On pourrait penser que, malgré la victoire, la frustration des joueurs du Canadien à l'égard des officiels leur brûlerait les lèvres.

Mais au terme d'une belle remontée, ils regrettaient surtout d'avoir mis 40 minutes à se mettre en marche.

«Nous avons pris deux périodes de congé, n'a pas hésité à dire Hal Gill. Ce n'est pas tant le fait que nous étions furieux que nous avions quelque chose à prouver. C'est ce qu'on a fait en troisième en revenant de l'arrière.

«Cela a démontré notre caractère, mais j'aurais préféré que l'on en démontre durant toute la partie.»

Il y avait quand même une certaine rancoeur dans la voix de Gill, qui s'est encore trouvé coupable de deux infractions.

«Si tu joues intensément et qu'un adversaire tombe, ça ne devrait pas être une punition, a-t-il martelé. Si c'est une punition évidente, qu'elle soit appelée. Mais en séries, il y a beaucoup de mêlées et de batailles à un contre un.

«Que ce soit un gars qui tombe ou un bâton qui casse, ce genre de chose arrive en séries et je préférerais qu'on laisse passer. Mais je ne suis ni un arbitre ni la ligue…...»

Brian Gionta, lui, n'était pas d'humeur à pointer les arbitres du doigt.

«Nous ne devrions pas laisser ces choses-là nous affecter, et laisser les choses suivre leur cours, a mentionné Gionta.

«Qu'on laisse à la foule faire son travail et qu'elle soit celle qui exerce la pression. Plus tu tombes sur les nerfs des arbitres, plus difficile ce sera ensuite d'obtenir une décision en ta faveur.»

Subban: «J'ai appris beaucoup»

Côté punitions, le premier but des Penguins a donné le ton à la soirée. Car sur le jeu, il semblait bien que Ruslan Fedotenko avait fait sauter les patins à P.K. Subban.

Le geste est resté impuni.

«Je ne dirai pas qu'il y avait une pénalité, mais il y avait 20 000 amateurs qui criaient, a raconté Subban. Je ne suis pas trop sûr de ce qui s'est emmêlé avec mon pied, mais j'ai été retardé.

«Il va fallait que je décide si j'allais y aller ou non, et j'ai choisi d'y aller parce que je pensais pouvoir prendre possession de la rondelle. Mais je suis tombé avant même d'avoir la chance de la récupérer…...»

Disons-le: les deux premières périodes ont été difficiles pour la recrue de 20 ans.

«J'ai appris beaucoup de choses aujourd'hui», a reconnu Subban.

«Ça l'a aidé à réaliser que faire les choses simplement, c'est parfois ce qu'il y a de mieux à faire, a précisé Jacques Martin. Aller au-delà de nos capacités ne nous aide pas.»

Lapierre et Pyatt se distinguent

Martin était heureux d'avoir enfin pu utiliser davantage son quatrième trio. «Nos joueurs de soutien ont joué un rôle important», a relevé l'entraîneur en soulignant les «grosses performances» de Maxim Lapierre et Tom Pyatt.

«Nous étions plus frais en troisième car aucun joueur n'avait été surutilisé.»

Même en déficit 2-1 en début de troisième période, Martin a choisi de ne pas écourter son banc. «Parce que ce n'était pas nos meilleurs joueurs qui créaient nos chances de marquer», a précisé le coach.

La façon dont Maxim Lapierre a élevé son jeu depuis le début des séries a été soulignée par son compagnon de trio Dominic Moore. «Tu peux le voir dans ses yeux, il est tellement passionné, a décrit Moore. Il fournit tellement d'effort. C'est agréable de jouer avec un gars comme ça et c'est agréable aussi de voir qu'il est récompensé.»

Après avoir raté trois occasions en or lors de la même présence dans le troisième match, Tom Pyatt a finalement marqué. «Je commençais à être un peu frustré, a-t-il admis. Les équipes qui vont loin en séries obtiennent une contribution offensive de la part des troisième et quatrième trios. Il était temps que nous fassions notre part davantage.»

À l'image du reste de l'équipe, Jaroslav Halak a réservé ses meilleurs moments pour le dernier tiers. Il a entre autres frustré Sidney Crosby, qui est toujours sans but dans cette série.

«Crosby et Malkin doivent être un peu frustrés en ce moment, mais ils ont atteint la finale de la Coupe Stanley les deux dernières années - ils ont gagné l'an passé - et je ne pense pas qu'ils paniquent en ce moment.»