Conscient comme tous les amateurs de hockey que Pat Burns livre un combat impossible à gagner contre le cancer, Scott Gomez a rendu un vibrant hommage à son ancien entraîneur-chef qui a été hospitalisé cette semaine en raison de complications.

«Je lui dois le fait d'être devenu le joueur de hockey que je suis devenu», a d'abord lancé le joueur de centre après l'entraînement matinal du Canadien.

«Derrière l'entraîneur dur qu'il a toujours été, Pat est un homme merveilleux. C'est terrible ce qui lui arrive et je sais que sa situation est sérieuse, mais j'espère qu'il pourra sortir de l'hôpital le plus vite possible afin de suivre les séries éliminatoires qui commencent bientôt», a ajouté Gomez.

Le souhait du porte-couleurs du Canadien s'est réalisé dès jeudi alors que Pat Burns a reçu le feu vert pour rentrer à son domicile dans le nord de la Floride.

Foudroyé par un cancer qui s'attaque à ses poumons après s'être attaqué à son côlon, Burns est entré à l'hôpital dimanche. Le jour de son 58e anniversaire.

«C'est un gars solide et je lui ai parlé quelques jours avant son hospitalisation parce que je savais que son anniversaire approchait. On ne peut que lui souhaiter de garder le courage», a commenté le commissaire de la LNH Gary Bettman qui a fait escale en Caroline, jeudi, pour confirmer l'octroi du prochain Match des étoiles aux Hurricanes.

Souvenirs mémorables

«J'ai remporté deux coupes Stanley avec les Devils. Chaque fois que je regarde ma bague commémorant la conquête de 2003, c'est toujours mes souvenirs de Pat qui refont surface en premier. Il a été l'un des principaux artisans de cette conquête», a assuré Gomez.

Le petit américain et Brian Gionta ont tous deux été dirigés par Burns au New Jersey. Contrairement à Gionta, un travailleur acharné qui s'attire rarement les critiques de ses entraineurs, Gomez a un côté nonchalant qui lui a souvent valu des réactions hostiles.

«Ce n'est pas drôle d'avoir Pat sur le dos et d'être dans ses mauvaises grâces. Je le sais, car je suis passé par là plusieurs fois. Mais je suis sorti grandi de toutes ses expériences. À un moment donné, Mike Rupp m'a remplacé dans la «niche» de Pat. Je croyais être sauvé. Mike a été échangé la saison suivant notre conquête de 2003. Ce fut l'une de mes pires journées parce que je suis aussitôt redevenu son souffre-douleur», a d'ailleurs indiqué Gomez.

Parce que le directeur général Lou Lamoriello gère son équipe comme une grande famille, Scott Gomez, comme tous les joueurs des Devils, a souvent eu des contacts personnels avec Burns et les membres de sa famille.

«Ça m'a permis de découvrir son épouse qui est une femme merveilleuse. Elle savait que Pat me faisait souvent la vie dure et lorsque je la croisais, elle m'a souvent serré dans ses bras en m'offrant des encouragements. J'espère qu'ils vivent ce qui leur arrive du mieux possible.»

«Pas prêt à partir!»

Joint par nos collègues de la Presse Canadienne, Robin Burns, un homme d'affaires montréalais a assuré que l'état de santé de son cousin était moins critique que certaines informations le laissaient croire.

«Il se sentait un eu mieux ce matin (jeudi). J'ai entendu des informations comme quoi il était à l'article de la mort. Je ne crois pas. C'est un robuste Irlandais et il n'est pas encore prêt à partir», a indiqué Robin Burns.

Ancien entraineur du Canadien, des Maple Leafs, des Bruins et des Devils, Pat Burns, par le biais d'une entrevue accordée à Réjean Tremblay la semaine dernière, assurait être serein devant la mort qui le guettait.

Lors de l'annonce de la construction d'un aréna qui portera son nom à Stanstead en Estrie, Pat Burns, dans une voix chargée d'émotions, avait convenu qu'il surveillerait «d'en haut» la progression des prochains Mario Lemieux et Wayne Gretzky qui évolueront un jour dans cet aréna.

Seul entraineur à avoir remporté le trophée Jack-Adams avec trois équipes différentes au cours de sa carrière de 14 saisons qu'il a abandonnée après l'apparition de son premier cancer, Pat Burns en au centre d'une vaste campagne populaire visant à lui ouvrir, dès cette année, les portes du Temple de la renommée du hockey.

En raison de son hospitalisation, Pat Burns n'a pu présenter ses chroniques matinales quotidiennes à l'antenne de CKAC.