Les quatre Québécois des Penguins le reconnaissent depuis le début de cette série: affronter le Canadien dans les séries représente quelque chose de spécial. Mais maintenant qu'ils sont arrivés à Montréal, cette affirmation n'est plus seulement théorique... ils le vivent et le réalisent pleinement.

Même Pascal Dupuis, le moins connu des quatre, s'est fait reconnaître - bien qu'il concède que c'est peut-être à cause de sa barbe des séries. Ç'a également été le cas du gardien Marc-André Fleury, évidemment, un visage familier pour les amateurs de hockey du Québec même s'il porte toujours un masque quand il joue.

«Des gens m'ont souhaité bonne chance, d'autres me disaient «pas bonne chance»', a lancé Fleury avec son éternel sourire, mardi midi, après l'entraînement matinal des Penguins. «C'est plaisant de venir dans une ville où les gens aiment le hockey. Pas mal toute la ville est dans l'atmosphère des séries. On sent que tout le monde suit le Canadien et est prêt (à l'encourager).»

Même si Fleury a disputé des matchs de finale à Detroit au cours des deux derniers printemps, le gardien reconnaît que disputer un match éliminatoire à Montréal a une saveur particulière.

«J'ai beaucoup de respect pour Detroit et pour leur club, mais le fait de venir ici, c'est un petit peu chez nous, il y a mes amis, ma famille... ça rend le match un peu plus spécial», a-t-il dit.

«J'ai grandi à 20 minutes d'ici, sur la Rive-Sud, en regardant les matchs du Canadien et en voyant l'équipe gagner la coupe en 1993, et même avant, en 1986, quand j'avais deux ans, a raconté Maxime Talbot, qui est originaire de Lemoyne. C'est toujours spécial, surtout quand tu sais qu'ils ont remporté 24 fois la coupe Stanley, et quand tu vois les numéros qui ont été retirés et hissés au plafond...

«C'est une organisation spéciale, mais au bout du compte ça demeure un match de hockey et on veut les battre autant que les autres équipes», a-t-il ajouté du même souffle.

«Quand je suis arrivé à l'aréna (mardi matin), j'ai suivi ma routine habituelle, c'était comme d'habitude», a souligné Kristopher Letang, qui s'attendait plutôt à ressentir l'atmosphère spéciale des séries lors du match en soirée, le premier de la série à être disputé au Centre Bell.

«On s'attend à une foule bruyante, mais je ne pense pas que ça va être plus bruyant qu'à Philadelphie, quand on a joué contre les Flyers l'an dernier dans les séries, a affirmé Letang mardi midi. Et ça va être la même chose qu'à Washington, quand on a joué un septième match contre eux. Les gars ont du vécu et je pense qu'on est prêts à faire face à la musique.»

Selon Talbot, les séries comportent du «stress ajouté», mais en même temps il ne s'agit là que d'une perception, dit-il.

«Il peut y avoir autant de pression que tu veux, mais c'est la façon que tu la gères qui importe, a-t-il souligné. Oui, ça va être bruyant et la foule va être en feu, mais une fois que la rondelle va être mise en jeu, c'est un autre match de hockey.»

«Quand une foule est bruyante comme ça, que ce soit pour toi ou contre toi, ça stimule», a quant à lui fait remarquer Dupuis.

Comme ça été le cas pour José Théodore et Alexander Ovechkin au cours de la série précédente, Fleury s'attendait à être l'objet des quolibets d'une partie de la foule. Mais il n'entendait rien changer à son approche.

«Je sais que les gens vont être bruyants et pas mal sur notre dos, a reconnu le gardien des Penguins. Mais ça reste un match de hockey, il faut que je me concentre là-dessus, c'est ça qui est important.»