L'engouement que crée Guy Boucher dans les milieux du hockey n'est pas près de s'estomper.

À sa première saison à la barre d'une équipe professionnelle, l'homme de 38 ans vient d'être désigné l'entraîneur de l'année dans la Ligue américaine. Boucher a mené les Bulldogs de Hamilton au championnat de la division Nord et à la deuxième meilleure fiche de tout le circuit (51-17-3-7).

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Ce faisant, les Bulldogs ont établi plusieurs records de concession, entre autres aux chapitres des victoires (51) et des points (112).

Mais à mesure que Boucher gagne ses galons, la question se pose: combien de temps encore avant qu'il n'atteigne la Ligue nationale?

«Je me suis toujours attardé à rester concentré sur le travail à accomplir aujourd'hui», a insisté Boucher, mercredi, en conférence téléphonique.

«Je suis extrêmement heureux où je suis et avec les gens qui m'entourent.»

Fort bien, sauf que le compte à rebours est en marche.

Et il ne fera que s'accélérer si Boucher mène les Bulldogs à la conquête de la Coupe Calder.

Chez le Canadien, on a reconnu qu'une équipe rivale pourrait très bien venir lui soutirer Boucher.

De la même façon, pourrions-nous ajouter, que le Tricolore avait chipé Claude Julien aux Oilers d'Edmonton il y a quelques années.

Une formation intéressée à Boucher devrait d'abord demander au Canadien l'autorisation de lui parler. Une formalité.

Et si une offre lui était soumise au niveau de la LNH, le Tricolore ne s'objecterait pas à ce qu'il veuille améliorer son sort.

C'est davantage s'il agit d'un mouvement latéral qu'une équipe s'opposera aux convoitises d'un adversaire.

Boucher a signé en juin 2009 un pacte de plusieurs saisons avec les Bulldogs. Il semblerait qu'aucune clause dans ce contrat ne le force à demeurer au niveau de la Ligue américaine.

Il faut rappeler que l'entraîneur québécois s'était joint à l'organisation en sachant fort bien qu'au même moment, Jacques Martin débarquait à Montréal avec en poche une entente de quatre ans.

La même saison, les mêmes habitudes

Cela dit, il ne fait aucun doute que Guy Boucher se plaît dans ses conditions de travail actuelles.

Durant toute la saison, l'ampleur des ressources que le Canadien a mises à sa disposition l'a comblé.

Et au plan des relations humaines aussi, il dit y avoir trouvé son compte.

«On a atteint très rapidement une chimie entre les entraîneurs et les dirigeants, que ce soit Bob Gainey, Julien Brisebois ou Pierre Gauthier, a indiqué Boucher.

«Dès les entrevues, ils ont été exceptionnels dans leur approche et ils étaient à l'aise avec ce que je voulais implanter.»

Plus vite encore qu'il ne l'aurait cru, Boucher a réussi à créer une culture à Hamilton basée sur l'éthique de travail, l'enthousiasme et le mérite.

«Le fait que le Canadien ait rappelé les joueurs les plus méritants en cours de saison - et non pas les hauts choix au repêchage ou les joueurs acquis par transaction - a grandement facilité mon travail», a-t-il noté.

Les Bulldogs amorceront les séries éliminatoires avec confiance, mais sans toute la force de frappe qu'ils avaient en début de saison.

Quelques joueurs sont demeurés avec le Tricolore, Max Pacioretty et le gardien Curtis Sanford sont sur la touche, et des nouveaux venus comme Aaron Palushaj et Hunter Bishop viennent de se greffer au groupe.

Boucher entend miser sur la meilleure défensive de la LAH (moyenne de 2,24 buts contre) et les bonnes habitudes qu'il a implantées.

«On entend souvent que les séries sont une nouvelle saison, mais je n'ai jamais cru à cela, a soutenu l'entraîneur.

«S'il y a de bonnes habitudes qui se sont construites en saison régulière, il n'y a aucune raison d'en adopter d'autres en séries.»