Le Tricolore s'est limité à une rencontre d'équipe, hier matin, avant de mettre le cap sur Washington pour le cinquième match de la série face aux Capitals.

En retard 3-1, le Canadien s'accroche à l'idée qu'il a été compétitif dans au moins trois des quatre rencontres, et qu'il peut rivaliser avec les champions de l'Association de l'Est.

«Personne ne nous donnait une chance au début de cette série, a rappelé Josh Gorges. Nous avons remporté le premier match et par la suite - à part lors du troisième match - nous avons laissé les choses nous glisser des mains.

«Ce n'est pas comme si les Capitals avaient été tellement dominants et que nous n'avions pas l'air à notre place.»

Le Canadien a été en mesure, durant la majeure partie du quatrième affrontement, de contenir les entrées de zone des Capitals, ainsi que leurs chances de marquer.

Mais encore à ce jour, le CH demeure son pire ennemi, estime Gorges. Car ses erreurs lui reviennent irrémédiablement sur le nez.

«Nous ne pourrons pas être parfaits individuellement - des erreurs surviennent toujours - mais nous devons être parfaits en tant qu'équipe, a mentionné le jeune défenseur. C'est-à-dire que lorsqu'un joueur commet une erreur, un coéquipier doit veiller à la réparer.

«Et il faut jouer sans relâche, même quand l'adversaire marque. On doit continuer de foncer.»

Un match à la fois

Que reste-t-il donc à faire au Canadien alors qu'il joue sa survie, ce soir, à Washington?

Va-t-il seulement se «regrouper» et «apporter les correctifs»? «Il ne peut plus être question de se regrouper à ce moment-ci, a martelé Michael Cammalleri. Il n'y a qu'une façon de voir les choses: c'est le cliché d'y aller un match à la fois.

«On doit se préparer pour un match à Washington. On est capables de gagner un match à Washington. C'est tout. C'est le plus loin que l'on puisse penser. Les sixième et septième matchs n'existent pas. Si l'on se dit que l'on est en retard 3-1 face aux Capitals de Washington, la tâche va apparaître décourageante.»

Mises en jeu et circulation

Il y a quand même des éléments sur lesquels l'équipe peut se concentrer afin d'améliorer ses chances.

Dans une série où la possession de rondelle est si déterminante, le Canadien doit absolument corriger son taux de succès anémique de 40% sur les mises en jeu.

Tomas Plekanec, qui a souvent été chassé du cercle, affiche le pire rendement de son équipe avec 35,3%. De l'autre côté, Boyd Gordon a été dominant dans les trois matchs auxquels il a pris part (80% de réussite) tandis qu'Éric Bélanger, qui s'est retrouvé au cercle le plus souvent pour les Capitals, revendique un taux d'efficacité de 70,8%.

«Il n'y a aucun doute que les Caps ont dominé au chapitre des mises en jeu, a reconnu Jacques Martin. Mais plusieurs mises en jeu sont gagnées par les ailiers qui sautent sur les rondelles libres.

«Et c'est quelque chose que nos ailiers doivent faire davantage.»

Michael Cammalleri, lui, a repris un thème familier: il souhaiterait voir les siens obstruer davantage la vue du gardien.

«Ç'a été un problème pour nous, a-t-il reconnu. Toutes les équipes qui marquent beaucoup créent de la circulation devant le filet. Mais c'est quelque chose que nous ne faisons pas assez bien.»

Est-ce que cela aurait à voir avec les nombreux attaquants de petit gabarit?

«Je ne pense pas, a répliqué Cammalleri. Gionta est probablement notre meilleur attaquant devant le filet, et il n'est pas le plus grand. C'est davantage une question de joueurs utilisés dans certaines situations, et de la composition de notre personnel.»

Le défi est titanesque. Presque insurmontable.

Mais les joueurs assurent qu'ils y croient.

«On n'abandonnera pas, a dit Maxim Lapierre. Nous avons gagné le premier match à Washington et l'on peut faire la même chose vendredi (ce soir).

«Il ne faut leur donner aucune marge de manoeuvre et capitaliser le plus tôt possible sur nos chances de marquer.»