredi, au Sommet du hockey à Toronto, en réponse aux questions insistantes des journalistes, le commissaire a laissé tomber qu'il ne pouvait même pas concevoir le retour d'une équipe de la LNH à Québec tant que la ville n'aura pas un nouvel aréna.

Et si les projets de Jeux olympiques et d'équipe de hockey tombent à l'eau, la ville de Québec ne sera pas aux prises avec un éléphant blanc, a estimé M. Duceppe.

«L'amphithéâtre, c'est multidisciplinaire», a-t-il fait valoir.

«Regardez le centre Bell avec les spectacles: c'est rentable! Et quand c'est rentable, ça signifie des taxes et des impôts pour les gouvernements», a-t-il ajouté, jugeant ainsi que les investissements d'Ottawa et Québec ne seront pas vains.

Déplorant que la ministre Josée Verner - responsable de la région de Québec - et d'autres députés conservateurs se cachent, selon lui, derrière l'étude du modèle d'affaire du nouvel amphithéâtre pour éviter de prendre position, M. Duceppe a ainsi interpelé directement le premier ministre Harper pour qu'aucun doute ne subsiste sur l'engagement fédéral.

Le coût du nouvel amphithéâtre de 18 000 places est, pour l'instant, estimé à 400 millions $.

Le gouvernement du Québec s'est déjà engagé à contribuer 50 millions $ à la construction de l'amphithéâtre, un projet appuyé sans l'ombre d'un doute par le maire de la Ville, Régis Labeaume.

Celui-ci souhaite cependant que le provincial et le fédéral injectent chacun quelque 175 millions $ dans l'aventure.

Le premier ministre Harper - qui se trouve actuellement dans le Grand Nord canadien - n'a pas réagi mercredi à la demande du Bloc québécois.

La ville de Québec est en deuil de son équipe de hockey professionnelle depuis le départ des Nordiques en 1995.

Le projet de revoir une deuxième équipe de la LNH au Québec revient sur la sellette périodiquement, mais il a refait surface avec plus de vigueur ces dernières années depuis que le maire Labeaume l'a pris en main.