Faire table rase sur 81 matchs et n'avoir en tête que le dernier rendez-vous de la saison.

Voilà en substance le message qu'a transmis Jacques Martin à ses joueurs, vendredi, lors d'une rencontre d'équipe qui a précédé un court entraînement.

«On n'a pas deux ans, on le voit bien qu'on a besoin de mieux jouer, a mentionné Maxim Lapierre.

«On a travaillé assez fort cette année pour se démerder et se rendre où l'on est. Sauf que demain soir, la situation sera différente: on va jouer avec le fusil sur la tempe. Je suis sûr qu'on va bien réagir.»

Le Tricolore a raté deux belles chances d'assurer sa place en séries éliminatoires, cette semaine, face à des formations déjà éliminées.

«Les fans sont derrière nous et je sais qu'ils sont déçus, mais personne n'est plus déçu que nous le sommes, a indiqué Brian Gionta. Nous avions la chance d'assurer notre place en séries lors des derniers matchs et on ne l'a pas fait. C'est décevant.

«Maintenant, on doit mettre cela de côté et s'assurer de l'emporter demain pour être certain d'entrer en séries.»

Selon Mathieu Darche, qui patinait à la gauche de Maxim Lapierre et Ben Maxwell à l'entraînement, les récents problèmes de l'équipe tiennent à leurs piètres débuts de match.

«Normalement, quand tu affrontes une équipe exclue des séries, le fait de prendre une avance d'un ou deux buts peut faire en sorte qu'elle n'aura pas l'extra nécessaire pour revenir dans le match, a expliqué Darche.

«Or, dans les deux derniers matchs, on a laissé nos adversaires marquer le premier but et prendre du rythme.»

Une attaque en panne sèche

Après avoir remporté sept matchs sur huit, le Tricolore est retombé dans de mauvaises habitudes: beaucoup de revirements accordés à l'adversaire, une panne inquiétante en avantage numérique, et seulement 20 buts inscrits lors des dix derniers matchs.

Selon Jacques Martin, la production offensive n'est qu'un élément parmi tant d'autres.

«Après la pause olympique, nous avons eu une séquence où nous avons marqué plus de buts et où notre jeu à forces égales était meilleur malgré la baisse de régime de nos unités spéciales, a rappelé l'entraîneur.

«L'important demeure de bien jouer défensivement en en donnant le moins possible à l'adversaire. Lorsque tu joues bien en défense, cela crée forcément plus d'opportunités en attaque.»

Jamais évident contre les Leafs

Il ne reste donc au Canadien que le match de samedi soir face aux Maple Leafs de Toronto pour se créer un semblant de momentum à l'approche des séries.

«Il me semble qu'on répète à chaque match depuis la pause olympique que l'on s'apprête à jouer le plus important de notre saison, mais c'est là où nous en seront demain», a noté Josh Gorges, qui s'est vu décerner le trophée Jacques-Beauchamp remis au héros obscur du Canadien pour la saison 2009-10.

Ce match face aux Leafs nous remet en mémoire la fin de la saison 2006-07 alors que le Tricolore avait été envoyé en vacances par les Bleus lors d'un match-suicide que le Canadien avait perdu 6-5 à Toronto.

«Ça avait mal tourné ce soir-là, mais ça ne tournera pas mal demain», promet Maxim Lapierre.

D'ici cette rencontre ultime, les Flyers de Philadelphie auront rencontré les Rangers de New York dans le premier match d'une série aller-retour qui scellera le sort des deux équipes et qui aura aussi un impact sur le classement du Canadien.

«C'est sûr que je vais garder un oeil sur ce match, mais notre principale préoccupation doit d'être prêt pour demain», a indiqué Brian Gionta.

Jacques Martin apportera-t-il des changements à sa formation face à Jean-Sébastien Giguère et les Leafs?

À l'entraînement, vendredi midi, Sergei Kostitsyn était l'attaquant en trop car Ben Maxwell avait été inséré sur le quatrième trio pendant que Tom Pyatt avait pris la place de Sergei aux côtés de Dominic Moore et Travis Moen.

Marc-André Bergeron, de son côté, a pratiqué en défense. Le Québécois a rendu de bons services à la ligne bleue, jeudi soir, après que Ryan O'Byrne eut été mis en pénitence.

«C'est vrai que je me suis rapidement retrouvé à -2 à cause des revirements que j'ai commis, a reconnu O'Byrne.

«Mais heureusement, nous ne sommes pas aux Jeux olympiques, à devoir attendre quatre ans avant de se racheter. On peut faire amende honorable 48 heures plus tard.»

Toute l'équipe - et pas seulement Ryan O'Byrne - est désormais en position où elle doit se racheter.