Les golfeurs disent souvent que ce n'est pas la façon par laquelle on arrive à un résultat qui compte, mais surtout combien on a mis de coups pour compléter une ronde.

Par contre, les entraîneurs au hockey ne souscrivent pas à cette règle. Ils s'attardent en effet à la manière de réussir parce qu'ils savent très bien qu'on ne peut pas se fier à la chance à longue échéance.

Cela dit, Jacques Martin doit non seulement être satisfait des trois victoires acquises par son équipe cette semaine face au Lightning de Tampa Bay (5-3), aux Oilers d'Edmonton (5-4 en fusillade) et aux Bruins de Boston (3-2), mais il doit également avoir aimé la manière adoptée par ses joueurs pour remporter ces matches.

L'équipe a en effet été solide en défensive puisqu'on n'a pas eu besoin de prestations exceptionnelles du gardien Jaroslav Halak pour l'emporter. De fait, avec 70 arrêts sur 79 tirs (.886), Halak a connu une semaine ordinaire. Mais il a su s'affirmer dans certains moments clés comme la fusillade contre les Oilers et en fin de match face à Marco Sturm, des Bruins.

De plus, les unités spéciales qui ont souvent fait la différence en faveur du Canadien n'ont pas connu une semaine faste, surtout le jeu de puissance, avec deux buts en 12 occasions (17%). En désavantage, l'équipe a été correcte avec un taux d'efficacité de 80%.

Ce n'est donc pas le gardien ou encore les unités spéciales qui ont valu au Canadien ses succès. On doit plutôt parler d'équilibre avec quatre trios d'attaquants et trois duos d'arrières qui ont contribué à la cause de l'équipe.

Le troisième trio, celui de Sergei Kostitsyn (trois buts, une passe et un fiche de plus 4), Dominic Moore (trois passes et plus trois) et Travis Moen (un but, une passe et plus deux), a été le plus efficace en attaque.

La ligne de Scott Gomez (un but, deux passes et plus un), Brian Gionta (un but et plus) et Benoit Pouliot (un but, deux passes et plus trois) a toutefois mis la table en offrant des départs canon dans chacun des matches.

De fait, avec un seul but, celui de Tomas Plekanec, le deuxième trio a été le plus discret. Andrei Kostitsyn a toutefois tranché le débat en fusillade contre les Oilers. Mais, malgré son bon vouloir, Tom Pyatt ne peut pas apporter à ce trio l'étincelle offensive produite par Michael Cammalleri.

Quant au quatrième trio, ces trois joueurs cherchent à impressionner l'entraîneur. On ne veut pas être celui délégué sur la galerie de la presse lors du retour de Marc-André Bergeron.

Parmi les trois hommes, Mathieu Darche semble être le plus solide avec du jeu sans dentelles qui lui a permis de marquer deux fois contre le Lightning. Glen Metropolit avait également connu une bonne soirée contre les visiteurs du nord de la Floride, mais on n'a pas aimé sa prestation face aux Oilers. Maxim Lapierre, lui, doit jouer la carte de l'énergie et il a distribué six mises en échec aux Bruins lors de son retour après une suspension de quatre parties.

Le général

On arrive à la fin du bulletin et on n'a pas encore parlé de notre premier de classe: Andrei Markov. Il a récolté un but et cinq passes lors de ces trois matches pour se façonner une fiche de plus 5. L'homme se classe parmi les 10 meilleurs arrières de la LNH et sa présence ne passe pas inaperçue en raison de la qualité de ses passes et sa vision qui lui permet d'appuyer l'attaque en temps opportun.

Au cours des dernières années, il faisait bien paraître Mike Komisarek et le même phénomène se reproduit maintenant avec Ryan O'Byrne qui se contente de pratiquer un jeu de position en se servant de son physique pour distribuer les mises en échec. Si on est impressionné par le grand talent de Markov, on doit également vanter la constance de Roman Hamrlik qui forme avec Jaroslav Spacek un duo apte à affronter les gros trios de l'adversaire. Et cette mission ne les a pas empêchés de terminer la semaine avec un rendement de plus un.

En conclusion, on peut dire que cette semaine, le Canadien a vraiment formé une équipe où tous ont eu leur mot à dire dans cette récolte de six points.