Demeuré sourd aux chants répétés des partisans du Canadien qui ont scandé son nom dès les premiers instants de la rencontre, Marc-André Fleury a toutefois répondu à l'invitation que lui a lancée l'annonceur-maison Michel Lacroix après sa victoire de 2-0.

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Fort de ses 18 arrêts qui lui ont permis de réaliser son premier jeu blanc des séries, son tout premier en carrière aux dépens du Canadien, Fleury aurait difficilement pu refuser cette invitation qui confirmait sa sélection à titre de première étoile de la rencontre.

Le chiffre des tirs est trompeur.

Car en dépit des 18 tirs obtenus par le Canadien - le record est de 13 en séries pour le Tricolore - et du fait qu'il n'a obtenu que sept occasions de marquer, Fleury a dû effectuer des arrêts magistraux en troisième pour protéger la mince avance de 1-0 qui lui avait offert Evgeni Malkin.

Fleury s'est d'abord signalé devant Michael Cammalleri. L'un des meilleurs francs-tireurs de la LNH en séries (8 buts), Cammalleri a décoché un tir sur réception très vif à la suite d'une belle passe de Brian Gionta.

Fleury a glissé sur sa gauche pour fermer tous les angles.

«Il s'est déplacé très rapidement et me faisait face lorsque j'ai tiré. C'était une très belle passe de Brian... ça arrive», a expliqué Cammalleri.

Cet arrêt a été réalisé sur le 14e tir du Canadien dans le match. Le 4e seulement de la troisième.

Quelques instants plus tard, Fleury s'est à nouveau signalé. Il a déployé sa jambière droite pour stopper une rondelle que Tomas Plekanec venait de faire dévier habilement dans l'enclave.

«Le premier arrêt était intéressant. Mais j'ai eu le temps de prendre ma position. J'ai tout misé sur le tir. Mais le deuxième est plus satisfaisant. Leur joueur était devant le but. Il avait plus d'options et il y avait plus de filet à couvrir. J'ai fait un bon geste», a admis Fleury qui a vu sa victoire être assurée par Pascal Dupuis qui a marqué dans un filet déserté par Jaroslav Halak à la faveur d'un sixième attaquant en toute fin de troisième.

Gardien des grandes occasions

Malgré son sourire habituel, Marc-André Fleury était loin de triompher bien assis devant son casier.

D'ailleurs, lorsque les journalistes lui ont fait remarquer qu'il venait de réaliser un premier jeu blanc en carrière à Montréal, et que sa performance effaçait, au moins en partie, les doutes soulevés par quelques mauvaises sorties au Centre Bell, le gardien sorelois s'est contenté de dire : «C'est pas pire! Mais les gars devant moi ont fait de l'excellent travail. Je n'ai pas été très occupé ce soir. Même que c'est peut-être un peu devenu un désavantage parce que par moments, ça commençait à être long de ne rien avoir à faire devant mon but.»

Les statistiques de la rencontre donnent raison au gardien des Penguins. Car si le Canadien a généré trois occasions sur ses sept tirs en première, il n'en a pas obtenu une seule en deuxième sur ses trois tirs. Fleury était donc engourdi lorsque Cammalleri et Plekanec l'ont sollicité en troisième.

À quelques pas de Fleury, son grand copain Maxime Talbot était beaucoup plus loquace et élogieux.

«Marc-André nous a habitués à ce genre d'arrêts qui protègent des avances. C'est avec des arrêts comme ceux qu'il a faits en troisième qu'il nous a permis de gagner la coupe l'an dernier et de nous rendre en finale il y a deux ans.»

Pénalités coûteuses

Si Marc-André Fleury a été parfait mardi, Jaroslav Halak n'a rien à se reprocher à l'autre bout de la patinoire.

Il s'est permis de très beaux arrêts aux dépens de Matt Cooke sur une échappée en deuxième période - après une bévue défensive de Ryan O'Byrne - et un autre après qu'il eut effectué une glissade sur sa droite devant le défenseur Alex Goligoski qui avait quitté sa pointe pour appuyer l'attaque.

Halak, qui a fait face à 24 tirs, n'a cédé qu'une fois. En tout début de troisième période alors que les Penguins profitaient d'une attaque massive. Il a cédé devant un tir de la pointe de Sergei Gonchar qu'Evgeni Malkin a fait dévier dans l'enclave.

Halak et le Canadien étaient sérieusement désavantagés lors de cette attaque massive puisqu'ils se retrouvaient sans leurs deux as de la défensive. Hal Gill, qui a écopé de la pénalité initiale aux dépens de Crosby, était alors au cachot, accompagné de Josh Gorges qui a été chassé au terme d'une échauffourée qui a éclaté en toute fin de deuxième période.

Comme il l'a fait dimanche, à Pittsburgh, le Canadien aura l'occasion de niveler les chances dans la série jeudi, alors que les deux équipes se croiseront au Centre Bell.