José Théodore a encore frais en mémoire ses souvenirs de la surprise que lui et le Canadien ont causée au printemps 2002 en éliminant les Bruins de Boston.

Il se souvient aussi du même manège répété deux ans plus tard encore contre les Bruins. Il a aussi aidé l'Avalanche du Colorado à surprendre les Stars de Dallas lors de ses premières séries éliminatoires disputées à Denver.

«Les Bruins étaient champions en 2002. On avait fini l'année en huitième place. Ça ressemblait beaucoup à ce qu'on vit aujourd'hui, mais je suis de l'autre côté de la médaille. Sauf que comme j'ai déjà été dans cette position et je sais très bien à quel point il est plus facile de se motiver», a indiqué Théodore qui assure que la série contre le Canadien ne sera pas très émotive et qu'il ne l'aborde pas comme une façon de racheter quelques mauvaises performances.

À sa seule sortie à Montréal, le 21 octobre 2006, avec l'Avalanche du Colorado, Théodore a subi un revers de 8-5. Et s'il présente une fiche de 2-1-0 contre son ancien club, il traine une moyenne ronflante de 4,05 et une efficacité bien timide de 87,7% contre le Tricolore.

«Je n'ai eu qu'un départ à Montréal et c'est vrai que cela n'avait pas bien été. Ça explique les chiffres qui sont loin d'être bons. Mais je n'accorde pas trop d'importance à ça. Beaucoup de temps s'est écoulé depuis que je suis parti. Ce ne sera pas une série comme les autres. C'est sûr. Ce sera spécial de jouer à Montréal et de me retrouver devant les partisans. Sauf qu'il ne reste que deux gars avec qui j'ai joué. C'était plus spécial d'affronter Colorado cette année. J'avais des échanges avec plein de gars après les sifflets. C'était plus émotif. Je m'attends à une série intense parce que le Canadien est rapide, parce qu'il a une bonne attaque à cinq et parce que les partisans seront bruyants, mais je ne crois pas que ce sera très émotif non.»

S'il est vrai que José Théodore n'a jamais amorcé de match dans l'uniforme des Caps à Montréal, Bruce Boudreau assure que ce n'était pas pour le soustraire aux chants des partisans qui entonneront des «Théo! Théo! Théo!» dès le début du match de lundi prochain.

«Ce sera une bonne nouvelle si nous entendons ça. Ça voudra dire qu'ils tentent de le déstabiliser. Et vous savez quoi? C'est beau à entendre. Ils chantent à l'unisson.»

Si José Théodore et ses coéquipiers savent qu'ils ne peuvent prendre le Canadien à la légère, Bruce Boudreau aura une façon bien à lui de le rappeler à ses joueurs.

«Je n'irais pas jusqu'à prétendre que nous sommes les négligés dans cette série. Ce serait ridicule. Mais en même temps, ils nous ont battus deux fois cette année. Et bien honnêtement, ils auraient pu gagner les trois, voire les quatre matchs. Ils ont été meilleurs que nous dans tous ces matchs et leur attaque à cinq nous a coupé les jambes», a lancé Boudreau.

Et s'il dirige une équipe rapide et costaude, surtout à la défence, Boudreau met en garde quiconque regarderait le Canadien de trop haut en raison de la petite taille de ses attaquants.

«Ils ne sont pas gros, c'est vrai. Mais ils ont de l'expérience, et savent comment composer avec ce genre de situation. Gomez et Gionta ont gagné la Coupe Stanley. Cammalleri est un redoutable marqueur de but et Plekanec nous en a enfilé quatre cette année. Vraiment, je ne vois pas comment, malgré toutes les statistiques qui nous favorisent, comment un de mes joueurs pourrait prendre ces matchs comme acquis. Ce sera difficile et nous serons prêts.»