Directeur général du Canadien, Pierre Gauthier est convaincu que la LNH accordera tout le sérieux nécessaire pour bannir les coups sournois à la tête.

«Tous les directeurs généraux tiennent à mieux protéger les joueurs. Même un gars comme Bobby Clarke à qui nous avons rendu hommage cette semaine et qui était un joueur très robuste à son époque - il évoluait à Philadelphie alors que les Flyers faisaient régner la terreur dans la LNH - a pris la parole pour dire qu'il fallait enrayer les coups dont nous sommes trop souvent témoins cette saison. Cela démontre à quel point nous sommes tous unis dans cette démarche», a lancé le nouveau patron du Tricolore.

Des coups à la tête, comme ceux de Mike Richards à l'endroit de David Booth, en début de saison, et de Matt Cooke à la tête de Marc Savard, en fin de semaine dernière, sont nouveaux a plaidé Gauthier.

«On ne voyait pas ça avant qu'on réduise l'accrochage dans la LNH. Le jeu est plus rapide que jamais. Plus intense. Le niveau de compétition est tel que nous sommes confrontés à de nouvelles réalités. Le jeu est axé nord-sud. Les joueurs se replient rapidement et un joueur qui décide de faire un mouvement latéral s'expose à un coup qu'il ne peut voir venir.»

Aux yeux du directeur général du Canadien, c'est cet aspect de surprise qui rend la situation si dangereuse et qui oblige la ligue à établir de nouveaux paramètres.

«On a déjà des règles claires pour les coups de coude portés à la tête, pour les assauts et les tentatives de blessures. Mais les coups de Richard et de Cooke étaient des coups d'épaule. Mais des coups à l'aveugle. Les conséquences ont été graves et c'est pour cette raison qu'on doit légiférer. Il n'est pas question d'interdire les coups d'épaule. Mais on doit interdire les coups sournois par-derrière ou provenant d'un angle qui ne permettent pas au joueur qui sera frappé de se préparer. Il y aura beaucoup d'éducation à faire», a ajouté Gauthier.

Au-delà de l'unanimité des directeurs généraux et de la conviction affichée par Pierre Gauthier quant à un changement concret apporté dès la saison prochaine, comment réagir face à la décision de Colin Campbell de ne pas sanctionner Matt Cooke.

Ce laxisme n'ouvre-t-il pas toute grande la porte à d'autres excès du genre d'ici à la fin de la saison?

«Il y a déjà des règles pour enrayer les tentatives de blessures et je crois qu'avec la publicité accordée à la suite de ces deux incidents, on ne peut craindre une chasse ouverte sur les patinoires. Le préfet de discipline a décidé d'utiliser la jurisprudence qu'il avait à sa disposition en même matière. Mais l'an prochain, ce sera différent. Et nous avons accordé une attention particulière aux récidivistes. Ces gars-là seront surveillés plus étroitement et punis plus sévèrement s'ils contreviennent aux règles», a déclaré Gauthier.

S'il était en verve pour commenter la réunion des directeurs généraux, Pierre Gauthier s'est refermé derrière le mutisme habituel de l'organisation du Tricolore lorsqu'il a été question du dossier Tomas Plekanec.

«La politique de l'équipe est claire. Nous ne parlons pas des négociations de contrat avec nos joueurs. Et je vais la respecter.»

Outre la question des coups à la tête, Pierre Gauthier a confirmé que les discussions sur les dégagements refusés et sur l'exclusion des victoires en fusillade dans le calcul visant à départager les égalités au classement.

«On parle de plein de choses au cours de ces rencontres. La question des victoires en fusillade me semble être celle qui risque le plus d'aboutir sur du concret. Les victoires en prolongation continueraient à être calculées comme des victoires, mais celles en fusillade, tout en donnant deux points, seraient inscrites dans une case à part.»

Le comité des règlements de la LNH et les gouverneurs de la LNH se pencheront sur les recommandations formulées par les directeurs généraux avant de les approuver et de les inscrire au livre de règlements.