Ignoré au repêchage de la LNH, Cédrick Desjardins a dû faire les choses à la dure. Et il espère que cette fois cela n'est pas passé inaperçu.

Le gardien des Bulldogs de Hamilton s'est illustré partout où il est passé. Pourtant, il semble toujours échapper aux regards.

Desjardins, à sa deuxième saison complète avec le club-école du Canadien de Montréal, dispose d'une autre occasion de se mettre en évidence alors que les Bulldogs commencent les séries éliminatoires de la Ligue américaine, jeudi, contre le Moose du Manitoba.

L'athlète de 24 ans devait se contenter du rôle de réserviste au vétéran Curtis Sanford cette année. Mais Sanford a subi des blessures et cela a ouvert la porte à Desjardins, qui a connu la saison de sa carrière.

Desjardins constitue l'une des raisons pour lesquelles les Bulldogs ont terminé au sommet de l'Association Ouest. Il domine la ligue avec une moyenne de buts alloués de 2,00 et il a terminé la saison avec un dossier de 29-9-4 et six blanchissages. Son brio cette année lui a valu une sélection au sein de la deuxième équipe d'étoiles.

«C'est un guerrier, a précisé l'entraîneur des Bulldogs, Guy Boucher. Il peut voler un match à lui seul.»

Le palmarès de Desjardins est impressionnant.

Dans les rangs juniors, il avait compilé un dossier de 30-7-4 avec l'Océanic de Rimouski en 2004-05, avant de guider les Remparts de Québec à la conquête de la Coupe Mémorial l'année suivante.

Il a été désigné le gardien par excellence du tournoi grâce à son pourcentage d'arrêts de .927 en séries éliminatoires - et ses 46 arrêts en finale contre les Wildcats de Moncton.

«J'avais traversé une période un peu difficile cette année-là, s'est rappelé Desjardins. Ils ont obtenu un autre gardien car je ne faisais pas le travail. Mais il s'est blessé et j'ai eu ma chance à la fin de l'année. Nous avons remporté le championnat.»

A sa deuxième saison seulement chez les professionnels, Desjardins a gagné la Coupe Kelly remis aux champions de la East Coast League (ECHL) avec les Cyclones de Cincinnati. Desjardins avait d'ailleurs été proclamé le joueur par excellence des séries, maintenant un pourcentage d'arrêts de .939.

Mais malgré ses succès, son cheminement vers la LNH est lent.

«Ça commence par le fait qu'il n'a pas été repêché, a poursuivi Boucher. C'est ce qui est triste avec les joueurs qui ne le sont pas. Ils doivent faire leur preuve deux fois plus.»

De plus, Desjardins a décidé sa vocation de gardien sur le tard.

Il n'a pas commencé à garder les buts avant l'âge de 12 ans, faisant cette transition parce que les autres jeunes étaient peu disposés à jouer à cette position.

Et à sa première année junior avec l'Océanic, Desjardins en a arraché avec une fiche de 1-19-0, une moyenne de 5,28 et un pourcentage d'arrêts de .870.

«Je me souviens qu'ils avaient échangé tous nos grands joueurs et notre section était très relevée. La défensive était faible, a noté Desjardins. Nous n'étions pas du niveau avec les autres équipes. Mais nous avons obtenu le premier choix au repêchage et ça s'est révélé être Sidney Crosby.»

Comme il l'a fait dans les rangs juniors et dans la ECHL, Desjardins a excellé avec les Bulldogs sans faire de bruit. Et il souhaite en faire autant au niveau supérieur.

«C'est un long cheminement, a noté Desjardins. Parfois, c'est frustrant quand vous voyez les autres réussir. Mais quelquefois, une expérience du genre peut vous aider à devenir meilleur.»

Ça forge le caractère et c'est l'une de mes plus grandes forces. Je n'abandonne jamais.»

Le contrat à deux paliers de Desjardins avec le Canadien se termine à la fin de la saison. Et si comme les rumeurs veulent que le Canadien soit prêt à échanger Carey Price ou Jaroslav Halak pendant l'été, l'équipe pourrait être à la recherche d'un gardien réserviste.

«Ils vont avoir une décision à prendre, a constaté Desjardins. Quand ils prendront cette décision, je veux qu'ils pensent à moi. Mais c'est hors de mon contrôle.

«Je saisirai les occasions - que ce soit à Montréal ou avec une autre équipe qui me donnera une chance. Je serai prêt à relever le défi. Mais pour l'instant, notre plus gros défi, ce sont les séries éliminatoires.»