Loin d'avoir tiré une leçon de sa défaite en fusillade encaissée samedi, à Toronto, le Canadien a disputé un autre match sans âme, sans coeur et sans passion.

Et cette fois, il n'a pas été en mesure de soutirer un point de cet effort indigne d'une équipe impliquée dans une lutte serrée pour une place en séries éliminatoires.

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Contre des Sénateurs d'Ottawa qui les ont pressés du début à la fin de la rencontre, les joueurs du Tricolore se sont inclinés 2-0.

Forts de cette victoire, les Sénateurs affichent 81 points au classement, deux points devant le Canadien (7e) et les Flyers de Philadelphie (6e).

Bien protégés par leur gardien Brian Elliott, qui a réalisé 29 arrêts pour remporter sa 24e victoire de la saison, sa quatrième par jeu blanc, les Sénateurs complètent ainsi la série de six rencontres face au Canadien avec un dossier de cinq victoires et un seul revers.

«Nous sommes sortis mollement en première. Je n'ai pas d'explication à vous offrir, mais ce n'est pas de cette façon que nous voulions amorcer la rencontre. Mais en plus de sortir de cette façon, nous avons accordé beaucoup trop de surnombres et avons multiplié les revirements ce qui est loin d'être caractéristique de notre façon de jouer», a plaidé Brian Gionta.

Passes dans les culottes

Un jeu survenu en milieu de troisième période illustre parfaitement le genre de match que le Canadien a disputé lundi.

Tirant de l'arrière 2-0 à la fin d'une attaque massive, Josh Gorges a atteint Sergei Kostitsyn dans le fond de culotte lors d'une des nombreuses sorties de zone ratées du Canadien.

Les joueurs du Tricolore s'étaient rendus coupables de plusieurs passes dans les patins, de plusieurs autres acheminées loin devant ou loin derrière les cibles à atteindre. Mais dans le fond de culotte...

Patients jusque-là, les partisans se sont alors mis à huer leurs favoris.

Et quand il est devenu évident que le Canadien n'allait pas se faire pardonner une sortie exécrable avec une remontée plus qu'improbable, des amateurs ont hué avec plus de vigueur alors que d'autres ont simplement quitté l'amphithéâtre.

Doit-on s'inquiéter de ces deux mauvaises parties consécutives?

«Ce n'est certainement pas de cette façon qu'on doit s'y prendre pour gagner des matchs. Il faut effectuer l'examen de conscience nécessaire et trouver un moyen de retrouver notre aplomb», a mentionné Gionta.

Halak solide

Bien que Brian Elliott ait obtenu la première étoile, il serait nettement exagéré d'associer cette sélection au fait qu'il a volé le match pour les Sénateurs.

De fait, Jaroslav Halak a réalisé plus d'arrêts difficiles que son vis-à-vis des Sénateurs. Il s'est dressé devant des surnombres en première période et a sauvé la mise en début de troisième.

Le gardien slovaque a toutefois mal paru sur le deuxième but des Sénateurs. Un but que le défenseur recrue Erik Karlsson a marqué avec un tir des poignets de la ligne bleue. Il faut ajouter que Halak avait la vue voilée sur le jeu et que les Sénateurs profitaient d'une attaque à cinq.

À ce titre, Ottawa a fait mouche une fois en deux occasions à cinq contre quatre. Quant au Canadien, il a été blanchi en cinq attaques massives. Une performance qui pourrait accélérer les retours de Marc-André Bergeron et Michael Cammalleri.

En première période, le gardien du Canadien a été victime d'un tir dévié par Peter Regin à l'embouchure du filet.

Le capitaine des Sénateurs Daniel Alfredsson a récolté des passes sur chacun des buts de son équipe. Ces deux passes moussent sa récolte de points à 99 (29 buts et 70 passes) en 75 matchs en carrière face au Canadien.

De son côté, Alex Kovalev est demeuré bien tranquille. Il a prolongé à dix sa série de matchs consécutifs sans avoir récolté le moindre point. On l'a vu se réveiller en fin de première après qu'Andrei Markov l'eut épinglé dans la bande après un hors jeu.

Mais dans l'ensemble l'artiste a été bien timide.

Loin d'avoir offert du jeu spectaculaire aux amateurs présents, la rencontre a été marquée par un incident qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.

Atteint au visage par la lame d'un patin de Matt Cullen, Travis Moen a quitté le match souffrant d'une vilaine coupure au front. «C'est une scène qu'on ne veut jamais voir lors d'un match, mais les nouvelles sont bonnes en ce sens que son oeil n'a pas été touché», a indiqué Mathieu Darche.