Les Flyers n'ont pas été flamboyants et spectaculaires, mais oh combien efficaces, samedi, au Centre Bell. C'est Michael Cammalleri qui l'a affirmé, à l'issue de la défaite de 3-0 qui a poussé le Canadien au bord du précipice.

«Ils n'ont rien fait d'extraordinaire. Ils ont simplement été bons et disciplinés dans le style de jeu préconisé. Nous ne les avons pas suffisamment défiés. Ils l'ont vite constaté et ils ont continué d'appliquer leur plan à la lettre», a analysé Cammalleri qui, pour une rare fois, était à prendre avec des pincettes.

Le Tricolore a cruellement manqué de cohésion. Contrairement à jeudi, il n'a jamais pu prendre de la vitesse en sortie de zone et mettre la défense sur les dents à l'aide d'un échec-avant vigoureux.

«Les Flyers ont bien fermé le jeu en zone neutre, a expliqué le défenseur Marc-André Bergeron. Nous (les défenseurs) n'avions pas d'options. On envoyait la rondelle sur les ailes, mais soit que l'ailier ne pouvait pas envoyer la rondelle profondément dans le territoire offensif ou s'il le faisait, il n'avait pas de vitesse.

«Quand vous n'avez que huit lancers après deux périodes, c'est parce que vos adversaires jouent bien, a continué Bergeron. Nous n'étions peut-être pas à notre mieux, mais on doit donner le mérite aux Flyers.»

Ajoutez à cela que le Canadien a tout simplement commis trop de revirements, comme l'ont noté l'entraîneur Jacques Martin et l'ailier Brian Gionta.

«C'était facile pour les Flyers de se planter au centre et de faire des jeux quand nous commettons des revirements, a avancé Gionta. Nous n'étions tout simplement pas sur la même page de notre zone jusqu'à la leur, et ça affecte notre jeu en territoire offensif.»

Gionta a renchéri en disant qu'on avait trop tenté de provoquer des choses en deuxième période.

«On a trop forcé le jeu et on a dérogé du plan établi. On s'est éloigné de ce qui fonctionnait pour nous. Rien ne fonctionne quand nous faisons ça.»

Le problème, selon Martin, c'est qu'on a mal joué aux deux lignes bleues, qui sont identifiées comme des espaces à risque.

«A notre ligne bleue, nous devons assurer de bien déblayer la rondelle tandis qu'à la ligne bleue adverse nous devons faire en sorte d'envoyer la rondelle au fond de la zone.

«Dans une partie d'échecs comme celle-là, vous devez être efficace en contrôle de rondelle. On a trop gardé la rondelle devant leurs défenseurs plutôt que derrière.

«Les deux buts que les Flyers ont marqués en deuxième ont été le résultat de revirements de notre part», a-t-il fait remarquer.

Le premier revirement, qu'a provoqué Maxim Lapierre, a été commis à la ligne bleue du Canadien. Le second, celui de P.K. Subban, s'est produit à la ligne bleue des Flyers.

Martin n'en tenait pas rigueur aux deux fougueux joueurs, principalement le défenseur recrue Subban.

«Il aurait dû pousser la rondelle profondément, surtout que c'était vers la fin d'une présence, a-t-il dit. Mais c'est un jeune qui veut bien faire et qui a le coeur à la bonne place. Il réalise qu'il a mal fait, que dans un match semblable la patience est de mise. Il le sait. C'est une bonne leçon pour lui.»

Martin a laissé entendre que l'équipe devra secouer sa torpeur en attaque massive si elle veut prolonger sa saison, lundi.

«Nous avons eu du succès sur les unités spéciales dans les deux séries précédentes, mais ça ne fonctionne pas pour nous dans cette série. Aujourd'hui (samedi), nous n'avons eu notre première occasion en avantage numérique que vers le milieu de la troisième période.»

Le gardien Jaroslav Halak a constaté qu'il a une faible marge de manoeuvre depuis le début de la série.

«On dirait que l'équipe qui marque la première dans chacun des matchs l'emporte, a-t-il observé C'est arrivé encore aujourd'hui (samedi). On espérait être capable d'aller chercher le premier but, mais ce sont eux qui l'ont eu. Après ça, on ne pouvait plus rien faire. Nous avons eu quelques chances en troisième période, mais nous n'avons pas pu les saisir. Après avoir connu un fort match jeudi, nous n'avons pas créé beaucoup d'attaque. C'est frustrant, mais c'est ça le hockey. Nous n'avons pas été à notre mieux, mais les Flyers ont probablement mieux joué que jeudi», a soupiré Halak.

Le Canadien a terminé le match privé des services de l'attaquant de soutien, Tom Pyatt, blessé au haut du corps.