Brian Gionta a joué pendant des années devant Martin Brodeur. Nul doute que la performance de Jaroslav Halak lui a rappelé le gardien québécois...

«C'est l'une des meilleures performances de gardien qu'il m'ait été donné de voir en carrière, a indiqué Gionta. De par la quantité de tirs, le nombre de chances de marquer de qualité.

«Nous voulions aller chercher l'avance tôt dans le match et nous avons été en mesure de marquer deux buts. Mais par la suite, il a carrément fermé la porte.»

«C'est l'une des meilleures prestations que j'aie vu durant les différentes étapes de ma carrière, il n'y a aucun doute là-dessus», a renchéri Jacques Martin. «Une grosse partie de son travail s'est faite en infériorité numérique. Il a été notre meilleur joueur à court d'un homme, mais le rendement de Hal Gill et Josh Gorges lors du cinq-contre-trois a été crucial, ils ont joué extrêmement bien.»

Le gardien slovaque avait beau offrir LA performance des séries jusqu'ici, il tenait lui aussi à distribuer les fleurs après le match.

«Les gars ont bloqué tellement de lancers lors du cinq-contre-trois. Du côté gauche, Gill a fait un travail incroyable. Les Capitals étaient incapables de tirer et même de passer.

«Il était comme un deuxième gardien.»

Il est vrai que Gill, avec cinq des 23 tirs bloqués de son équipe, a connu un autre fort match. Mais il y avait un tout petit bémol dans son appréciation générale de la soirée.

«Jaro ne devrait pas avoir à faire une cinquantaine d'arrêts, a reconnu Hal Gill. Nous devrions être meilleurs que cela devant lui.

«Mais les victoires en séries ne sont pas toujours un champ de roses.»

Lapierre s'illustre

Maxim Lapierre s'est souvent retrouvé au coeur de l'action. Il a été puni à deux reprises pour des plongeons illégaux, mais son but en troisième période constituait la meilleure façon possible de se racheter.

Lapierre n'a pas voulu commenter les décisions des officiels, mais a reconnu que son meilleur match de la saison arrivait à point nommé.

«Au plan personnel, c'est sûr qu'un match comme celui-là fait du bien, a-t-il dit. J'ai vécu beaucoup de hauts et de bas pendant la saison et ça fait du bien de pouvoir regagner en confiance.

«Cela dit, c'est une victoire d'équipe, tout le monde a bien joué et Jaro nous a donné la chance de gagner.

«Maintenant, on va se concentrer sur le septième match. Tout le monde s'en va à Washington avec confiance et l'on s'en va finir le travail.»

«Les fans nous ont soulevés»

Michael Cammalleri a dirigé l'attaque du Tricolore avec deux buts en première période, en plus d'ajouter une mention d'aide en fin de match.

En temps normal, une performance du genre aurait pu en faire la première étoile d'un match de séries. Mais Cammalleri n'avait pas d'objection à céder le pas à son gardien.

«Il pourrait répéter le même scénario jusqu'à la mi-juin et je n'aurais aucun problème avec ça, a lancé le franc-tireur.

«Car je ne pense pas avoir déjà vu une meilleure performance de la part d'un gardien.»

Cammalleri était particulièrement animé en parlant de la foule du Centre Bell qui a atteint un niveau de décibels assez particulier dans ce sixième match.

«Ce soir, on sentait les fans nous soulever au-dessus de la patinoire, a-t-il imagé.

«Parfois, en zone offensive, il faut crier à nos coéquipiers où sont les ouvertures ou l'option de passe. Or, je ne suis pas sûr si les attaquants des Capitals arrivaient à s'entendre!» Un autre «nouveau» Canadien de cette saison, Hal Gill, n'avait pas encore vécu une expérience du genre dans l'uniforme tricolore.

«Ça ne ressemble à aucune foule de la ligue, a dit Gill. Ils sont tellement impliqués dans le jeu, ils manifestent pour une simple rondelle que l'on réussit à sortir de la zone.

«C'est un gros «boost» pour nous et nous en avions besoin ce soir.»

Une série d'un match

Le Tricolore retourne cependant à Washington, mercredi soir, où les Capitals tenteront à leur tour de «déchaîner la bête». Cette fois-ci, pas de foule pour soulever le Canadien.

«Ça devient une série d'un match, a résumé Cammalleri. Pour nous, il s'agit de ne pas s'emballer et se créer d'attentes. Seulement de jouer le meilleur match que nous puissions jouer.

«On ne peut pas se soucier maintenant du résultat. C'est pareil pour les golfeurs professionnels qui pratiquent leurs coups roulés. Leur souci est d'avoir le meilleur élan et ils ne doivent pas se demander si la balle ira dans le trou ou non.»

Photo: André Pichette, La Presse