«Au moins, la bonne nouvelle, c'est que j'ai réussi à me bâtir une carapace au cours des trois dernières saisons...»

Ils n'étaient peut-être pas nombreux, mais ceux qui ont hué Carey Price lors de la présentation des trois étoiles du match, mercredi soir au Centre Bell, auront réussi à faire parler d'eux.

Dans le vestiaire du Canadien, ce midi à Brossard, les joueurs ont eu à répondre aux questions concernant ces fameuses huées qui ne semblaient pas méritées, surtout pour un gardien qui avait dû faire 16 arrêts en troisième période face aux Hurricanes de la Caroline. Des arrêts souvent importants qui ont donné au Canadien une chance de gagner.

«Je n'ai aucun contrôle sur les huées, a commencé par dire Price après l'entraînement. Pourquoi ils ont hué? Je ne sais pas, il faudrait aller leur demander... Tout le monde doit passer à travers ça par ici, c'est arrivé à d'autres avant moi. Quand on joue pour le Canadien, ça vient avec le territoire. Mais c'est sûr que c'est dur de jouer quand tu te fais huer dans ton propre building.»

Pour un gars un peu timide comme Carey Price, on pourrait croire que ces huées sont plutôt dérangeantes. Mais le gardien de 22 ans a insisté pour dire que ce n'était pas le cas.

«J'aime pas en parler... Je ne suis pas très confortable avec l'idée d'en parler. Mais je dois dire que je me suis bâti une carapace depuis trois ans. À long terme, ça va être une bonne chose. Je n'aurais pas eu l'occasion de le faire si j'avais joué dans une ville où il n'y a pas de pression.»

Price a insisté pour dire qu'il adore porter le chandail tricolore. «Je sais que tous les gars de cette équipe sont derrière moi, c'est pourquoi j'aime tant jouer ici», a-t-il ajouté.

Tous les gars sont derrière lui, en effet. Même Jaroslav Halak a tenu à défendre Carey Price.

«Les huées, je pense que c'était dirigé à l'endroit de toute l'équipe, pas à l'endroit de Carey, a dit l'autre gardien du Canadien. Les gens n'ont pas apprécié notre performance face aux Hurricanes, et ils nous l'ont fait savoir. Ce n'était rien contre Carey, je crois.»

L'entraîneur Jacques Martin, lui, a rappelé que son club avait bien d'autres ennuis présentement. Selon Martin, le Canadien doit s'organiser pour marquer des buts, pour fabriquer quelque chose en attaque... La performance des gardiens n'est pas source d'inquiétude à ses yeux.

«Ce n'est pas un problème pour cette équipe, a dit Martin. Carey nous a donné des chances de l'emporter à chaque match dernièrement. Nous devons nous assurer d'être plus affamés autour du filet adverse, d'aller chercher des rebonds au filet; je pense que mercredi soir, nous n'avons pas obtenu un seul rebond de toute la soirée...»

Et les huées dans tout ça? Jacques Martin a refusé de faire tout un plat avec ça. «Les gens paient le gros prix, ils ont droit à leur opinion... mais je ne pense pas qu'on a perdu le match de mercredi soir à cause de Carey Price.»