Ce sont deux équipes se dirigeant en sens opposé qui s'affronteront au Centre Bell pour l'obtention du sixième rang dans l'Association de l'Est. Le Canadien et les Sénateurs d'Ottawa ont en effet un rendement quasi à l'opposé depuis la reprise des activités au terme des Jeux olympiques de Vancouver.

Les Sénateurs, après avoir connu une séquence de 11 victoires du 14 janvier au 4 février, ont signé une seule victoire en huit sorties depuis leur retour au jeu. Dans cette séquence (1-6-1), ils ont marqué seulement 16 buts tout en concédant 33 filets à leurs adversaires.

«Il faut profiter de nos chances de marquer, être solide en défensive et avoir l'aide de nos gardiens», a déclaré leur entraîneur Cory Clouston qui aimerait bien voir son équipe freiner à cinq sa série de revers.

«À Atlanta (3) et à Dallas (4), l'attaque a repris vie. J'estime qu'on a fait beaucoup de choses positives dans ce revers (5-4) contre les Stars. Mais la confiance est fragile. Dans cette défaite, on a accordé seulement 25 lancers et 11 chances de marquer aux Stars. Par contre, on a payé pour la moindre erreur. Nos gardiens doivent donc être meilleurs», a affirmé Clouston.

Pascal Leclaire, qui n'a pas connu les joies de la victoire depuis le 31 décembre à Long Island, ne veut pas s'attarder sur le passé et il cherche surtout à se concentrer sur les choses à venir.

«J'ai été retiré de la rencontre en début de troisième période à Dallas. Je sais que les chiffres me font mal paraître avec cinq buts alloués sur 19 lancers. Mais je n'ai pas été si mauvais. Par contre, les gros arrêts ne sont pas venus. Sans être mauvais, je réalise toutefois que, de ce temps-ci, il en faut plus», a-t-il admis.

Il en faut davantage parce que la confiance des Sénateurs s'est effritée dans cette séquence négative. Et, Daniel Alfredsson estime que les Sénateurs doivent profiter des dix derniers matches de la saison pour retrouver leur rythme.

«L'objectif est de démarrer une séquence positive afin d'arriver dans les séries avec un air d'aller qui nous permettra d'être un adversaire dangereux. Pour le moment, on ne doit pas chercher d'excuse et il ne faut surtout pas pointer du doigt nos coéquipiers. Il faut regarder en avant. Sur le plan tactique, il faut intensifier notre échec-avant et produire en avantage numérique. Dans cette série de revers, il nous est arrivé d'être trop prudent ce qui nous a amené à être passifs en échec-avant. Or, il faut provoquer des choses», a conclu Alfredsson.

Et, dans l'espoir de survolter son équipe, le directeur-général Bryan Murray a rappelé l'attaquant Zack Smith de son club école de Binghampton dans la Ligue américaine.

«Il devrait être en uniforme contre le Canadien. C'est un joueur d'énergie. Il apporte un élément de robustesse puisqu'il complète ses mises en échec», s'est contenté de dire Clouston à son sujet.

L'Artiste en panne

Si les Sénateurs ont besoin de gros arrêts de la part de leurs gardiens et de l'énergie des joueurs de soutien, ils ont également besoin d'une meilleure contribution de la part d'Alex Kovalev qui n'a pas inscrit son nom à la feuille de pointage depuis le retour de la pause olympique. De fait, l'Artiste n'a pas marqué depuis le 19 janvier. À ses 22 derniers matches, son rendement est donc d'un but et une passe.

«Je m'amuse encore à jouer au hockey. Je ne suis pas inquiété par cette léthargie. J'ai des chances de marquer et les résultats viendront bien à un moment donné», de dire Kovalev qui est resté sur la patinoire en compagnie de Nick Foligno pendant une quarantaine de minutes après le départ des autres joueurs des Sénateurs.

«Dans une léthargie, le danger est souvent de vouloir trop travailler en solitaire. Je dois donc me servir au maximum de mes coéquipiers pour obtenir l'espace et le temps pour me libérer», a noté celui qui avait déjà connu des séquences semblables avec le Canadien et les Rangers de New York.

Par ailleurs, si l'Artiste a perdu sa touche, il a encore le sens de la répartie. Interrogé sur la réaction des partisans à son égard, il a déclaré: «Lors de ma première visite à Montréal avec les Sénateurs, les gens m'avaient offert une belle ovation. J'ai apprécié mon séjour avec le Canadien et cela restera toujours gravé dans mon coeur et dans ma tête. Mais, maintenant, ma priorité est d'aider la cause des Sénateurs. Je ne sais pas ce que feront les partisans. Mais, que cela soit des applaudissements ou des huées, ce sera un signe qu'on ne m'a pas oublié».

Finalement, lorsqu'on a demandé à Kovalev s'il allait regarder un match de hockey pour passer le temps par ce beau dimanche après-midi à Montréal, il a répondu avec franchise qu'il regardait rarement les émissions de sports.

«Le dernier match que j'ai regardé, c'était la troisième période entre les Canada et la Russie aux Jeux olympiques. Je joue au hockey, mais je ne suis pas du genre à regarder les émissions sportives à la télévision. Je préfère regarder les documentaires», de conclure l'Artiste.