Le DG des Flyers, Paul Holmgren, a payé cher pour obtenir Daniel Brière en juillet 2007, mais son investissement rapporte des dividendes.

Brière a offert des performances en dents de scie depuis son arrivée à Philadelphie, mais on peut se demander aujourd'hui si les Flyers seraient en finale sans lui.

Avant le match d'hier, Brière était au deuxième rang des compteurs de la LNH en séries éliminatoires avec 24 points en 20 matchs, seulement deux de moins que le meneur, Jonathan Toews.

Blair MacKasey n'est pas surpris par les succès de Brière ce printemps. MacKasey a dirigé Brière à Drummondville pendant deux ans. Il l'a suivi à Phoenix lorsque l'attaquant originaire de Gatineau a été repêché par les Coyotes. Il le connaît mieux que quiconque.

«Daniel a toujours été quelqu'un de très fier, confiait hier au téléphone MacKasey, aujourd'hui recruteur pour le Wild du Minnesota. Il a entendu plusieurs choses négatives à son sujet. On a dit qu'il était surpayé, certains pensaient même qu'il était fini, qu'il ne jouerait plus comme à Buffalo. Daniel n'est pas du genre à accepter ce type de remarque, et il a le talent pour répondre.»

Le Québécois de 33 ans a toujours offert ses meilleures performances au printemps. Il y a deux ans, il avait amassé 16 points en 17 matchs pour aider les Flyers à atteindre la demi-finale. En carrière, Brière montre d'ailleurs une fiche de 81 points, dont 34 buts, en 83 matchs éliminatoires.

On peut comprendre les critiques dirigées à l'endroit d'Holmgren au fil des ans. Le directeur général des Flyers a donné beaucoup d'argent à Brière, 52 millions sur huit ans.

Brière venait de connaître sa meilleure saison en carrière avec les Sabres de Buffalo, 95 points, dont 32 buts, en 81 matchs, ce qui en faisait l'attaquant le plus convoité sur le marché des joueurs autonomes. Les Flyers ont finalement coiffé le Canadien au fil d'arrivée dans la course pour l'obtention de ses services, une histoire qui n'a pas manqué de semer la controverse à Montréal.

À l'époque, on ne savait pas que Mike Richards et Jeff Carter allaient se développer comme ils l'ont fait. À sa deuxième saison, Richards avait amassé 32 points, Carter 37. «Les Flyers rebâtissaient, ils venaient de rater les séries, mentionne MacKasey. Le contrat de Daniel a été critiqué, mais quand on regarde le portrait global, le club va bien, il est en finale et Daniel est un joueur clé dans tout ça.»

Trop petit?

MacKasey a vu Brière faire taire les critiques au fil de sa carrière. «C'était notre premier choix à Drummondville, sixième au total. Je ne le connaissais pas. La première fois que je l'ai vu dans le vestiaire au camp, il avait 17 ans, il devait peser 147 livres. Il a connu des matchs préparatoires ordinaires. Je me disais qu'il allait être correct pour cette année, mais que ça nous ferait peut-être un bon joueur à 20 ans. À son premier match de la saison, je pense qu'il a obtenu six points. Il a terminé l'année avec 123 points, même si c'était une recrue.»

Une saison de 163 points plus tard, Brière était repêché en fin de première ronde par les Coyotes de Phoenix. MacKasey allait être nommé dépisteur avec le club quelques mois plus tard. «Je me disais qu'il avait des chances d'être repêché là-bas parce que les Coyotes détenaient deux choix de première ronde, et quand une équipe a deux choix dans la première ronde, elle peut prendre un risque avec un joueur comme Daniel. Mais le premier joueur qu'ils ont choisi était un grand défenseur de l'Ouest canadien (Dan Focht) qui n'a presque pas joué dans la Ligue nationale...»

Brière a toutefois été largué par Phoenix après cinq saisons dans l'organisation. Les Sabres se sont fait un plaisir de le réclamer au ballottage. «Je n'étais plus avec les Coyotes quand il a quitté l'équipe. Je travaillais pour Hockey Canada. L'équipe était en vente, il y avait le clan de Bobby Smith déjà installé et Wayne (Gretzky) et son groupe arrivaient. Daniel était associé à l'ancien groupe. Ç'a joué contre lui. Et il y a aussi le fait qu'un petit joueur met toujours plus de temps à se développer. À sa deuxième année dans la Ligue américaine, à Springfield, tout le monde lui disait de prendre du poids. Il est arrivé au camp à 180 livres, mais il avait perdu sa vitesse. Il faut une certaine période pour s'ajuster et gagner en confiance. Buffalo était un club plus offensif qui convenait mieux à Daniel.»

MacKasey avait sans doute de nouveau les yeux sur le numéro 48, hier soir.