On le sait, il va enfin y avoir un capitaine chez le Canadien cette saison. Ce qu'on ne sait pas encore, c'est l'identité du monsieur. Souvent, ce sont les mêmes noms qui reviennent. Brian Gionta. Mike Cammalleri. Andrei Markov, qui a reçu l'appui de Saku Koivu dans ces pages il y a deux semaines.

Tout cela est bien beau, mais voici qu'un autre nom fait surface: Josh Gorges.

Pourquoi lui? En gros, parce que ses coéquipiers l'adorent. Le défenseur de 25 ans (il aura 26 ans demain) va entreprendre sa quatrième saison complète sous le maillot bleu, blanc et rouge. De gars un peu timide qu'il était au départ, Gorges fait maintenant figure de leader. Et surtout, il est respecté dans ce vestiaire-là. Ce n'est pas pour rien que les membres du CH l'ont élu représentant des joueurs la saison dernière.

«Ce que je comprends, c'est que Josh Gorges a le respect de tout le monde dans le vestiaire du Canadien, me disait Vincent Damphousse au téléphone cette semaine. D'une certaine façon, il me rappelle une sorte de Mike Keane en défense, le genre de gars qui est prêt à tout faire pour aider son club. Il est prêt à bloquer des tirs, à se battre s'il le faut, et il se donne à fond tout le temps.»

Bref, comme on le dit dans le milieu, Josh Gorges est du genre à se présenter chaque soir. Et il prend son travail très au sérieux. Je le revois encore dans le lobby d'un chic hôtel de Manhattan à l'hiver 2007. Il venait tout juste d'être acquis par le Canadien, qui jouait à Montréal ce soir-là (l'équipe devait s'envoler pour New York après le match).

Nous étions deux ou trois membres des médias à jaser avec lui. On a fini par finir, et ensuite, la première chose qu'il voulait trouver, c'était un bar sportif pour aller regarder le match du Canadien à la télé. Josh Gorges avait donc passé sa soirée à New York à écouter le match de son nouveau club sur une petite télé, question de savoir qui étaient ces gars-là. J'en connais qui auraient plutôt choisi d'aller faire autre chose s'ils s'étaient retrouvés seuls à New York. Aller au Museum Of Modern Art, par exemple.

Depuis ce soir-là, Josh Gorges est un Canadien à part entière. Un vrai.

«J'aime le regarder parce qu'il joue toujours au maximum, d'ajouter Damphousse. Je pense qu'il a les qualités pour être un bon capitaine, mais je ne sais pas si c'est quelque chose qui pourrait l'intéresser...»

L'autre question, c'est celle-ci: les patrons de l'équipe vont-ils donner ce fameux C à quelqu'un qui sera joueur autonome avec compensation dans un an? C'est pourquoi les dirigeants du club vont penser à Gionta, qui a encore quatre années de contrat au compteur.

En attendant, Josh Gorges demeure un excellent candidat. Et peut-être aussi le meilleur coup de Bob Gainey, qui l'a obtenu des Sharks de San Jose en retour d'un Craig Rivet malheureux qui voulait sortir d'ici au plus vite, principalement parce qu'il était tanné d'avoir à pelleter.

Des fois, les meilleurs échanges sont ceux qu'on fait en vitesse.

Rumeurs, rumeurs

Éric Bélanger n'aurait jamais cru faire autant parler de lui. En confiant à une collègue du Soleil cette semaine qu'il avait déjà un contrat en poche mais qu'il ne pouvait dévoiler l'identité de son employeur, Bélanger a, bien malgré lui, déclenché une tempête de rumeurs sur Twitter. Ainsi, en l'espace de 24h, des «experts» l'ont envoyé en Caroline, à Edmonton, à Vancouver, avec le Canadien et en Russie! Un peu plus et il passait aux futurs Nordiques...

Tout ça alors qu'en réalité, seuls les Capitals de Washington et les Maple Leafs de Toronto ont sérieusement discuté avec lui. Hier soir, son agent me répétait qu'aucune entente n'était encore conclue même si la situation a évolué depuis.

La prochaine fois, Éric Bélanger va sans doute s'en tenir aux clichés. Rien de cela ne serait arrivé s'il s'était contenté de dire qu'il travaille fort...