Hal Gill avait encore ses grosses culottes accrochées à la taille 30 bonnes minutes après le match et il répétait à qui voulait l'entendre que lui et ses coéquipiers visaient bien plus haut que les victoires aux dépens des Capitals et des Penguins.

«Il n'y a pas de trophée remis à l'équipe qui termine deuxième. C'est le gros trophée qui compte rien d'autre», a lancé le défenseur format géant qui a effectué un retour au jeu après avoir raté un match en raison d'une coupure derrière le genou gauche.

«Les pansements ont tenu le coup. Matt Cooke m'a attaqué à l'arrière du genou lors d'une mêlée, mais je m'en suis bien tiré», a lancé Gill qui, avec son compagnon de travail Josh Gorges, ont gardé une fois encore Sidney Crosby à l'écart de la feuille de pointage.

«C'est certainement très satisfaisant de blanchir un aussi bon joueur, mais c'est plus satisfaisant encore de gagner un match, de gagner la série», a ajouté Gill qui a évincé des séries l'équipe avec laquelle il a gagné la coupe Stanley le printemps dernier.

Le Canadien est devenu la 6e équipe de l'histoire de la LNH à remporter deux séries de sept matchs sur la route au cours d'un même printemps. La 4e seulement à le faire dans deux séries de suite.

Si Michael Cammalleri a rejoint Guy Lafleur qui a marqué 12 buts lors des séries disputées en 1975, Jaroslav Halak a fait un pas de plus en direction du titre de meilleur gardien en série de l'histoire de l'équipe.

«Il est rien de moins que phénoménal. Je voudrais sortir d'autres mots, des plus beaux, des plus forts, mais je suis incapable de qualifier ses performances sans lesquelles nous ne serions pas où nous sommes ce soir», a indiqué Josh Gorges.

Quant au gardien, pas moyen de le sortir des clichés habituels.

«J'ai fait ma part, c'est sûr. Mais ce n'est pas ma victoire. C'est la victoire de tous mes coéquipiers. Je dois effectuer des arrêts. Je l'ai fait. Et si j'ai pu en faire un peu plus, c'est tant mieux», a souligné Halak qui a obtenu une fois encore la première étoile de la rencontre mercredi.

Il faut dire que ses arrêts réalisés en début de troisième période doivent être relevés à titre de point tournant de la rencontre. Car si les Penguins avaient été en mesure de niveler les chances lors des deux attaques massives obtenues au début du dernier tiers, la rencontre aurait facilement pu prendre une autre tournure.

Tous les joueurs du Canadien questionnés insistaient sur le manque de confiance affichée en eux comme source importante de motivation.

«Dès l'instant où nous nous sommes qualifiés pour les séries, nous avons entendu les commentaires selon lesquels nous n'avions notre place en séries. Que Washington nous sortirait en quatre matchs. Que nous aurions encore un très long été devant nous. Nous avons pris cet affront comme un défi. Et nous sommes en train de prouver que nous avions raison de croire en nous», a indiqué Josh Gorges qui attribue à l'esprit d'équipe, bien plus qu'au talent brut, les succès de son équipe depuis le début des séries.

«Nous ne sommes certainement pas aussi talentueux que les deux équipes que nous venons de battre. Mais c'est la preuve que nous jouons en équipe. Que nous formons une équipe.

«L'équipe la plus unie que j'ai vue depuis que je suis à Montréal. Tous les joueurs contribuent. C'est ce qui nous permet de combler des absences aussi importantes que celle d'Andrei Markov ou de Hall (Gill) lors du dernier match», a ajouté Gorges.

Cet esprit d'équipe a permis à P.K. Subban de s'intégrer rapidement.

«Je viens de débarquer ici et je me sens comme si j'avais joué avec ces gars-là toute l'année. Ils m'ont accueilli, ils m'encouragent, ils acceptent que je sois sur la patinoire et m'aident dans mon travail. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est important pour un jeune de sentir qu'il peut se donner sans penser à la façon dont il est jugé par ses coéquipiers», a indiqué le défenseur recrue.

Dans un autre coin du vestiaire, Brian Gionta tenait à souligner l'apport des partisans.

«Ils nous ont menés à la victoire lors du sixième match. La défensive et le travail des gardiens mènent aux championnats. Mais une foule comme celle qui nous appuie contribue aussi aux succès d'une équipe. La ville est folle de hockey. On le sent. On en profite.»