Andrei Markov vociférait sur le banc des joueurs pendant le match. Et il n'était guère plus content lorsqu'il a rencontré les journalistes au terme de la défaite de 2-0 de son équipe.

«On ne peut pas jouer de cette façon, a insisté le défenseur russe. C'était un match capital. Or, les Sénateurs le voulaient plus que nous.

«Cela fait deux matchs que nous jouons sans émotion, a-t-il ajouté. C'est inacceptable.»

Après avoir remporté six matchs consécutifs, le Canadien ne vit-il pas un retour sur Terre qui était normal et prévisible?

Ou alors, a-t-il pris certaines choses pour acquis lorsque tout le monde s'est mis à rêver au premier rang de la section Nord-Est, et non plus à une simple place en séries éliminatoires?

Chose certaine, il y a des éléments dans son exécution que le Tricolore a cessé de faire lors des deux plus récents revers.

Jaroslav Spacek, par exemple, a déploré le fait que son équipe avait accordé trop de surnombres aux Sénateurs.

«Cela vient du fait que nous n'avions pas le soutien d'un troisième homme dans notre zone, a observé Spacek. On a tenté d'étirer le jeu, mais cela favorisait les erreurs.

«Heureusement que (Jaroslav) Halak nous a gardé dans le match.»

Jacques Martin, pour qui le soutien au porteur de la rondelle est une marotte, n'allait certes pas contredire son défenseur.

«Nous avons besoin de faire plus de passes de cinq à dix pieds - et non de longues passes - si l'on veut se bâtir un rythme, a rappelé l'entraîneur. On doit créer à cinq joueurs et l'on doit se défendre à cinq.

«C'est vrai qu'une erreur de jugement d'un défenseur (Gorges) nous a coûté un but quand il a voulu se porter en attaque. Mais il y a également eu de mauvaises couvertures.»

Attaque passive

L'attaque massive, blanchie en cinq occasions, lundi, continue de montrer du plomb dans l'aile depuis le retour de la pause olympique.

On devrait plutôt parler d'une attaque passive!

«Il faut que l'on soit meilleurs que ça sur le jeu de puissance, a admis Andrei Markov. On contrôle la rondelle à l'extérieur, mais personne n'est en mesure de la mettre au filet.»

«Nous ne générons plus autant de circulation devant le filet, a ajouté Spacek. Normalement, ce sont nos joueurs devant le filet qui nous permettaient d'obtenir des deuxièmes et troisièmes chances de marquer.

«En ce moment, nous perdons souvent une trentaine de secondes à nous réinstaller en zone et à créer une nouvelle chance.»

Jacques Martin rappelle souvent que les unités spéciales influencent beaucoup le cours d'un match. C'était l'un de ces matchs, lundi.

«Non seulement nous n'avons pas créé de but, mais nous ne nous sommes donné aucun rythme en avantage numérique, a mentionné l'entraîneur.

«Les Sénateurs, eux, ont marqué sur l'une de leurs deux supériorités. De plus, leur gardien a bien travaillé. C'est ce qui a fait la différence dans le match.»

Vivement le retour de Michael Cammalleri et Marc-André Bergeron!

Par ailleurs, le défenseur Hal Gill a balayé du revers de la main la théorie selon laquelle les journées de congé ne conviennent pas au Tricolore, dans la mesure où les revers semblent s'accumuler lorsqu'il joue au lendemain d'une journée sans entraînement.

«Je n'ai rien remarqué à ce niveau-là, a répondu Hal Gill. Ce que je sais, c'est qu'à ce temps-ci de l'année, nous avons besoin de repos.

«De sorte que lorsqu'une occasion de congé se présente, il faut en profiter.»

Le Canadien, rappelons-le, est au coeur d'une séquence de cinq matchs en huit jours. Le prochain aura lieu à Buffalo, mercredi soir.