Après un mois et demi d'absence, Marc-André Bergeron n'en pouvait plus d'attendre.

Mais il a finalement obtenu le feu vert des médecins et recommencera à s'entraîner avec ses coéquipiers dès jeudi.

«Ça s'en venait plate de s'entraîner tout seul et de se faire souffrir», a admis Bergeron, qui est sur la touche depuis qu'il s'est blessé à un genou, le 4 février à Boston.

Mercredi matin, Bergeron s'est une fois de plus soumis aux diktats de l'entraîneur Pierre Groulx, qui l'a fait suer pendant une bonne heure en compagnie du réserviste Ben Maxwell et de Michael Cammalleri, qui est également blessé.

Ce dernier n'est pas encore tout à fait prêt à rejoindre le reste de l'équipe.

«On est assez prudent avec la guérison et je ne reviens pas trop vite, a confié Bergeron. Cette absence est la plus longue que j'ai eue, car j'ai quand même été assez chanceux au cours ma carrière.»

Bergeron mentionne que c'est au terme de son premier exercice avec l'équipe qu'il aura une meilleure idée de la date de son retour.

«Ce sera un bon indicatif car pour l'instant, je n'ai pas encore de date en tête, a-t-il mentionné. C'est sûr qu'on parle en termes de jours et non de semaines.»

Mais encore faudra-t-il, lorsqu'il sera prêt à revenir, que Jacques Martin lui trouve une place dans la formation!

En son absence, le Tricolore a remporté neuf matchs sur 13, il a ajouté un vétéran d'expérience (Dominic Moore) au sein des deux derniers trios et les duos défensifs se sont solidifiés, surtout depuis la pause olympique.

«C'est sûr que des choses peuvent changer en revenant d'une blessure, a convenu Bergeron. Mais en même temps, chaque joueur doit croire qu'il a sa place. C'est un minimum.»

Bergeron s'était révélé une acquisition fort utile en première moitié de calendrier. Même qu'avec 10 buts et 28 points en 51 matchs, il était en voie de connaître l'une de ses saisons les plus productives en carrière.

Or, six semaines plus tard, tout indique qu'il devra se battre pour reconquérir son poste. Car qui est loin de la glace perd sa place.

L'attaque à cinq s'en est ressentie

Ce qui plaide en faveur de Bergeron, c'est que l'efficacité du jeu de puissance, surtout à domicile, n'a clairement pas été la même sans le vétéran de 29 ans.

Avant que Bergeron ne se blesse, l'efficacité du Canadien en avantage numérique pointait à 25,4% tandis qu'elle n'a été que de 16,7% en l'absence du puissant tireur.

Et dans l'ensemble des matchs auxquels le Québécois a pris part cette saison, l'attaque à cinq du Tricolore a élevé son rendement à 27,2%.

«C'est une bonne statistique et c'est tant mieux, mais il n'y a pas que moi dans tout cela», a commenté Bergeron.

«Et puis, l'équipe gagne présentement sans que l'attaque massive fonctionne à plein régime. Comme quoi c'est une science inexacte.»

Jacques Martin aura donc des choix difficiles à faire s'il veut dynamiser son avantage numérique. Décidera-t-il de retrancher Maxim Lapierre, Mathieu Darche ou encore Tom Pyatt à la faveur de Bergeron, quitte à fragiliser l'équilibre qui a mené à une séquence de six victoires?

Nous devrions le savoir au cours de la semaine prochaine.

Entre-temps, Bergeron se réjouit des succès du Canadien et de la persévérance affichée par l'équipe.

«Si l'on est bien placé au classement, c'est parce que tous les gars ont rempli leur rôle et se sont fait une fierté de remplacer ceux qui étaient blessés.

«Cela vient de la contribution de tous.»