Le Canadien a besoin de quatre points pour assurer sa place en première ronde des séries éliminatoires. Remarquez que selon certains scénarios, trois seraient assez.

Même que dans les faits, cette place est bien plus facile à conquérir. Une récolte d'un petit point lors des trois derniers matchs au calendrier pourrait même être suffisante.

Pourquoi?

Parce que si les Thrashers d'Atlanta perdent, ne serait-ce qu'en prolongation, l'un des trois matchs à leur horaire, et que le Canadien ajoute un seul point, Atlanta ne pourra rejoindre Montréal au classement.

L'autre menace vient des Rangers.

Les Rangers ont quatre matchs à disputer. En les remportant tous les quatre, les Blue Shirts totaliseraient 90 points. Ils revendiqueraient aussi 40 victoires.

Avec trois matchs à disputer, le Canadien affiche déjà 86 points et 39 victoires.

Toute combinaison de quatre points en trois matchs assurerait donc le Tricolore de devancer le ver sortant de la Grosse Pomme au fil d'arrivée.

Cela dit, pour gagner tous leurs matchs, les Rangers devront battre les Flyers deux fois plutôt qu'une.

Si cela arrive, les Flyers ne pourraient alors obtenir plus que 86 points au classement. Le même nombre que le Canadien si le Tricolore devait faire du sur place d'ici la fin de la saison.

Les Flyers auraient toutefois une victoire de plus à leur fiche.

Un petit point serait donc suffisant au Canadien pour les écarter.

Si Philadelphie et New York divisent les honneurs de ces deux derniers matchs, trois points seraient suffisants.

En plus, les Bruins de Boston pourraient perdre leurs quatre derniers matchs et ainsi assurer le Canadien d'une place en séries.

Mais bon! On ne souhaitera pas ce malheur à Claude Julien qui a déjà eu sa part d'ennuis avec les blessures cette année...

Jonglant avec tous ces chiffres, Dominic Moore, un diplômé de la très prestigieuse Harvard University, analysait les chances d'accéder aux séries d'une façon beaucoup moins académique.

«On a juste à gagner. De toute façon, tu veux entrer en séries par la grande porte et sur une lancée. Ne pas y entrer parce qu'une autre équipe t'a tenu la porte.»

En jouant comme ils l'ont fait samedi, en appliquant un échec-avant soutenu et efficace, en profitant de l'appui des joueurs de soutien pour enfiler quelques buts en attendant l'éveil offensif de l'attaque à cinq et des gros marqueurs et, bien sûr, en comptant sur la tenue habituelle de Jaroslav Halak, le Canadien donnera raison à Moore.

Mais comment s'assurer que la performance de samedi aura le dessus sur celle beaucoup moins convaincante de la veille à Philadelphie?

Malgré son diplôme, Moore ne pouvait offrir pareille garantie.

Diplômé en finances à l'université McGill, Mathieu Darche n'avait pas d'explication logique à offrir lui non plus.

Il faut dire que si le hockey était une science exacte, Darche et Moore seraient des superétoiles et non des joueurs de soutien.

«Jacques (Martin) nous a présenté des vidéos ce matin (samedi) pour illustrer le jeu passif affiché en troisième période contre Philadelphie et la Caroline. On ne fait pas exprès. On sait qu'on doit maintenir la pression. Mais quand on se met à reculer, on dirait qu'on fige. Ce soir, après la deuxième, on s'est dit que ça n'arriverait pas. On a disputé une de nos meilleures troisièmes de la saison», insistait Darche.

Cette performance convaincante tombait bien. Car elle a poussé les Sabres de Buffalo sur les talons. Ce qui pourrait mousser la confiance du Canadien et déstabiliser un peu celle des Sabres si ces deux équipes devaient se croiser en première ronde.

Devant le filet? Il n'y a pas de problème devant le filet.

Jaroslav Halak enfile les victoires. Il affiche surtout une confiance dont on n'avait encore jamais vu le bout du nez depuis son arrivée à Montréal.

«Les circonstances sont favorables. J'ai la confiance des entraineurs, celle des joueurs et je suis maintenant capable de mettre de côté rapidement les buts que j'accorde», indiquait Halak.

Il faut dire que Halak, qui devrait se retrouver au sein des trois étoiles de la LNH fort de ses deux jeux blancs de la fin de semaine, n'a pas beaucoup de buts à se faire pardonner, ou à oublier...

Pas de doute, ça sent les séries!