Le Canadien connaîtra vendredi soir l'identité de son adversaire en finale d'association. Une finale qui se mettra en branle dimanche, à Boston, ou Philadelphie, selon que les Bruins ou les Flyers remporteront le septième et dernier match de la série.

«L'idée d'affronter le Canadien est certainement une source de motivation. Ce serait une série fort intéressante. Mais nous avons encore un gros match à jouer, un gros match à gagner et je crois que ce serait une très grave erreur de se mettre à penser à Montréal au lieu de nous concentrer exclusivement sur les Flyers», a indiqué jeudi Patrice Bergeron rencontré par La Presse après l'entraînement des Bruins.

Bergeron a pleinement raison.

Les Bruins ont beaucoup à perdre ce soir. En plus de se retrouver en vacances, Bergeron et ses coéquipiers pourraient passer à l'histoire de façon peu enviable vendredi soir.

S'ils perdent contre les Flyers, les Bruins deviendront la troisième équipe seulement de l'histoire de la LNH à échapper une série quatre de sept après avoir remporté les trois premières rencontres.

Il y a 35 ans, les Islanders ont joué ce tour aux Penguins de Pittsburgh et les Red Wings de Detroit l'ont joué aux Maple Leafs de Toronto en 1942.

«Je ne suis pas un gars très préoccupé par le passé. Je me concentre sur le présent. Nous n'avons qu'à gagner demain et plus personne ne parlera de cette remontée», a tranché l'entraîneur-chef des Bruins Claude Julien.

La réaction de Julien est normale. Son équipe a été victime de la remontée des Flyers et c'est elle qui doit la freiner alors que les Flyers n'ont qu'à espérer que le momentum les propulse vers une victoire historique.

Une victoire qui permettrait aux Québécois Simon Gagné et Daniel Brière de se retrouver à l'avant-scène d'une série Flyers-Canadien qui ferait vibrer la Belle Province.

Est-ce que cette pression soulève une crainte de perdre dans le vestiaire des Bruins?

«Je ne veux pas que mes joueurs aient peur de perdre. Je veux qu'ils soient concentrés, qu'ils soient confiants. Quand tu as peur de perdre, quand tu t'apitoies sur ton sort, tu figes. Je veux que mon équipe soit sur le bout des pieds dès le début de match au lieu d'être sur les talons», assurait Claude Julien.

Après avoir remporté des victoires de 5-4 (prolongation), 3-2 et 4-1 lors des trois premiers duels de la série, les Bruins ont perdu les trois matchs suivants 5-4 (prolongation), 4-0 et 2-1.

«On a bien mal amorcé les trois derniers matchs. On les a laissés marquer le premier but et dicter le rythme de la partie. Ce n'est pas le genre de hockey qui nous sert bien. On doit être les instigateurs. On doit frapper vite et bien», analysait Steve Bégin qui pilote un quatrième trio complété par Shawn Thornton et Trent Whitfield.

«Nous sommes tous très conscients de ce qui nous attend. C'est un gros défi, mais c'est un défi qui est le fun à relever. On joue au hockey pour gagner un match, une série, pour se rendre à la coupe Stanley. On doit se concentrer sur ça. Tout le monde parle des trois victoires des Flyers. Mais à ce que je sache, on en a gagné trois de suite nous aussi. On doit simplement rebondir demain. On est capable», assurait Bégin.

Les Bruins disputeront vendredi soir le 19e match décisif d'une série quatre de sept de leur histoire. Ils présentent une fiche de neuf victoires et neuf revers. Ils ont toutefois perdu leurs trois dernières rencontres décisives: contre la Caroline en 2010 et contre le Canadien en 2008 et 2004.

Claude Julien était à la barre du Canadien en 2004, mais il a subi la défaite en 2008 après que les Bruins eurent comblé un recul de 1-3. Le Canadien s'était ensuite fait éliminer par les Flyers de Philadelphie en demi-finale d'Association.

Note positive: les Bruins ont neuf victoires et cinq revers à la maison.

«Je suis très heureux d'avoir la chance de disputer ce match à la maison. Nos partisans nous ont aidés toute l'année et ils le feront encore demain. Il suffit pour nous de nous assurer d'avoir un très bon début de match pour les garder derrière nous. Il faudra éviter de laisser les Flyers imiter le Canadien qui a su éteindre la foule à Pittsburgh en prenant rapidement les devants 4-0», a conclu Claude Julien.