Après une saison régulière de 25 buts et 70 points, sa meilleure en carrière avec le Canadien, après une récolte de quatre buts et sept points en première ronde aux dépens des Capitals de Washington, Tomas Plekanec s'est assoupi.

Il a récolté quatre passes en sept matchs contre Pittsburgh. Il a ensuite été blanchi lors des cinq parties disputées face aux Flyers de Philadelphie en finale d'Association.

Un affaissement qui pourrait avoir des conséquences négatives pour Plekanec qui frappe, pour la première fois de sa carrière, à la porte du marché des joueurs autonomes sans compensation.

Après s'être «contenté» d'un contrat d'une saison d'une valeur de 2,750 $ millions, l'été dernier, Plekanec et son agent visent le gros lot.

À Montréal ou ailleurs?

«J'ai toujours dit et je le répéterai encore s'il le faut que c'est ici que je veux jouer. Je crois avoir prouvé ma valeur dans l'ensemble de ce que j'ai apporté au cours de la saison», a indiqué Plekanec qui réfute les allégations voulant que ses insuccès en séries puissent le priver de quelques millions $.

«Je ne crois pas que cela aura une incidence puisque la direction de l'équipe sait quel genre de joueur je suis et ce que je peux apporter. En plus, je ne crois pas avoir disputé d'aussi mauvaises séries que vous le laissez entendre. C'est bien évident que j'aurais aimé contribuer davantage au plan offensif. C'est vrai que j'ai raté des occasions de marquer, mais je me suis quand même impliqué dans d'autres facettes importantes du jeu», a plaidé le joueur de centre tchèque qui aura 28 ans en début de saison prochaine.

Personne ne prétendra que Plekanec a été inutile au cours des séries et qu'il n'a pas eu son mot à dire dans les succès de l'équipe.

Mais il est évident qu'il a connu plus de succès aux dépens des Capitals qui frappaient moins que les Penguins avant d'être anéanti par les Flyers qui étaient beaucoup plus «physiques» que la bande à Sidney Crosby.

Y a-t-il une conclusion à tirer dans cette fluctuation à la baisse?

À moins que Plekanec cachait une blessure ou qu'il devait composer avec une fatigue extrême.

«Je ne suis et n'étais pas blessé. En ce qui a trait à la fatigue, je ne suis pas plus fatigué que mes coéquipiers ou mes adversaires. En plus, depuis le temps que vous me connaissez, vous savez très bien que je ne me cacherais jamais derrière de telles excuses», a plaidé Plekanec.

Sur ce point, le petit joueur de centre a raison.

Car il y a deux ans, alors que ses performances piquaient du nez en séries, Plekanec a assumé l'entière responsabilité de ses déboires en ajoutant qu'il jouait comme une «fillette».

Un terme rarement employé dans un vestiaire de la LNH...

L'agent de Tomas Plekanec, Rick Curran, a eu des discussions préliminaires avec le directeur général Pierre Gauthier au cours de l'hiver. À la demande de Plekanec, les deux hommes ont convenu de laisser la saison prendre fin avant d'entreprendre les discussions.

Lundi, à Philadelphie, messieurs Gauthier et Curran se sont croisés.

«Nous allons entreprendre des discussions en temps et lieu. Vous venez d'entre son coach (Jacques Martin) dire de bonnes choses sur lui. Ça veut donc dire qu'il aime ce joueur de hockey. Nous agirons donc en conséquence», a indiqué Pierre Gauthier lors du point de presse qui a conclu la journée «post-mortem» qui a suivi l'élimination du Tricolore.

De plus, il jouit d'appuis indéfectibles au sein du vestiaire.

«Il a été notre attaquant le plus régulier et le plus productif au cours de la saison», a indiqué Andrei Markov.

«Il y a peu de joueurs dans la LNH qui peuvent se venter de pouvoir, comme Tomas, être efficace dans l'art de marquer des buts, de couvrir des adversaires, de remporter des mises en jeu, de bloquer des tirs. Il fait partie d'une denrée rare de joueurs complets. Il représente un grand atout pour notre équipe», a ajouté Josh Gorges.

Avec sa récolte de 11 points en 19 matchs éliminatoires ce printemps, Tomas Plekanec revendique huit buts et 24 points en 40 matchs éliminatoires en carrière avec le Canadien.

Avec Scott Gomez qui touche un salaire moyen de 7,357 millions $ par année, Michael Cammalleri qui touche en moyenne 6 millions $ pour encore quatre ans et Brian Gionta qui encaissera 20 millions $ lors des quatre prochaines saisons, Plekanec peut se permettre de lorgner le gros lot. Un magot qu'il touchera peut-être à Montréal, ou certainement ailleurs si le Canadien décide de ne pas lui verser.