Le Lightning de Tampa Bay est toujours à la recherche d'un directeur général.

Le temps commence à compter à moins de cinq semaines du repêchage des joueurs amateurs de la LNH et à six semaines de l'ouverture du marché des joueurs autonomes.

Les dernières nouvelles en provenance de Tampa Bay laissent entendre que Steve Yzerman, l'un des favoris pour le poste, songe à demeurer avec les Red Wings de Detroit. Un autre candidat de taille, l'adjoint de Brian Burke chez les Maple Leafs de Toronto, Dave Nonis, vient de signer une prolongation de contrat avec son organisation.

L'ancien DG du Wild du Minnesota, Doug Risebrough, le bras droit de Dean Lombardi avec les Kings de Los Angeles, le gardien Ron Hextall, et l'analyste à TSN, Pierre McGuire, auraient aussi été interviewés par la direction de l'équipe.

Un nouveau nom vient de s'ajouter à la liste, inconnu du commun des mortels, Mike Santos, directeur des opérations hockey chez les Predators de Nashville. La vaste expérience de Santos à titre de dépisteur et de conseiller hockey rend sa candidature intéressante.

Je ne dis pas que Santos est l'homme de la situation. Mais le nouveau propriétaire de l'équipe, Jeffrey Vinik, doit choisir un DG qui correspond à ce profil. Éviter la tentation d'embaucher un «nom» pour des fins de marketing et plutôt choisir un homme de terrain. Comme l'a fait, par exemple, l'Avalanche du Colorado avec Greg Sherman, qui n'était connu ni d'Ève ni d'Adam, mais qui connaissait tous les rouages de l'organisation et de la LNH à titre d'adjoint au directeur général pendant sept ans.

Le directeur général moderne doit connaître la convention collective par coeur. Il doit avoir vu assez de matchs de hockey, autant dans la LNH, dans la Ligue américaine que dans les rangs amateurs, de façon à connaître un maximum de joueurs, et continuer d'aller sur le terrain. De façon étonnante, tous les directeurs généraux ne répondent pas à ces critères. Certains d'entre eux, peut-être trop confortablement installés dans leur fauteuil, préfèrent déléguer leurs tâches à leurs subalternes.

À cet effet, le nouveau directeur général des Thrashers d'Atlanta, Rick Dudley, un homme de hockey pour qui j'ai toujours eu beaucoup d'admiration, racontait ces derniers jours dans le quotidien Atlanta Journal Constitution à quel point son expérience à titre de recruteur l'avait toujours bien servi.

«En cette ère de plafond salarial, bâtir une équipe ressemble à la construction d'un puzzle, confiait-il. Il faut que chaque pièce soit au bon endroit parce que les montants à dépenser sont limités. Mais si vous ne voyez pas vous-mêmes les joueurs à l'oeuvre, il devient très difficile de choisir les bonnes pièces du puzzle. Vous devez vous en remettre au rapport de vos dépisteurs. Prenez les Coyotes de Phoenix. Don Maloney a longtemps été dépisteur. Il a vu beaucoup de matchs et sait comment mettre les bonnes pièces en place. La personne qui assemble les morceaux est l'instrument le plus important de votre organisation. Je n'hésite jamais à prendre l'avion ou la voiture pour voir à l'oeuvre un joueur que nous sommes sur le point d'acquérir. C'est beaucoup de travail, beaucoup de temps, beaucoup de moments éloignés de mon épouse, qui comprend désormais mon métier, après 26 ans, mais ça fonctionne.»

Dudley, qui était le bras droit de Dale Tallon chez les Blackhawks de Chicago avant d'accepter de se joindre aux Thrashers l'an dernier, a réussi quelques embauches magnifiques au cours de sa carrière, entre autres à titre de DG du Lightning. Il a été le seul à offrir un contrat garanti à Martin St-Louis, après que celui-ci eut été rejeté par les Flames de Calgary en 2000. St-Louis n'avait pas une saison complète dans le corps avec les Flames, mais Dudley le connaissait pour l'avoir vu jouer une cinquantaine de fois dans les rangs collégiaux puis dans la Ligue américaine, m'avait confié Dudley à l'époque.

Il a aussi su soutirer Dan Boyle à l'organisation des Panthers de la Floride.

Malheureusement, Dudley a été congédié un an avant que le Lightning ne remporte la Coupe Stanley, en 2004. Conquête qui n'aurait pas été possible sans son flair de recruteur. Ses patrons n'avaient pas été assez patients avec lui.

Un bon directeur général peut relancer une organisation. Un mauvais directeur général peut la détruire rapidement. J'espère que Vinik fera le bon choix. Mais il ne peut se tromper s'il choisit un homme allumé et travaillant doublé d'un recruteur au flair sûr.