«L'histoire s'écrira», dit le slogan publicitaire des séries de la LNH.

Cela faisait rêver les partisans du Canadien avant que ne s'amorce la finale de l'Association Est. Sauf que l'histoire vient de prendre une autre tournure.

Le blanchissage de 3-0 réalisé mardi soir par Michael Leighton et les Flyers fait en sorte que le Tricolore est blanchi dans deux matchs consécutifs des séries éliminatoires pour la première fois depuis que Robert Sauvé et les Sabres de Buffalo leur a fait le coup en 1983.

Pire que ça : c'est la première fois depuis le mois d'avril 1952 que le Canadien est victime en séries de deux jeux blancs consécutifs sur la route.

«Personne ne devrait être surpris, il y a toujours des joueurs qui se révèlent de cette façon en séries, a commenté Scott Gomez à propos de Leighton. Il faut lui lever notre chapeau, il joue très bien.

«Ça va nous prendre juste un but, même s'il est laid et que la rondelle rebondit sur le cul de quelqu'un. Un seul but pourrait nous lancer.»

Le Tricolore assurait que la racle de 6-0, dimanche soir, l'avait sorti de sa torpeur.

L'exécution était clairement meilleure dans ce deuxième match, mais la frustration sur le manque de résultats était palpable.

«On patine bien, on provoque des choses, on a établi notre échec-avant et l'on a appliqué de la pression, a énuméré Brian Gionta.

«Mais il faut trouver une façon de nous rendre davantage au filet.»

Gionta, qui a été limité à un seul tir dans la première rencontre, a retrouvé ses bonnes habitudes en dirigeant huit lancers sur le gardien des Flyers.

Mais il y a rarement un joueur du Canadien posté devant Leighton pour récupérer les retours...

Des tirs, oui, mais pas de buts

Pour la cinquième fois des séries, le Tricolore a récolté plus de tirs que ses opposants (30-23). Il n'a encore gagné aucun de ces matchs.

«On devrait se mettre à tirer sur Jaro durant les matchs pour faire tourner le compteur! a lancé Michael Cammalleri avec un humour dépité.

«J'aime mieux penser que c'est juste une drôle de statistique car nous commençons chaque match en voulant plus de temps en zone adverse que dans la nôtre.

«Même si l'on peut faire mieux, j'ai aimé beaucoup de choses que nous avons faites, a ajouté Cammalleri. Nous avons eu plusieurs chances de qualité. C'était ce genre de match où l'on avait l'impression que nous pouvions marquer à chaque présence sur la glace.»

Sauf que le Tricolore ne marque pas. Les hommes de Jacques Martin n'ont aucun but à leurs 130 dernières minutes. Brian Gionta a été le dernier à faire mouche, à la 50e minute du septième match face aux Penguins de Pittsburgh.

«Si nous continuons à faire les bonnes choses que nous avons faites ce soir, nous allons avoir du succès», a ajouté Cammalleri.

Les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh disaient cela eux aussi...

Sergei K. à la place de Pouliot

Le scénario du match précédent s'est répété dans la mesure où les Flyers ont saisi leurs chances en supériorité numérique en marquant deux autres buts, tandis que le Tricolore a encore été blanchi en quatre occasions.

«Nous avons fait des ajustements, et pas juste sur les unités spéciales, a assuré Jacques Martin. On a passé plus de temps en zone adverse et l'on a obtenu plus de chances de marquer, entre autres lors de nos avantages numériques en première période.

«Mais on n'a pas capitalisé. Il nous reste à trouver une solution pour marquer.»

L'entraîneur est resté très évasif sur ce qui avait motivé sa décision d'insérer Sergei Kostitsyn dans la formation aux dépens de Benoit Pouliot.

«On en veut un peu plus de Benoit, a-t-il soutenu. On a voulu donner l'opportunité à un autre gars de démontrer ce qu'il peut faire.»

Sergei K. a joué 4:57.