Bien sûr, il y a Lars Eller. Mais en refilant Jaroslav Halak aux Blues de St. Louis, le Canadien a obtenu un autre joueur. Il s'appelle Ian Schultz, et déjà, il se voit avec un chandail tricolore sur le dos. Le plus tôt possible.

«Plusieurs personnes croient que le Canadien a besoin d'un joueur agressif qui va dans les coins et fonce au filet, a dit l'attaquant de 20 ans, hier à Brossard, au terme de la deuxième journée du camp de perfectionnement. Je sais que le Canadien a un besoin à combler de ce côté. Eh bien, je peux être ce joueur-là.»

Un peu arrogant, Ian Schultz? Du tout. Appelons cela de la confiance, plutôt. L'assurance du gars qui, depuis longtemps, doit se battre pour se faire une place. L'assurance du gars en qui on n'attend jamais rien.

Il faut dire qu'il est habitué, le jeune Schultz. Il a passé sa vie de hockeyeur à se faire dire qu'il n'était pas assez comme ci ou pas assez comme ça.

«Je me souviens, quand j'étais plus jeune, les gens disaient que j'étais là seulement grâce à mon frère (le défenseur Jeff Schultz, des Capitals de Washington). Ça m'a motivé. On dirait que j'ai toujours eu à faire mes preuves.»

De ce côté, rien n'a changé. Mardi, quand Pierre Gauthier a affirmé que les Blues avaient beaucoup donné afin d'obtenir Halak, tout le monde a pensé à Eller. Personne n'a pensé à Schultz.

«C'est correct. Les gens s'imaginent peut-être que je ne suis qu'un joueur que les Blues ont ajouté à la transaction, qu'un gars sans importance. C'est pourquoi je ne ressens aucune pression, mais en même temps, je veux prouver que les gens ont tort de penser comme ça.»

Un petit coup d'oeil au visage de Schultz, et on comprend vite qu'on n'a pas affaire à un patineur de finesse. Avec son sourire édenté et son visage tuméfié, ce type de 6'3 et 204 livres, originaire de Calgary, a le profil parfait du «gros attaquant», le genre qui n'hésite pas à se salir pour la cause.

Le principal intéressé ne s'en cache pas: il aime ça quand ça brasse. Son joueur favori, celui dont il aimerait suivre les traces, c'est un certain Milan Lucic, des Bruins de Boston.

«Je réalise que ce n'est peut-être pas la chose à dire, surtout pas à Montréal, a-t-il dit en rigolant. Mais c'est vrai, c'est le style de Lucic qui me plaît le plus. J'aimerais avoir une carrière comme la sienne.»

Le Canadien a-t-il enfin trouvé ce «gros attaquant» tant recherché? La réponse au camp d'entraînement, en septembre. «J'espère commencer la saison ici, mais si c'est à Hamilton, pas de problème, a conclu Schultz. On verra.»

Koivu, l'une des idoles d'Eller

Lars Eller, lui, arrive ici avec une pression que Ian Schultz ne connaîtra sans doute jamais. Eller, c'est celui en qui la direction montréalaise fonde de grands espoirs. Élevé en banlieue de Copenhague, cet attaquant danois a passé deux saisons dans la ligue d'élite suédoise avant de disputer sept matchs chez les Blues la saison dernière. Il a aussi aidé l'équipe danoise à causer quelques surprises lors du dernier Championnat du monde, au printemps.

Ses idoles de jeunesse? Daniel Alfredsson... et Saku Koivu.

«Ces gars-là sont des leaders, ils ont toujours donné l'exemple grâce à leurs habiletés et leurs habitudes de travail, a expliqué Eller. Ce sont des joueurs complets. C'est ce que je veux être.»

Eller, qui se décrit comme un fabricant de jeu avant tout, estime que ses chances sont bonnes d'être en uniforme au moment du premier match de la saison 2010-2011 du Canadien, le 7 octobre à Toronto.

«J'ai fait un pas dans la bonne direction la saison dernière... Oui, je sais que je peux faire partie de cette équipe. Si je suis assez bon, je vais jouer avec le Canadien. Je pense que mes chances sont bonnes, et je sais que c'est à moi de faire ma place.»