Jeff Drouin-Deslauriers n'était pas très heureux. Le gardien des Oilers d'Edmonton, originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, aurait bien aimé affronter le Canadien pour la première fois de sa carrière - et à plus forte raison devant parents et amis.

«J'avais des attentes, c'est sûr que je suis un peu déçu», a reconnu le gardien de 25 ans qui, malgré 35 arrêts, mardi à Ottawa, a subi un revers de 4-1.

Pat Quinn a décidé de suivre à la lettre son principe «tu perds, on te remplace».

«Il n'a pas été si mauvais (face aux Sénateurs), mais nous avons un plan et nous allons le suivre», a justifié l'entraîneur au terme de l'exercice matinal.

La recrue Devan Dubnyk, le choix de première ronde des Oilers en 2004, tentera de décrocher sa première victoire dans la LNH à son neuvième départ.

«Nos deux gardiens auront la chance dans la dernière portion du calendrier de nous montrer s'ils sont aptes à transporter l'équipe à l'avenir», a précisé Quinn.

Drouin-Deslauriers, qui a maintenu une moyenne de buts alloués de 1,62 et un taux d'efficacité de ,944 à ses trois derniers départs, commençait à montrer de belles choses.

Mais il sait qu'il n'est pas en position de demander quoi que ce soit.

«L'an dernier, j'ai regardé 56 matchs du banc ou encore des estrades, a-t-il rappelé. Il faut que je commence quelque part.»

Capable du meilleur et du pire

Le chemin vers la Ligue nationale a été long et ardu pour le jeune gardien de 6'4 et 200 livres.

Mais après avoir longtemps fait la navette entre la Ligue américaine et la ECHL, Drouin-Deslauriers a vu les portes de la LNH s'entrouvrir la saison dernière.

Or, Craig MacTavish, qui dirigeait alors les Oilers, ne lui a pas donné souvent la chance de sortir de l'ombre de Dwayne Roloson et Mathieu Garon.

Réembauché cette année pour être l'adjoint de Nikolai Khabibulin, son destin a basculé lorsque le Russe de 37 ans s'est blessé au dos, ce qui a un mis un terme à sa saison.

«On ne sait jamais comment les choses vont aller, a rappelé Drouin-Deslauriers. L'an dernier j'ai joué 10 matchs et cette année, je suis déjà rendu à 40.

«C'est une nouvelle situation pour moi. J'ai la chance de me prouver et de montrer que je veux vraiment le poste de numéro un.»

Jusqu'ici, Drouin-Deslauriers s'est montré capable du meilleur et du pire.

Il a remporté cinq matchs de suite avant de perdre les six suivants. Il a effectué 43 arrêts face aux Kings de Los Angeles avant de donner sept buts aux Ducks d'Anaheim trois jours plus tard.

Au total, le Québécois revendique 14 victoires en 40 matchs avec la pire équipe de la ligue, affichant une moyenne de 3,08 et un taux d'efficacité de ,903.

«Les gardiens de premier plan dans la ligue - les Brodeur, Luongo ou Miller - sont tous des gars qui ont acquis de la constance dans leur jeu, indique Drouin-Deslauriers.

«C'est là-dessus que je dois mettre l'accent.»

Le DG des Oilers, Steve Tambellini, est on ne peut plus d'accord.

«Il y a des moments où il a montré un très haut niveau d'habileté et d'autres où la charge de travail a semblé trop grosse pour lui», a admis Tambellini.

L'apprentissage se poursuit donc pour Jeff Drouin-Deslauriers. Il aurait seulement voulu que cet apprentissage passe par un départ au Centre Bell.

Ce sera pour une autre fois.