Le Canadien n'a disputé qu'une période. Mais pendant ces 20 minutes, il a su racheter les erreurs multipliées au cours des deux premiers engagements et surtout marquer les deux buts sans riposte qui lui ont permis de s'envoler vers une victoire à l'arraché de 3-2 aux dépens des Penguins.

Une victoire qui nivelle les chances 2-2 alors que la série se poursuivra samedi à Pittsburgh.

«C'est loin d'être fini», a lancé Michael Cammalleri après la rencontre.

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C'est aussi ce que se sont dit les partisans qui ont fait dangereusement vibrer le Centre Bell lorsque la rondelle tirée de la ligne bleue par Sergei Gonchar a raté la cible pour ensuite glisser au centre de la patinoire alors que les dernières secondes s'écoulaient au cadran.

En plus de célébrer frénétiquement cette victoire, les partisans donnaient rendez-vous à leurs favoris qui seront de retour au Centre Bell lundi pour la sixième rencontre de cette série.

Ces célébrations tranchaient avec la morosité qui étouffait le Centre Bell au deuxième entracte. Il faut dire qu'après deux périodes, on ne donnait pas cher de la peau du Canadien.

Non seulement le Tricolore tirait de l'arrière 2-1, mais ses neuf tirs étaient très loin de faire contrepoids aux 25 des Penguins qui dominaient toutes les facettes du jeu.

«C'était épouvantable. On ne faisait rien de bon», a reconnu Cammalleri.

Cammalleri et ses coéquipiers se sont d'ailleurs sérieusement fait brasser par Jacques Martin au cours du deuxième entracte.

«C'était important d'être rappelés à l'ordre. On aurait dit que leurs deux buts marqués en première et que les décisions qui semblaient toutes être contre nous nous avaient complètement gelés. La bonne nouvelle, c'est qu'on ne tirait de l'arrière que par un but. Tout était encore possible», a ajouté Mathieu Darche.

Dans un match au cours duquel les troisième et quatrième trios ont été aussi efficaces, sinon plus, que les deux premiers, Maxime Lapierre a donné le ton à la remontée du Tricolore.

Campé derrière le but, Lapierre a contourné le poteau à la droite de Fleury et a réussi à glisser la rondelle derrière la ligne rouge avant que le gardien aussi agile que rapide dans ses déplacements n'ait eu le temps de fermer l'ouverture.

«C'était un beau but, mais il a surtout été marqué au bon moment puisqu'il nous fallait frapper tôt pour revenir dans le match et ramener la foule derrière nous», a indiqué Lapierre dont le but a été inscrit dès la troisième minute de jeu.

La foule a effectivement suivi.

«Je n'avais jamais encore vécu pareille sensation. J'ai senti l'adrénaline se propager dans mes veines. Je suis convaincu que cette réaction nous a permis de maintenir le rythme au lieu de retomber sur nos talons», a ajouté Mathieu Darche qui s'est fait complice du but de Lapierre, tout comme Marc-André Bergeron.

La vague d'enthousiasme déferlait encore autour du Centre Bell lorsque, 93 secondes plus tard, en voulant simplement remettre la rondelle vers l'enclave, Brian Gionta a vu Kristopher Letang la rediriger derrière Marc-André Fleury qui n'a pas joué de chance sur le jeu.

Chanceux le Canadien sur le jeu?

«Les bonnes équipes font leur chance», a philosophé le défenseur québécois.

Le Canadien a obtenu 16 tirs en troisième après s'être contenté de neuf au cours des 40 premières minutes de jeu

Le match avait pourtant bien commencé pour le Tricolore.

Tom Pyatt a surpris Marc-André Fleury en tout début de rencontre avec un tir d'un angle difficile que le gardien a bêtement laissé glisser entre ses jambières.

La réplique n'a pas tardé.

Cinquante-trois secondes plus tard, Maxim Talbot a profité d'une descente à deux contre un pour surprendre Jaroslav Halak entre les jambières.

Si Fleury a très mal paru sur le premier but, Halak s'est montré lui aussi fort généreux.

Soixante-neuf secondes plus tard, Chris Kunitz doublait l'avance des Penguins. Aux prises avec P.K. Subban dans l'enclave, Kunitz a poussé la rondelle avec son patin, mais le but a été accordé après une révision des officiels.

Ces deux buts ont suivi des jeux controversés alors que les arbitres ont fermé les deux sur des infractions qui semblaient évidentes. Du moins aux yeux des partisans. P.K. Suddan a fait une chute après un contact avec Ruslav Fedotenko sur le premier but. Sidney Crosby, a accroché et fait tomber Roman Hamrlik, avant d'effectuer la passe qui a mené au but de Kunitz.

Déjà aigrie, la foule est sortie de ses gonds lorsque les arbitres ont fermé les yeux sur un accrochage de Jordan Leopold à l'endroit d'Andrei Kostitsyn.

Toute cette colère s'est transformée en réjouissance en troisième avec les deux buts du Tricolore, l'arrêt crucial de Jaroslav Halak aux dépens d'Evgeny Malkin sur une échappée et la victoire qu'il a ainsi protégée.