José Théodore le reconnaît d'emblée: il adorerait avoir la chance d'affronter le Canadien ce soir pour faire oublier sa mauvaise sortie lors du deuxième match de la série et permettre aux Capitals de Washington d'éliminer le Tricolore et de passer en deuxième ronde.

«Je ne connais pas un joueur de hockey, encore moins un gardien, qui ne voudrait pas participer à un septième match en séries éliminatoires. On rêve à ça depuis qu'on est petits. J'aimerais recevoir le mandat de disputer cette dernière partie, mais j'aimerais encore bien plus que l'équipe gagne peu importe que je sois là ou non. Ça nous permettrait de passer en deuxième ronde et je suis convaincu que j'aurai ma chance de revoir de l'action», a indiqué le gardien québécois à son retour dans le vestiaire après l'entraînement des Capitals, hier midi.

De l'action, Théo est passé à un cheveu d'en voir lundi soir.

Après avoir vu le jeune Varlamov accorder deux buts à Michael Cammalleri en 99 secondes, Bruce Boudreau s'est dirigé d'un pas pressé vers le bout du banc en montrant Théodore du doigt.

Après quatre enjambées, il a stoppé net.

«Je ne vous cacherai pas que pendant un moment, j'ai sérieusement pensé à effectuer un changement. J'ai ensuite retrouvé mon calme et décidé de patienter un peu», a admis l'entraîneur-chef des Caps en esquissant un large sourire.

Pourquoi avoir démontré autant de patience à l'endroit de Varlamov et avoir eu la mèche si courte avec Théodore?

Est-ce là un signe que le gardien québécois, qui sera joueur autonome l'été prochain, ne figure plus dans les plans de l'équipe et que Varlamov héritera du rôle de numéro un devant son jeune coéquipier tchèque Michal Neuvirth?

«Ça n'a rien à voir, a dit Boudreau. J'ai rappelé José au banc lors du deuxième match parce qu'il venait d'être victime d'un troisième but en trois tirs si on ajoute celui en prolongation lors du premier match. Son attitude m'a laissé croire qu'il était abattu par ces trois buts. J'ai donc agi.

«Dans le cas de Varlie, je ne l'ai pas senti aussi vulnérable au cours des deux derniers matchs. Il a fait plusieurs bons arrêts qui nous ont gardés dans le match. C'est l'attaque qui a fait défaut. Cela dit, dans le septième match, je serai moins patient. C'est évident», a indiqué Boudreau.

Lorsque les journalistes lui ont demandé s'il avait pris sa décision quant à l'identité de son gardien en vue du match ultime, Boudreau a répondu: «Oui!»

Lorsqu'un collègue a posé LA question à savoir qui obtiendrait le départ, Boudreau a répliqué: «Belle tentative», en tournant la tête à la recherche d'une autre question.

Lorsqu'on lui a demandé si l'expérience acquise lors du septième match en demi-finale de l'Association de l'Est l'an dernier face aux Penguins de Pittsburgh - une défaite de 6-2 - pèserait dans la balance, Boudreau s'est accordé quelques secondes de réflexion.

«Peut-être pas le septième match contre Pittsburgh, mais peut-être le septième en première ronde face aux Rangers», a répliqué Boudreau.

Un match que les Capitals ont gagné.

Cette remarque de l'entraîneur-chef des Caps milite grandement en faveur du gardien russe aux dépens du gardien québécois.

«Je ne sais pas à quoi m'en tenir, a affirmé Théodore. Bruce m'a déjà dit que je ne jouerais pas avant de changer d'idée le matin d'un match. Il a aussi déjà fait le contraire. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis prêt à jouer. Que ce soit comme partant ou en relève. Mais je veux avant tout qu'on gagne ce match-là.»