Peut-être que la fatigue a rattrapé les Penguins de Pittsburgh. Ou peut-être que l'émotion et le dévouement qui les ont menés à jouer 303 matchs au cours des trois dernières saisons ont simplement disparu.

Peu importe ce que c'était - et ça pourrait prendre des mois à le comprendre - il semblait manquer un petit quelque chose durant presque toute la saison chez les champions en titre.

Leur défaite de 5-2 contre le Canadien lors du match numéro 7 mercredi était l'une de leurs pires performances de leur histoire pour un match de grande importance. La saison qu'on attendait n'est simplement jamais venue.

Ils ont totalisé 101 points en saison, deux de moins que la deuxième place de l'Est, et une série de cinq défaites a été leur seule mauvaise séquence de la saison.

Malgré tout, l'équipe a parlé toute la saison d'élever son jeu d'un cran pour atteindre le niveau qui leur a permis de soulever la Coupe Stanley l'an dernier, sans jamais le faire.

Marc-André Fleury n'a pas souvent ressemblé au gardien imbattable qu'il était lors des deux derniers matchs contre les Red Wings de Detroit l'an passé. Sergei Gonchar, qui se remettait d'une sérieuse blessure au genou, n'a jamais vraiment retrouvé ses jambes et a disputé sa pire saison en cinq ans au chapitre des statistiques. La touche de marqueur d'Evgeni Malkin est disparue durant de longues séquences. Et Sidney Crosby ne pouvait simplement pas tout faire seul.

«Ce n'est pas un bon sentiment», a admis Jordan Staal après que les Penguins eurent échoué de prolonger leur saison jusqu'en juin pour la première fois en trois ans.

Cette saison, Crosby est devenu plus un marqueur qu'un fabricant de jeu et a terminé en égalité en tête de la ligue avec 51 buts. Mais Malkin a régressé, lui qui a raté 15 matchs. Il est passé de 113 points, un sommet dans la ligue en 2008-09, à 77 points cette année.

Le récipiendaire en titre du trophée Conn Smythe n'a enfilé qu'un but à ses neuf derniers matchs en séries.

Outre le problème déjà existant de trouver un marqueur pour jouer aux côtés de Crosby ou de Malkin, un autre s'est développé.

Rob Scuderi et Hal Gill, les défenseurs indispensables dans leur conquête de la coupe il y a un an, ont quitté pour des contrats plus alléchants. Les Penguins n'avaient pas de place sur leur masse salariale pour les remplacer.

L'attaquant Maxime Talbot a été limité à deux buts, alors qu'il a été blessé une bonne partie de la saison. Ruslan Fedotenko n'a inscrit que 11 buts en 86 matchs. Bill Guerin a amassé 45 points, mais le vétéran a affiché un différentiel de -9.

Pas de défenseur qui ferme la porte. Pas de pointeurs secondaires fiables. Pas assez de constance devant les buts. Trop de pression sur Crosby et Malkin pour qu'ils marquent... Avec autant de carences, peut-être que cette élimination n'est pas aussi surprenante. Le Canadien a joué comme une équipe qui en voulait plus, un peu comme les Penguins contre les Red Wings le printemps dernier.

«Très, très décevant», a dit Fleury.

Une nouvelle saison arrivera maintenant avec un nouvel aréna, le Consol Energy Center, qui remplacera le Mellon Arena, vieux de 49 ans. Les Penguins n'ont pas offert les adieux espérés à l'amphithéâtre et ils le regretteront sûrement.

«Tout ne fonctionne pas toujours parfaitement comme vous le voulez», a conclu Crosby.