LaFontaine ne connaissait sûrement rien au hockey lorsqu'il a dit que «rien ne sert de courir, il faut partir à point». Où est-ce parce qu'il ne connaissait pas Cam Ward.

Le gardien des Hurricanes de la Caroline a en effet sauvé la mise avant que le reste de l'équipe ne se présente au match.

La machine à boules

Dès les premiers instants du match, on a eu l'impression d'assister à une rencontre où les joueurs se retrouvaient dans une machine à boules. La rondelle se promenait en effet d'une manière étourdissante à la faveur du Canadien. Or, lorsque le tempo atteint un tel niveau sur le plan vitesse, le Canadien évolue dans un cadre propice puisque, dans l'ensemble, les hommes de Jacques Martin sont mieux équipés pour la vitesse que la robustesse. D'ailleurs, le chiffre des lancers (12-2) est un bon indice de la domination du Canadien. Au cours du premier engagement, le seul but du Canadien a été l'affaire du jeu de puissance. La vitesse de Brian Gionta et Scott Gomez a valu une récupération en coin de patinoire. Gomez a alors effectué une belle passe à Marc-André Bergeron qui a décoché son sixième tir de la période (trois tirs au but, deux lancers bloqués et une rondelle qui a raté la cible).

L'effet Ward

On peut voir les choses de deux manières ! On peut dire que les joueurs du Canadien ont manqué d'opportunisme ou encore on peut souligner l'excellent travail du gardien des Hurricanes. Je préfère m'attarder sur le travail de Ward parce qu'il n'y a pas vraiment eu de situations où le joueur du Canadien a commis une faute offensive. Ward, lui, a été vif comme un chat et il a même été chanceux en quelques occasions. Mais, règle générale, la chance se range du côté du joueur bien positionné. Toujours est-il qu'après 40 minutes, malgré la domination du Canadien (25-10 au chapitre des tirs), le pointage était égal à 1-1. Dans le cas de Carey Price, il n'a pas été chanceux lorsqu'il a été déjoué sur le troisième lancer des Hurricanes. De fait, Brandon Sutter a battu Roman Hamrlik de vitesse pour attaquer le filet. Hamrlik a tout tenté, mais son plongeon l'a envoyé dans les jambières de Price. D'ailleurs, c'est Hamrlik qui a poussé la rondelle dans son filet.

L'effet Price

Si les Hurricanes ont dormi en première période, c'était au tour du Canadien de somnoler en troisième période alors qu'on a permis aux visiteurs de lancer 17 fois en direction du filet du Canadien. Price, victime d'un retour de lancer à la faveur d'Eric Staal, a cédé une seule fois. Dans son cas, il semble que c'est toujours une fois de trop étant donné le faible support offensif de ses coéquipiers. D'ailleurs, ce but est surtout la responsabilité de Michael Cammalleri qui a écopé d'une punition en zone offensive, punition qui a permis aux Hurricanes de trancher le débat. Le Canadien, lui, n'a pas su profiter de son jeu de puissance lorsqu'Erik Cole a commis une faute semblable à celle de Cammalleri en zone offensive. De fait, lorsqu'une équipe ne marque pas, les moindres failles sautent aux yeux.

LE JEU DU MATCH : Cam Ward

Son arrêt en première période face à Andrei Kostitsyn quelques instants après le but de Marc-André Bergeron a changé la donne pour le reste de la rencontre.

LE HÉROS DU MATCH : Cam Ward

Le gardien des Hurricanes a tranché le débat en faveur de son équipe avec ses 34 arrêts dont le dernier aux dépens de Brian Gionta dans les derniers instants du match.

LE CHIFFRE DU MATCH : 11-0-2

Incluant leurs trois gains en série, les Hurricanes ont en effet cet excellent rendement face au Canadien depuis leur dernier revers à Montréal par la marque de 3-1, le 12 décembre 2003.