C'est flatteur d'être choisi en première ronde, mais ça crée aussi un tas d'attentes.

Parlez-en à Max Pacioretty, dont le jeu laborieux avec le Canadien a donné le goût à plusieurs de lancer la serviette.

Le revoilà avec les Bulldogs de Hamilton où il fait un arrêt aux puits pour faire le plein de confiance. C'est une étape qui pourrait être cruciale pour la suite de sa carrière.

«C'est assurément une bonne chose pour mon développement, reconnaît l'Américain de 21 ans. Ma confiance était au fond du baril lorsque j'étais à Montréal.

«J'avais besoin de revenir ici pour la rebâtir.»

Et c'est exactement ce à quoi Guy Boucher s'affaire avec lui.

«Pour qu'un joueur ait confiance en lui, il a besoin d'avoir mis ses attentes à la bonne place, autrement il sera sans cesse déçu, explique Boucher.

«Il doit aussi s'être préparé convenablement en fonction de ces attentes-là. Et finalement, quand il regarde ses performances, il doit s'évaluer selon les bons critères.»

Bref, un hockeyeur doit savoir quel genre de joueur il est et ne pas commencer à rêver d'être quelqu'un d'autre.

Pacioretty, lui, assure qu'il n'a jamais perdu de vue le joueur qu'il était, même au milieu de la grisaille à Montréal.

«J'ai toujours joué de la même manière et c'est un style de jeu précis qui m'a amené à la Ligue nationale», insiste-t-il.

Travailler fort et ne pas traîner

Il va sans dire que tous les jeunes rêvent à la Ligue nationale.

Mais que privilégierait Pacioretty s'il pouvait choisir entre rester à Hamilton le moins longtemps possible et s'assurer, avec les Bulldogs, que lorsqu'il remontera dans la LNH, ce sera pour de bon?

«Je mentirais si je ne disais pas que mon objectif est de retourner le plus vite possible dans la LNH, indique-t-il.

«En même temps, je comprends que l'on doit payer son dû et travailler plus fort dans la Ligue américaine avant de mériter sa place en haut.»

Mais à ses yeux, cela ne veut pas pour autant dire qu'il doive dominer la Ligue américaine avant de retrouver le Bleu-Blanc-Rouge.

«On voit des joueurs qui survolent la Ligue américaine mais qui ne sont pas capables de s'établir dans la LNH alors que pour d'autres, c'est le contraire. Ce sont deux ligues différentes avec des styles de jeu différents, observe Pacioretty.

«Or, je suis convaincu que mon style de jeu convient plus à celui de la LNH. Ce n'est pas qu'une simple question de points.

«Il y a d'autres façons de déterminer si un joueur est prêt à passer à un autre niveau.»

Sainte Production, priez pour nous

Cela dit, les points sont bienvenus par les temps qui courent.

Après des débuts discrets à Hamilton, Pacioretty a ouvert la machine à la fin février lorsqu'il a réussi un but, cinq mentions d'aide, 18 tirs et a maintenu une fiche de "5 en l'espace de trois rencontres. Cela semblait une amorce prometteuse.

«Le système (de Guy Boucher) est complètement différent de ce que j'ai vu jusqu'à maintenant dans ma carrière, et ça m'a pris cinq ou six matchs pour m'ajuster», a convenu l'attaquant originaire du Connecticut.

«Je dois m'appliquer à amener davantage la rondelle au filet. Je sais à quel point ça peut être difficile de marquer des buts dans la LNH.

«Au moins, si je pouvais en inscrire quelques-uns à Hamilton, ça pourrait aider beaucoup ma confiance et faire en sorte que je produise davantage à mon prochain séjour à Montréal.»

Ah, produire. On n'en sort pas, visiblement!

Ce n'est peut-être pas l'unité de mesure de tous les joueurs, mais c'est difficile à ignorer lorsqu'on est un ancien choix de première ronde et que l'on est sans cesse comparé à David Perron, que le Canadien a choisi d'ignorer au profit de Pacioretty.

«Je sais que je peux contribuer beaucoup plus que je ne l'ai fait à Montréal, insiste Pacioretty. Mais si je regarde les autres jeunes de l'organisation, ils vivent eux les mêmes difficultés.

«Je ne sais pas comment expliquer ce phénomène, mais c'est quelque chose que nous devons tous surmonter.»