Simon Gagné a raté les Jeux olympiques de Vancouver à cause d'une blessure récurrente à l'aine. Il a raté son premier rendez-vous en séries face au Canadien en raison des contrecoups d'une commotion cérébrale qui l'a contraint à disputer 25 matchs seulement il y a deux ans.

De fait, les blessures ont bien souvent, trop souvent, privé Simon Gagné de rendez-vous importants depuis le début de sa carrière.

Même s'il marche avec difficulté et que les médecins des Flyers lui ont installé deux vis dans un gros orteil, il est hors de question de l'attaquant de Québec rate la finale d'association l'opposant au Canadien. Série qui commence dimanche au Wachovia Center.

Et ce ne sont pas les Flyers qui vont s'en plaindre.

Car s'il est handicapé par les deux vis que lui a installées l'orthopédiste associé à son équipe, Gagné est encore béni des dieux avec ses mains en or qui lui permettent de marquer des buts.

Des buts qui ont grandement aidé la cause de son équipe dans la série face aux Bruins.

Revenu au jeu lors du quatrième match, Gagné a permis à son équipe d'éviter l'élimination

une première fois en marquant un but en prolongation.

Gagné a fait de même lors du match décisif alors qu'il a donné une avance de 4-3 aux Flyers en fin de troisième après que les Bruins eurent été victimes d'une pénalité pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire.

«Simon est un marqueur naturel. Il a un don et ce don permet à notre équipe de gagner», a lancé Peter Laviolette en parlant de Gagné qui a marqué quatre buts en plus d'ajouter une passe dans les quatre victoires des siens aux dépens des Bruins.

Source d'inspiration

Et le fait qu'il ait réalisé tout ça en dépit d'une blessure sérieuse à un pied - il s'est fracturé un os du pied en bloquant un tir en première ronde contre les Devils du New Jersey - ne laisse personne indifférent dans le vestiaire des Flyers.

«La coupe Stanley est la récompense suprême aux nombreux sacrifices auxquels les joueurs doivent s'astreindre en séries. Ça veut dire de jouer blessé, de faire fi de la douleur, de faire tout ce qui est nécessaire pour avancer. Nous sommes rendus à mi-chemin de notre objectif, mais si les joueurs ne sont pas prêts à imiter l'exemple donné par Simon, nous ne l'atteindrons pas», a ajouté Laviolette.

Croisé avant la rencontre décisive, Simon Gagné convenait être un peu surpris par ses performances obtenues en dépit de sa blessure et de son absence de quatre matchs.

«Je me demandais comment mon corps répondrait à mon retour au jeu. Le fait d'avoir marqué en prolongation pour éviter l'élimination m'a mis en confiance et les choses ont bien fonctionné ensuite», a indiqué Gagné qui a été surpris de pouvoir revenir au jeu aussi vite.

«Les médecins m'ont dit que ça prendrait entre six et huit semaines si on laissait l'os reprendre de lui-même, mais deux ou trois s'ils procédaient à une opération. Je n'ai pas hésité une seconde», a ajouté Gagné.

Protection accrue

Malgré les contrecoups de son intervention et la douleur avec laquelle il compose chaque fois qu'il chausse les patins, Gagné assure qu'il retournerait se placer devant une rondelle.

«Je ne suis pas aussi brave que Lappy (Ian Laperrière) qui arrête les rondelles avec son visage et garde le sourire. Mais en séries, il y a des choses que tu es prêt à faire et que tu ne fais pas toujours en saison. Les Devils avaient marqué sur un jeu similaire à celui qui a précédé ma blessure. Je n'ai pas arrêté la rondelle la première fois et ils ont marqué. La deuxième : ils n'ont pas compté», a lancé le prolifique ailier gauche avec un brin de fierté.

Pour éviter qu'une rondelle égarée ou une autre qu'il tenterait volontairement de stopper n'aggrave sa blessure, Simon Gagné imite la majorité des joueurs du Canadien et joue avec une coquille protectrice qui recouvre ses patins.

«Il n'y a pas de chance à prendre», a convenu Gagné qui connaît ses séries les plus productives en carrière.

S'il revendique 27 buts et 42 points en 79 matchs de séries disputés en carrière, Gagné affiche une récolte de quatre buts et sept points en huit rencontres seulement ce printemps.