Une victoire du Canadien, ce soir à Long Island, jumelée à une défaite en temps réglementaire des Rangers de New York face aux Sabres de Buffalo, assurerait au Tricolore sa participation en séries éliminatoires.

Après l'entraînement d'hier, on sentait pour la première fois dans le vestiaire une certaine fébrilité à l'idée de participer aux séries.

Mais si l'objectif est proche, il n'est pas acquis.

Les Islanders de New York, à l'image des Hurricanes de la Caroline la semaine dernière, ont beau être écartés du portrait des séries, ils sont assez menaçants pour jouer les trouble-fêtes d'ici la fin du calendrier.

Ils affichent d'ailleurs un dossier de 6-3-1 à leurs 10 derniers matchs.

Les Islanders ont été officiellement exclus des séries éliminatoires, hier soir, à la suite de la défaite en prolongation des Bruins de Boston, 3-2, à Washington.

«Les Islanders ont du talent en attaque et ils jouent de façon détendue», a signalé Michael Cammalleri.

«Alors qu'est-ce qu'on doit faire? Les étouffer et laisser notre gardien faire les arrêts.

«Et nous, on va marquer nos buts, peu importe le nombre que ça prendra.»

Trois buts seraient bien.

Le blogueur Arpon Basu faisait remarquer ce week-end que dans les matchs où le Tricolore a marqué trois buts ou plus cette saison, il a obtenu une excellente fiche de 33-3-3.

Mais le CH ne pourra pas toujours s'en remettre aux troisième et quatrième trios pour y arriver.

Les deux premières unités doivent se remettre en marche.

«On va recommencer à produire, ça ne m'inquiète pas», a soutenu Cammalleri.

Cammalleri en disette

Sur le plan personnel, l'ailier gauche traverse une disette de six matchs sans marquer, ce qui correspond à son retour au jeu.

C'est la troisième fois cette saison que Cammalleri passe par une période de six matchs ou plus sans marquer. Il en avait eu trois également l'an dernier chez les Flames de Calgary, avec lesquels il avait tout de même marqué 39 buts.

«Je me suis bien senti à mon retour au jeu, mais par la suite, j'ai senti que je manquais d'élan», a confié Cammalleri.

«Dans le dernier match, toutefois, mon niveau d'énergie a remonté. Je suis surtout frustré lorsque mon trio ne crée pas de chances de marquer.

«Si on obtient des chances, on donne du rythme à notre équipe, on passe du temps en zone adverse et on se place en position où, éventuellement, on va finir par produire.

«Notre dernier match a été meilleur à ce niveau-là.»

Spacek: un cas incertain

Jaroslav Spacek, qui a raté les deux derniers matchs en raison d'un virus, a accompagné l'équipe à New York, mais il est loin d'être acquis qu'il affrontera les Islanders.

«Il ne faut pas oublier qu'il n'a pas patiné pendant quatre jours, a dit Jacques Martin. S'il n'est pas complètement en santé, on pourra attendre au match suivant.»

S'il s'avère que le vétéran de 36 ans peut participer à la rencontre, cela forcera Jacques Martin à retrancher un joueur en santé de la formation.

Mathieu Darche, Maxim Lapierre et Tom Pyatt ont connu un bon week-end dans le quatrième trio et il n'est pas évident que Martin voudra briser cette combinaison.

En défense, c'est Marc-André Bergeron qui a pris la place de Spacek aux côtés de Roman Hamrlik.

Si Spacek revient, est-ce à dire que Bergeron est plus vulnérable?

L'entraîneur aime bien la flexibilité que lui procure Bergeron.

Par contre, l'avantage numérique n'a marqué que deux buts en 20 occasions depuis son retour au jeu.

«L'avantage numérique, ce n'est pas une science exacte», a rappelé Bergeron, qui ne voudrait pas que l'on mesure sa contribution seulement par le rendement de l'attaque à cinq.

«J'essaie de faire mon travail et je retire de la fierté quand ça fonctionne», a-t-il ajouté.

«Mais je ne suis ni une autruche, ni un super-héros. Je peux prendre une part des responsabilités, mais ce n'est pas toujours ma faute, comme ce ne sera pas seulement grâce à moi si l'on marque.»

Bergeron s'est dit heureux d'être retourné à la ligne bleue, vendredi et samedi.

Fait à noter, il a atteint le cap des 20 minutes d'utilisation, vendredi à Philadelphie, pour la première fois depuis le 14 décembre.